« »Je crois que surtout que garat réagissait au fait que vous affirmiez que « l’allemand EST la langue de l’Alsace ».
C’est dit de façon brute, mais il en est pourtant ainsi. C’est la seule langue que connaissaient ses habitants jusqu’il y a encore peu.« »
C’est tout aussi brute que de dire « le latin EST la langue de la France ». Je maintiens. Et quand vous dites que c’est la seule langue que connaissaient ses habitants, j’aimerais que vous precisiez ce que vous entendez par ’il y a encore peu’, car mes grands-parents (nés tous deux dans les années 1920) m’ont appris le dialecte mais pratiquaient tout aussi bien le français, bien que leurs parents et grands-parents , c’est à dire mes arrières et arrières-arrières grands-parents, furent eux aussi originaires de Strasbourg.
« »Et il a eu raison de le faire, puisque vous êtes dans l’erreur en affirmant cela.« »
« Ah bon ? En quoi ? »
« Pour quelqu’un qui suggère aux autres d’ouvrir des livres de linguistique je vous trouve un peu léger. Je vous renvoie à mon post précédent concernant votre affirmation hasardeuse. Je suis parfaitement dialectophone, ça ne fait pas pour autant de moi un bilingue français/allemand. »
Ben sûr que si. Sauf que vous confondez « allemand » et « allemand standardisé ».
C’est vous qui confondez dialecte et langue. L’alsacien est un dialecte, l’allemand une langue. Il en va de même pour le flamand et le néerlandais.
« »Tout au plus j’arrive sans problème à me dépatouiller, comprendre et me faire comprendre en Allemagne."
Faites-vous référence à des problèmes de compréhension dus à l’accent ? Si oui, cela est tout à fait normal. J’imagine qu’entre un Thuringeois et un Souabe parlant chacun l’allemand à sa façon, l’intercompréhension n’est pas non plus aisée. Il ne vous viendrez d’ailleurs sûrement pas à l’idée de nier que les Québécois parlent français car ils n’ont pas le même accent que nous ou que certains termes de leur vocabulaire sont différents, rendant par ailleurs également l’intercompréhension parfois un peu délicate."
Non, rien à voir avec des problèmes d’accents de prononciation : un marseillais, un parisien ou un alsacien auront chacuns leurs idiomes régionaux, ce qui n’empêche pas que leur langue commune est le français, et pour m’entretenir fréquemment avec des québécois, je peux vous assurer que je n’ai aucun problème de compréhension, hormis quelques expressions idiomatiques. C’est tout simplement qu’un très bon dialectophone alsacien ne fera jamais nécessairement un bon pratiquant de l’allemand. Je le dis et le répète, l’alsacien est un dialecte issu de l’allemand, mais en aucun cas, l’alsacien EST de l’allemand. Tout simplement par ce que l’alsacien est un dialecte essentiellemnt oral et ne contient qu’un paradigme limité de la langue allemande. Parlant parfaitement l’alsacien, je n’ai pas la prétention de maîtriser l’allemand. La syntaxe, la morphologie et le lexique diffèrent fortement. Concernant la syntaxe, l’allemand utilise un système de déclinaisons casuel qui n’existe pas en alsacien. Ensuite, là ou l’allemand fait état d’un système temporel verbal complet, l’alsacien n’utilise que le présent et le passé composé. Puis, là ou le suisse alémanique continue à s’inspirer du lexique allemand (puisque c’est la langue administrative aussi), l’alsacien tend de plus en plus à emprunter au français. De manière générale, si l’on peut s’entretenir des petites choses de la vie courante en alsacien, dès lors qu’il s’agit de parler de choses un peu plus soutenues, on passe à une autre langue... C’est désormais une réalité politique (et oui, l’Alsace est française) et géographique que vous semblez ne pas vouloir admettre. En somme un peu comme si vous vous plaigniez que le latin ait abouti entre autres au français, en dépit de l’histoire de la Romania. Vouloir maintenir une langue (ou dialecte) dans une région envers et contre son histoire c’est tout simplement oublier qu’une langue évolue, se développe en dialectes, qui eux mêmes peuvent devenir des langues par écart, qui à leur tour peuvent disparaître, etc. La langue reflete une situation politique/economique/culturelle. Point. J’adore le dialecte alsacien que je pratique encore tous les jours. Et si le dialecte alsacien disparaissait un jour ? Et bien c’est que l’histoire en aura voulu ainsi. Se plaindrait-on de la disparition des dialectes latins, qui ont abouti aux langues romanes ? Non. ce sont des faits historique et vous allez quand même pas nous refaire l’Histoire :) Et dans quelques décennies le dialecte alsacien fera peut-être partie de l’Histoire. Ce n’est déjà pas si mal.
