Mon cher Padam, à vous qui vous interrogez « le plus calmement du monde et avec des arguments de poids sur la pertinence » de l’islam, voici sur les derniers lambeaux de votre acharnement.
« Messieurs les capitalistes prenez-vous vos ouvriers, que vous avez embauchés, pour vos associés, dans la jouissance des biens qu’ils vous font fructifier, au point que vos portions soient égales ? Avez-vous cette déférence que vous avez pour vous ? » Il s’agit d’interrogations, apparemment. Rappeler aux classes possédantes leur comportement « traditionnel », tout-à-fait légal, voire constitutionnel, est-ce justifier celui-ci ? Je vous le demande. Quant à la déclaration universelle des droits de l’Homme - notez, mon bon, notre usage fort différent de la majuscule - Ah ! Si certains n’étaient pas moins égaux que d’autres, et chaque jour, de moins en moins, en dépit des grands-messes laïques surmédiatisées ! Cela dit, si cette déclaration n’avait eu pour seul effet que d’inciter les musulmans à affranchir, enfin, tous leurs serviteurs, c’eût été le moindre de ses bienfaits : car, à contrario de l’abolition de l’esclavage, l’affranchissement a préservé le lien social, imposant, à l’ancien maître et au nouvel homme libre, un devoir mutuel et privilégié d’entraide...
Vous citez Assiouty et le premier recueil des Saints Versets détenu par Hafsa : c’est mieux, bien plus clair, et donc plus honnête, que votre première présentation des faits. Quant à l’affirmation selon laquelle « il existait différents recueils du saint Coran tout comme il y avait plusieurs évangiles », elle présuppose des différences CONNUES entre ces recueils, tout comme sont connues les différences entre les évangiles. Je vous mets au défi d’étayer cette présupposition, mettant en cause d’aussi grands et célèbres juristes comme ’Abdullah ibn Mas’ûd ou Abu Musa al-Ash’ari, dont les oeuvres n’ont laissé aucune trace de telles différences. Il semble bien que vous n’ayez pas vraiment mesuré l’ampleur et la profondeur du caractère sacré du Coran pour les musulmans, et ce, dès les premières révélations mecquoises...
La suite du Saint Verset 217 de la sourate 2 précise : « Or, ils NE CESSERONT de vous combattre jusqu’à, s’ils peuvent, vous détourner de votre religion ». Je vous concède que la traduction rend très mal le sens de « يla yazalouna », un inaccompli qui indique, ici, une absence de rupture, une continuité ininterrompue, dont vous devriez, cependant, comprendre l’esprit, vous qui combattez, sans relâche, notre religion « archaïque ».
Le reste de votre réponse ne me semble plus relever de l’argumentation. Portez-vous bien et à bientôt, concernant les évangiles.