Si chacun avait droit à une allocation de disons 1500 euros par mois en toutes circonstances, les métiers que personne ne veut faire aujourd’hui seraient immédiatemment délaissés à moins que...A moins que la rémunération ne soit relevée dans de fortes proportions ! On aurait ainsi des éboueurs qui toucheraient presque autant qu’un chirurgien. Pourquoi pas ?
Dans le système actuel, où les allocations de chômage ne permettent pas vraiment de vivre décemment, les citoyens sont obligés d’accepter un travail à n’importe quelle condition, pour ainsi dire. Cela permet à de nombreux employeurs (dont l’Etat) de sous-payer les travailleurs qui occupent des emplois peu "valorisés, comme on dit.
Le salaire universel, c’est possible. Mais il faudrait absolument mieux gérer la richesse nationale (ne pas la laisser filer dans les poches des voleurs et des incompétents) et limiter la population.
Il ne serait pas nécessaire d’être extrêmement prospère parce qu’il y a beaucoup de besoins qui peuvent être satisfaits sans argent, beaucoup d’activités qui peuvent être organsisées avec un minimum de moyens financiers.
Imaginons un instant un quartier—débarrassé de voitures, cela va sans dire—où la plupart des gens travailleraient peu : ils pourraient parfaitement occuper leur temps libre à se rencontrer chez eux ou dans la rue, enfin libérée de la ciruclation qui empoisonne les poumons et empêche les contacts, à danser, à parler de la gestion de leurs affaires (et vive la démocratie participative !) à faire des repas entre voisins, à cultiver ensemble des fleurs ou des légumes dans un jardin de la communauté, etc ;, etc.
Pour tout cela, il n’est pas nécessaire d’avoir beaucoup d’argent : il faut juste du temps et le goût des relations humaines, la fin de la peur et de l’esprit de concurrence.
Le temps libre permettrait aussi à tous de reprendre les rênes de la politique au niveau à la fois local et national : que de temps pour débattre et analyser les problèmes ! Que de temps aussi pour les résoudre soi-même, sans passer par les soi-disant « représentants du peuple » !
Bref, on assisterait au retour de la vraie démocratie. D’où l’on comprend pourquoi nos élites veulent à tout prix nous surcharger de travail...
L’un des plus gros obstacles à cette eutopie est sans doute psychologique, comme c’est hélas souvent le cas. Il y a encore trop de gens qui pensent que toute joie doit s’acheter avec de la souffrance et que le travail, forme de pénitence qui détourne de nous la jalousie des dieux, est donc un mal nécessaire.
Il y a ceux aussi parmi les élites qui veulent le travail parce qu’ils savent parfaitement que c’est le meilleur moyen d’affaiblir physiquement et spirituelllement les masses.
Il est à remarquer à ce propos qu’il s’est produit parmi nos élites un changement remarquable, à savoir que les « grands » d’aujourd’hui ne sont plus des oisifs comme c’était le cas autrefois (ce qui leur permettait de cultiver les arts en dehors du temps passé à ferrailler pour le plaisir), mais des surmenés du travail (pensons à Sarkozy).
Par conséquent, du haut au bas de l’échelle sociale, c’est la fourmilière. Cela explique à mon avis l’effrayant déclin de la culture et du goût que l’on constate aujourd’hui, car comment peut-on avoir de la culture sans un vrai loisir ?
Je dirais pour finir que s’il faut condamner le culte du travail pour le travail il ne faut pas non plus tomber dans l’illusion que le farniente est nécessairement synonyme de mieux-être et d’élévation de la culture. Il suffit de penser à Rome et à ses jeux aussi imbéciles que cruels pour voir où peut mener un système où les gens sont nourris pour ne rien faire.
Pour éviter cet écueil, il faudrait notamment que l’école s’oriente vers le loisir. Beau sujet pour un autre article.
07/11 10:28 - Julien H
L’auteur de cet article, qui cite si bien la bible à propos de la punition du travail, (...)
19/08 16:02 - martin
Bonjour à tous... J’ai bien aimé votre article Olivier... mais je vois que vous êtes un (...)
18/08 00:31 - Frabri
Regardez les oiseaux du ciel ; ils ne sèment ni ne moissonnent ils n’amassent pas dans (...)
17/08 14:50 - Geoffroy Carrier
Non. Les chances de mourir sont toujours de 1. A votre naissance, vous avez toutes les chances (...)
12/08 08:21 - cikawasay
J’ai été outré d’apprendre cette diatribe prononcée récemment par un ministre (...)
12/08 08:01 - Bof
Bonjour Monsieur, Je viens de parcourir quelques commentaires . Au moment où Monsieur (...)
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