« »De là à lire du Goethe dans sa langue maternelle...il y a un monde ! Si l’allemand était la langue de l’Alsace, je serais donc forcément plus doué en allemand qu’en anglais, or c’est tout l’inverse."
Tout simplement dû au fait que la langue est en train de mourir, car coupée de sa source, et justement de sa forme écrite."
Des langues meurent, d’autres naissent. Coupée de sa source ? Vous voulez parler du passé ? Ce qui fait évoluer les langues c’est le présent.
« »Pour finir, puisque vous semblez aimer la linguistique, je vous rappelle que le français, l’italien, l’espagnol, le portugais et le roumain sont issus de dialectes latins. Viendrait-il à l’idée d’un ressortissant de l’un de ces pays de dire « le latin EST la langue de mon pays » ?« »
Oui, d’une certaine façon. Un latin vernaculaire très abâtardi, mais ça ne me choque pas outre mesure.
Je ne pense pas que vous ayez la moindre idée de comment, en partant du latin, on est arrivé au français. Avant de dire des bêtises, renseignez-vous. Car entre le latin et le français, il y a beaucoup plus de différences que vous ne sauriez l’imaginer. Deux millénaires ont passé, les linguistes ont mis à jour des règles qui permettent de dire que le latin est la langue mère du français. En aucun cas le français est un latin vernaculaire abâtardi. La linguistique est beaucoup plus exacte que cela !
« »Lorsque vous vous appuyez sur l’exemple de Sebastien Brant pour affirmer votre idée que « l’allemand EST la langue de l’Alsace » c’est un peu comme si vous appuyiez sur Cicéron pour dire que « le latin EST la langue de la France ». Absurde"
Désolé mais je ne vois absolument pas le rapport."
C’est poutant bien simple : vous prenez un auteur du XVème pour nous dire que c’est un alsacien qui écrivait en allemand pour nous prouver que l’allemand est la forme écrite de l’alsacien alors que la notion de dialecte alsacien n’existait pas à cette époque. Brant écrivait en allemand, pas en alsacien. Cicéron écrivait en latin alors que la notion de langues romanes n’existait pas. Donc il est tout aussi absurde de justifier que la forme écrite de l’alsacien est l’allemand en évoquant Brant que d’essayer de justifier que la langue écrite du français est le latin en évoquant Cicéron. Cest tout.
07/01 21:47 - Jacques Kotoujansky
Ecoutez, cette sempiternelle question du dialecte alsacien, de l’allemand, de la France (...)
07/01 21:18 - Dr No
Monsieur, en linguistique vous etes déjà faible, mais en Histoire, c’est grave. Non, (...)
07/01 21:11 - Dr No
« l’allemand est la forme écrite du dialecte alsacien et que les Alsaciens sont (...)
19/09 22:16 - Jacques Kotoujansky
« Nous nous sommes mutuellement persécutés et exterminés. Nous avons dévasté notre patrie. » (...)
19/09 22:10 - Jacques Kotoujansky
Pas seulement la zone 6, regardez aussi les zones 0, 1 et 4. Diagnostic ? Conclusions (...)
19/09 15:05 - Antoine Diederick
me voici bien plus tard.... Enigme serait -elle résolue en regardant la zone 6 .... (...)
Agoravox utilise les technologies du logiciel libre : SPIP, Apache, Ubuntu, PHP, MySQL, CKEditor.
Site hébergé par la Fondation Agoravox
A propos / Contact / Mentions légales / Cookies et données personnelles / Charte de modération