• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de Reinette

sur Sarkozy : une présidence qui rappelle certains pays africains


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

Reinette Reinette 1er août 2007 14:32

ADP = Aide publique au développement.

« Vaincre la pauvreté mondiale », « augmenter l’aide aux pays du Sud », « développer l’Afrique »... Pas un sommet international, un G8 ou une assemblée de l’ONU sans que le Président ou ses ministres lancent de vibrants appels contre la misère du monde.

(En 2005, l’État français a dépensé 8 milliards d’euros au titre de l’Aide publique au développement)

.... La part de l’APD française destinée à des programmes d’accès à l’eau, à l’alimentation et aux soins de base représente moins de 15 % du total. MOINS de 1 % de l’APD française est destinée aux ONG.

l’APD est gérée par une multitude d’acteurs étatiques : le ministère de l’Économie et des Finances, le ministère des Affaires Étrangères, le ministère de l’Éducation nationale, l’Agence française de développement, etc. Ensuite, les CONTROLES sont presque INEXISTANTS : même le Parlement n’a pas accès aux affectations précises de l’APD, ce dont il se plaint chaque année dans son projet de loi de finances.

(S’il est impossible de connaître le détail de l’APD française, on peut, en recoupant de nombreuses informations, arriver à s’en faire une idée globale. Suffisamment en tout cas pour comprendre que l’APD, avant d’être un outil de solidarité internationale, est aussi un instrument de politique étrangère au service des intérêts français.

C’est très clair en ce qui concerne les anciennes colonies africaines, qui reçoivent la plus grande part de l’APD. On s’aperçoit que plus un pays est exportateur de matières premières vers la France, plus il reçoit d’aide. Le GABON, riche pays pétrolier, reçoit ainsi dix fois plus que le BURKINA FASO.

Pourquoi ? Parce que l’aide au développement n’est qu’un bras parmi d’autres de la politique extérieure de la France, soucieuse d’améliorer l’accès aux matières premières (routes, ports...), la productivité des exploitations (équipements, usines...) et de conforter les potentats locaux pour qu’ils servent de préférence les intérêts français. Une condition essentielle pour abreuver la métropole en pétrole, uranium, bois exotiques, cobalt, cacao, coton, etc...)

C’est ce qu’on appelle la « Françafrique » : nébuleuse de réseaux d’influences commerciaux, politiques, militaires, etc, orchestré par la Cellule africaine de l’Élysée.

Ce système a contribué à mettre au pouvoir et/ou à maintenir les régimes amis de la France, et si possible étendre leur influence.

L’aide budgétaire renfloue les budgets de régimes dictatoriaux et corrompus : Sassou N’GUESSO au CONGO Brazzaville, Omar BONGO au GABON, Paul BIYA au CAMEROUN, Idriss DEBY au TCHAD, etc. La diplomatie française accompagne ou cautionne des trucages d’élections, comme celui de Faure GNASSINGHE au TOGO, en avril 2005.

Récemment, l’intervention militaire de la France a permis à Idriss DEBY, en avril 2006, de se maintenir au pouvoir face à une opposition politico- militaire organisée. Sans cette aide opportune, ces dictatures s’effondreraient, tant la révolte populaire gronde.

Malgré les dépenses gigantesques officiellement consacrées pour aider l’Afrique, la situation catastrophique de ces pays, après 4 décennies de « coopération », est révélatrice. Il suffit de voyager en Afrique pour constater que l’aide a très peu profité aux populations les plus pauvres...

C’est tout le système décrit dès 1998 par François-Xavier Verschave dans son livre La Françafrique.


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès