Tiens, il y a une question qui me tarabuste depuis un moment. Il se trouve que j’ai appris l’allemand en seconde langue, après avoir, comme tous mes condisciples, appris l’anglais en première. Nous étions souvent confrontés à un problème qui est que ces deux langues ayant des origines voisines, il était fréquent que nous « germanisions » de façon un peu cavalière, et souvent inconsciemment, un mot anglais pour former un mot plus ou moins allemand. Il en résultait un charabia qui faisait peu honneur à la langue de Goethe et qui plongeait nos professeurs dans la consternation. Il paraît qu’il est plus facile d’apprendre une seconde langue après la première, pour ma part, je ne l’ai jamais constaté que chez des gens ayant le goût et les dispositions intellectuelles pour l’apprentissage des langues, mais là n’est pas la question.
La question, c’est que le vocabulaire de l’espéranto est constitué en piochant dans les racines lexicales de diverses langues européennes. Par exemple, « ville » se dit, semble-t-il, « urboj », directement inspiré de la racine latine. Mais ne se trouve-t-il pas des espérantophones pour inventer des « villoj », ou des anglophones pour lâcher dans la nature des « citoj » ? Dans ce cas, parler espéranto serait un bel exploit, car il faudrait une assez considérable connaissance des éthymologies européennes pour comprendre ce qu’un locuteur moyen vous raconte.