Tiens, je viens de tomber là dessus en lisant le « dictionnaire du superflu » de desproges :
Lejzer Ludwik Zamenhof est mort à Varsovie le 5 septembre 1917, dans des circonstances dramatique. Il
n’est pas trop fort de dire qu’il est mort pour l’espéranto. Ce jour-là, il descendait la Vistule. Un alligator,
d’autant plus désagréable qu’il s’emmerdait tout seul (la proportion d’alligators par habitant en Pologne
n’atteint pas zéro pour mille), fit volontairement chavirer son frêle esquif dans les eaux troubles et glauques.
L’alligator, qui ne savait pas nager, coula à pic. Quant à Zamenhof, c’est en vain qu’il appela à l’aide les
nombreux pêcheurs à la ligne témoins du drame. Aucun de ces braves hommes ne parlait l’espéranto. Aucun
ne comprit que le vibrant « Au secouro ! » poussé par Zamenhof signifiait « Au secours ! ». Ainsi, alors que
d’autres, comme la marquise de Pompadour, réussissent une carrière grâce au maniement d’une langue,
Lejzer Ludwik Zamenhof mourut d’avoir voulu montrer la sienne à tous les passants.
Aujourd’hui, Zamenhof repose à l’ombre d’un grand cyprès dans le cimetière juif de Varsovie.
Pourquoi au cimetière juif, alors que, de notoriété publique, il était plus catholique qu’un essaim
d’intégristes ? Parce que Zamenhof, jusqu’au bout fidèle à son idéal, avait exigé que l’adresse de sa dernière
demeure figurât en espéranto sur le couvercle de son cercueil.
Pour un croque-mort polonais, hélas, l’espéranto, c’est de l’hébreu.
Sinon l’autre jour, tout aussi par hasard, je suis retombé sur un discours de De Gaulle fustigeant l’Esparanto. C’est marrant, dans la propagande esperantiste on aime à rappeller que mon tonton dolphy (inventeur de la Nintendo Gameube et du Nazisme) aurait peut être eu un vague prejugé anti-esperanto, par contre on évite de trop raconter que De Gaulle (autre nazi xenophobe notoire) l’avait publiquement critiqué.