bravo mango !!!
belle réflexion à laquelle je ne peut qu’adhérer !
mais à la base, reste à définir le mot travail :
- http://membres.lycos.fr/patderam/tripalia.htm :
« »« (...)Vérification faite - le »Dictionnaire historique de la langue française« (aux éditions Robert) s’avère à cet égard un trésor - le tripalium est bien, pour le Romain, et c’est attesté au début du moyen-age un instrument de supplice, dont dérive le terme » travail « désignant l’outil de contention familier aux éleveurs. Le dictionnaire nous rappelle pertinement l’historique et le croisement étymologique avec » trabicula « , petite travée, poutre, désignant un chevalet de torture : (trabiculare signifie » torturer « et » travailler « , au sens, de » faire souffrir « ). Et c’est bien dans cette acception que s’utilise en ancien français le terme » travailler « et cela jusqu’au 12e et 13e siècle, et s’applique non seulement aux suppliciés, ou aux femmes en proies aux douleurs de l’enfantement, mais aussi aux agonisants. L’enfantement étant un » travail " non pas parce qu’on y re-produit la vie, mais en raison des douleurs de l’accouchement, au cours duquel sans doute, on devait - si elle était trop forte - immobiliser la mère...
l s’agit bien d’un sens originel, qui s’affaiblit au cours du temps, et il serait sans doute intéressant d’étudier, documents à l’appui, comment l’usage du terme glisse vers l’acception anodine de notre temps : en 1155, toujours selon ce même dictionnaire, on voit : « se travailler » : produire de grands efforts et par la suite, le courant : « travailler à » : faire tous ses *efforts* pour parvenir à un résultat... l’idée de transformation d’une matière première ne prend le pas sur l’idée de souffrance qu’à partir du 16e siècle moment où le verbe se répend dans le sens « faire un ouvrage » et « rendre plus utilisable » (indiquant qu’un ouvrage intellectuel a été travaillé pour le rendre utile, pour lui conférer une valeur d’usage).
L’association du travail à la souffrance et au châtiment, dans la culture occidentale, est certainement plus ancienne et l’on pourrait s’en référer au texte biblique où, pour avoir voulu goûter au fruit de l’Arbre de la Connaissance, Adam et Eve se voient respectivement condamnés à « produire son pain à la sueur de son front » et « à enfanter dans la douleur »(...)« »"
argh ! le travail est maudit depuis des siècles, et encore pour des siècles...
en revanche, si on peut faire d’une occupation que l’on aime, un moyen de gagner sa vie, cela n’a plus la même connotation. il y a des métiers peu rémunérateurs mais qui sont riches d’expériences et dont on peut tirer un fierté de les faire.
quel artisan n’est pas heureux de réaliser une belle pièce de bois, de pierre ou de plomberie ? un médecin de guérir ses patients, un cuisinier d’enchanter le palais de ses convives ?
ce n’est pas pour rien qu’il existe des concours du meilleur ouvrier de france ( si une expo se déroule dans votre région, courrez-y : c’est hallucinant de beauté et de maîtrise des matériaux : fer, métaux divers, pierre, céramique, dentelle, métiers de la bouche...)
- http://www.meilleursouvriersdefrance.info/edito.php
- http://www.meilleursouvriersdefrance.org/COET.html
et puis il y a des tas de gens qui travaillent sans être payés : ceux retapent leur maison, qui font du jardinage, bricolent, la cuisine...
le travail ne sert pas simplement à gagner des sous, il est fait pour occuper l’esprit et les mains...
l’important c’est de faire ce que l’on aime... et on peut travailler longtemps.