Bonjour Finaël,
Je vais tenter de répondre, au moins en partie, à votre question : « quel tort serait fait ? Et à qui ? », sans partir dans des considérations de croyances ou de religion.
Vous m’accorderez tout de même comme base de départ le postulat que l’humain ne doit être considéré ni comme une chose ni comme une marchandise, et qu’en conséquence on ne puisse pas devenir propriétaire d’un humain, même s’il s’agissait de son propre clone.
Car quand on procède à un clonage, quelle que soit la technique utilisée, il ne s’agit pas de duplication ou de « photocopie », mais de la naissance d’un nouvel être humain qui sera doué, n’en doutons pas, de conscience, de sensibilité, d’humanité en un mot, tout aussi bien qu’un autre né de manière « naturelle ».
Au demeurant, on pourrait arguer que la méthode
« naturelle » est également une sorte de clonage indirect, puisque nous reprenons tous les caractères de nos parents...
Le problème n’est pas dans la méthode technique, mais dans la source, dans l’origine de la décision :
L’arrivée en ce Monde d’un nouvel être humain est toujours le fruit d’une décision, celle de ses parents ; quand il arrive qu’un couple ait une naissance inattendue, on peut aussi le considérer comme une décision « par défaut », car s’ils l’avaient refusée activement, ils n’auraient aujourd’hui pas manqué de moyens de l’éviter.
Mais ce genre de décision doit être le privilège des parents et de l’humain lui-même dans sa maîtrise de son propre corps et dans la volonté de se perpétuer à travers une descendance à laquelle il sera lié par des rapports caractérisant l’humanité : amour, respect, affection, et aussi désir d’« offrande » sous la forme de l’enseignement qui sera donné à l’enfant.
Il est caractéristique de la nature humaine, et les psychologues ne me désavouerons pas je crois, que la décision à l’origine de l’arrivée d’un nouvel enfant
doive toujours être une décision d’amour.
Le réel danger dans le clonage, c’est que la décision de créer un ou quantités de nouveaux humains soit prise pour des raisons scientifiques, industrielles, commerciales ou politiques, cad rationnelles et utilitaires ; car ce serait là les débuts de la déshumanisation et de la déchéance complète de l’humanité, vers le statut officiel de marchandise comme une autre, un statut d’objet.
En d’autres mot, ce serait le retour de l’esclavage officiel.
Maintenant, me direz-vous, pourquoi ne pas développer tout de même nos connaissance scientifiques là-dessus, même si ce serait « pour ne jamais s’en servir » ?
Eh bien tout simplement parce que celà ne marche pas ; depuis les début on n’a jamais vu refuser l’application de nouvelles techniques rentables et lucratives pour des raisons éthiques ; ce serait même un gag d’imaginer que celà soit possible.
Imaginez-vous tout ce que l’on pourrait proposer aux gens en matière de confort de santé ou de consommations sexuelles avec ces techniques ; à partir du moment où celà deviendrait possible, pensez à l’importance des marchés qui s’ouvriraient.
Quand on a vu des sociétés fruitières américaine avoir les moyens de s’offrir des pays entiers en amérique du sud, et quand on voit aujourd’hui des sociétés privées prestataires d’armées complètes, pensez-vous que les pauvres lois de vos pays déjà à genoux devant les méga-profits aurons le moindre pouvoir de les empêcher de mettre la main sur de tels marchés ?
Si celà était encore possible, il serait indispensable et urgent de mettre un moratoire complet sur tout ce domaine.
Mais de vous à moi, je pense qu’il est déjà trop tard, et que tout celà n’est plus qu’un combat d’arrière-garde...
Cordialement Thierry