Cher Skirlet, vous avez tapé :
« »Le « tout anglais » a effectivement autant d’avantages que d’inconvénients"
Les avantages existent - pour les natifs anglophones. Pour les autres, c’est uniquement des inconvénients.
« lesquels seraient strictement les mêmes, à quelques exceptions près, quelle que soit la langue utilisée »
C’est vrai, mais uniquement pour les langues ethniques.
« Tout simplement parce que toutes les langues ont des synonymes. L’esperanto plus que bon nombre d’entre elles, même. »
Plus ? Vos preuves svp."
Je serai bien tenté de vous demandez à vous aussi des preuves de vos allégations concernant les deux premiers points que vous avez soulevé et ne répondre qu’au troisième, mais étant donné que je me veux un tant soit peu courtois et poli, je m’en vais tenter d’aborder ces questions là. Etant bien entendu que je vous enjoint fortement à fournir les dites preuves.
Je m’en vais fournir quelques avantages qu’il y a à l’utilisation d’une langue unique, qu’elle soit nationale ou non. D’abord, je vais récuser votre « uniquement » en mettant en avant l’avantage suprême de l’utilisation d’une unique langue : on a pas besoin d’en connaître deux cent, sans compter les dialectes, pour communiquer d’un bout à l’autre du monde. Il y a au moins un avantage au « tout [nimporte quoi] ». Si j’étais particulièrement retors et/ou adepte de la mauvaise foi comme certains personnages peu hauts en couleur de ce coin de l’internet, je resterai sur cet unique point, heureux de pouvoir, de la manière que préconise M. Schoppenhauer dans son ouvrage L’Art d’avoir toujours raison, démonter l’intégralité de votre argumentation à l’aide d’un argument dont j’ai démontré la fausseté. Mais comme je ne suis pas mesquin à ce point-là, je ne vais pas me contenter du strict minimum et m’en vais chercher quelques autres menus avantages.
Après la communication, second avantage à l’utilisation unique de n’importe quel langue, qui découle d’ailleurs directement du premier : les possibilités d’organisation. En effet, aujourd’hui, la moindre coopération industrielle ou économique entre deux nations de langues différentes (ou plus) nécéssite des moyens des mise en oeuvre astronomiques. Etant donné que tout cela coûte fort cher, il est tout à fait compréhensible que l’on cherche à atténuer les dépenses évitables, notamment celles liées à des incompréhensions linguistiques. Comme on perd énormément à une transcription écrite d’une langue à une autre, je vous laisse imaginer s’il fallait communiquer ainsi oralement ! L’utilisation de l’anglais (mais on pourrait tout aussi bien utiliser le français, l’allemand, l’espéranto, le gabonais, le mandarin ou autre... quoique l’anglais soit tout de même plus simple à appréhender pour la majeure partie de la population que, par exemple, le français, le nippon ou le mandarin) permet ainsi d’économiser pas mal en évitant la plupart des bourdes liées à une erreur de compréhension, du moins au stade de l’organisation. Après ça, le fait que l’anglais ne soit pas forcément la langue natale de l’une ou l’autre partie, voire des deux, provoque d’autres erreurs à d’autres échelles, mais les effets n’en sont pas aussi catastrophiques, même si elles pourraient à mon avis être évitées par la langue strictement scientifique que j’ai décrite à de nombreuses reprises, que si de grosses erreurs avaient été commises au plus haut niveau. Du reste, ce genre de bourdes sont également commises lorsqu’il s’agit de langues nationales, et je ne suis pas vraiment convaincu que l’utilisation de l’anglais accroisse de manière conscéquente ce genre d’erreurs.
Votre « uniquement » en a prit tout de même un coup, là, non ? Et le plus risible, dans tout ça, c’est que l’intégralité des arguments que j’ai utilisé proviennent... des services de promotion de l’esperanto ! Et oui ! Ce qui marche pour l’esperanto, il n’y a pas de raison pour que ça ne marche pas pour les autres langues ! En fait, le seul « avantage » de l’esperanto c’est sa facilitée d’apprentissage. Et aussi sa non-nationalisation, si l’on est idéologue.
Bon, passons maintenant à la seconde partie de votre message. Donc en fait, vous pensez que les deux avantages sus-cités, sans compter d’autres auxquels je n’ai pas pensé sur le moment, sont uniquement les caractéristiques des langues « ethniques » ? De même, leurs inconvénients ne pourraient pas se retrouver le moins du monde en une langue non « ethnique », comme par exemple l’esperanto ou le volapük ? Là, je ne vais pas être beau joueur : je vais vous demander de réfléchir deux secondes à ce que avez tapé, à ce que vous venez de lire et aux inconvénients que présente l’esperanto.
Ensuite, vous allez me préciser, si vous en avez trouvé, des inconvénients à utiliser une langue « ethnique » que l’on ne retrouve pas à utiliser l’esperanto. Et comme je ne suis vraiment pas beau joueur, je vais éviter que vous ne me sortiez l’éternel refrain de « la langue utilisée avantagerai ses natifs ! », parce qu’il faut pas si ficher de la tête du monde, non plus. Si le breton devenait soudain langue internationale, vous pensez vraiment que d’ici un siècle la Bretagne serait la première puissance mondiale ?
Passons enfin à la partie la plus intéréssante (quoique la première l’ai été plus que je ne le présageais, au fond) : l’esperanto offre des possibilités de synonimie plus accrues que bien d’autres langues.
Ce fait, je l’avais mit en lumière dans le précédent article de M. Masson en expliquant que l’esperanto ne disposait pas de catégories grammaticales drastiquement établies. Je m’explique : pour rendre compte d’une réalité, l’esperanto (langue empiriste, de ce point de vue)... rend compte de la réalité. Il ne s’astreint pas, à l’instar du français, pourtant déjà riche en synonymes et homonymes, à utiliser certaines formes drastiquement pré-établies spécialement pour un cadre donné. C’est même ce qui fait l’une des richesse de l’esperanto et qui en fait une langue littéraire extraordinaires. En esperanto, on pourra toujours trouver un moyen de donner le même rôle sémantique à profusion de formes grammaticales différentes, chose pratiquement impossible dans la plupart des autres langues. Le tout étant bien entendu compréhensible par les esperantophones, pourvu qu’ils se donnent la peine de réfléchir un petit peu.
Mais dans les métiers techniques, on ne peut pas se permettre ce genre de choses.
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