Tout est relatif ! L’on peut certes penser que 2 millions de personnes qui parleraient l’espéranto est un nombre peu important, mais c’est déjà énorme puisqu’on ne pourra jamais toutes les contacter. C’est déjà impossible de lire tout ce que est écrit dans cette langue. Tout dépend de ce qu’on veut en faire. Par exemple, j’ai appris l’anglais pendant 4 ans, mais je m’en suis servi que trois fois en quarante ans, alors que j’utilise quotidiennement l’espéranto depuis plus de 30 ans avec des personnes de tous les continents.
Par ailleurs, vu tous les obstacles que doit surmonter cette langue, l’on peut dire, au contraire, qu’elle s’est très bien développée après 120 ans. Comparez avec les chiffres arabes qui ont mis 3 siècles pour se répandre ! C’est en 1202 que Leonardo Fibonacii, dit Leonardo de Pise, publie son livre « Liber Abaci » dans lequel, grâce aux chiffre arabes, il développe une méthode de calcul qui, avec exactitude et rapidité, permettait de réaliser les quatre opérations fondamentales : addition, soustraction, multiplication, division. C’était une révolution dans la façon de calculer, mais l’accueil fut glacial. Les universités en refusèrent l’usage, tout comme l’Eglise, et les marchands s’obstinèrent à utiliser les chiffres latins. Pourtant essayez de multiplier, ou de diviser, MMMDCCXVLIV par XVVI ... L’emploi des chiffres arabes ne commença à se répandre qu’au 16e siècle, après quelque 300 années !
L’on pourrait aussi comparer l’évolution de l’espéranto avec celle du système métrique, qui a mis des décennies à se faire adopter, alors qu’il facilite grandement les calculs dans bien des domaines. Pourtant, de nos jours nos aviateurs persistent à utiliser leurs pieds, nos marins en sont restés à leurs noeuds et à leurs milles nautiques, et nos robinetiers utilisent toujours leurs pouces.
Je pense que l’Homme est souvent un masochiste qui adore se compliquer inutilement la vie dans bien des domaines, entre autres dans celui de la communication !