Sur la légère surévaluation, effectivement les cours boursiers de lendemain de crise ont tendance à « faire du yoyo » le temps de se stabiliser à un cours correctement évalué. Cela ne change pas fondamentalement le résultat, qui sera que la légère surévaluation sera effectivement corrigée par la crise actuelle.
Sur la création monétaire, non, on ne peut pas parler de création monétaire quand la Fed (banque centrale américaine) baisse ses taux. Plus largement, la Fed ne crée jamais de monnaie. Ce qu’elle fait, c’est augmenter ou diminuer indirectement la valeur de la monnaie qui existe, selon le sens dans lequel elle fait bouger ses taux. De plus, ce genre d’action de la Fed est rapidement rattrappé par l’économie réelle, ce qui fait que la variation de la valeur de la monnaie (et non pas la création de monnaie) est de toute façon provisoire.
Sur les analystes financiers, il y a d’abord le fait qu’ils sont nombreux à être incompétents, et ensuite le fait qu’ils se copient les uns les autres. C’est un comportement de mouton de Panurge qu’on appelle « le consensus des analystes. » Concrètement, quand un analyste financier pense différemment de ses confrères et le dit, il prend un risque pour sa carrière d’analyste s’il se plante : donc, il opte de préférence pour le fait de rejoindre ce consensus. C’est la fameuse phrase « Mieux vaut avoir tort avec le marché que raison contre lui, » très connue dans le microcosme des analystes. Ce phénomène sociologique suffit à expliquer que les analystes passent si souvent à côté de ce qui se passe vraiment sur les marchés : or pour tout problème, une explication à la fois nécessaire et suffisante est satisfaisante, sans avoir à chercher un complot fantasmé.
Thomas Guénolé
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