Et bien moi, mon expérience est strictement inverse.
J’ai tenté d’apprendre l’esperanto « en quatre mois » (comme me l’avaient conseillé les esperantophones manifestement adeptes de substances psychotropes illégales que j’avais rencontrés à la Fête de l’Humanité 2005)... un véritable fiasco.
En revanche, l’anglais, c’est rentré tout seul, ce malgré des professeurs déplorables durant mes quatre premières années d’étude de cette langue.
La différence éssentielle tient probablement à ce que j’avais la volonté d’apprendre l’anglais pour lire certains ouvrages de la langue de Shakspeare en version originale (on perd toujours quelque chose à la traduction), alors que pour l’esperanto, seule la curiosité pour ce nouvel idiome qui se veut universel m’a poussé à entreprendre son apprentissage.
Certes, on me dira qu’entre quatre mois et quatre ans, la différence est de taille. Néanmoins, on m’avait garanti que l’esperanto serait largement acquis en ce laps de temps.
Tandis qu’en à peine six mois, j’avais une connaissance suffisante de l’anglais (mis à part des lacunes de vocabulaire, mais bon, ça, à onze ans, on ne peut pas tout acquérir en une demi-année) pour tenir une conversation qui tienne la route.
Donc pour moi, ce genre d’argument-témoignage du « moi j’y suis arrivé facilement alors que l’anglais, ça fait vingt-cinq ans que je m’échine à en maîtriser la forme passive », ça me fait plus glousser qu’autre chose, vu qu’il s’agit d’un argument totalement subjectif et donc pas du tout acceptable dans une argumentation qui se veut universaliste.
Sinon, je ne vomis pas l’esperanto en tant que tel, hein : j’ai même gardé la brochure qu’on m’avait remise.
Je m’y mettrai peut-être « sérieusement », le jour où j’y aurai un intérêt autre que distractif.