La crise financière pour les nuls
Que diriez-vous d’une explication simple de la crise financière ?
Comme souvent dans les crises financières, ce qui se passe est simple, mais c’est expliqué avec des termes complexes et en bâclant l’analyse. Or le fait que cette crise soit mal comprise alimente les phénomènes de panique. Essayons donc d’expliquer les choses clairement.
Tout se résume à un effet domino. Imaginez un alignement avec deux dominos posés l’un à côté de l’autre, et une file de dominos derrière eux : les deux premiers tombent, et une réaction en chaîne fait tomber tous les autres après eux.
Aux Etats-Unis, des établissements de crédit prêtent de l’argent à des ménages franchement pauvres. Ces ménages doivent rembourser pendant deux ans les intérêts du prêt, puis à la fois le prêt et les intérêts la troisième année. Or il y a actuellement beaucoup de ménages qui n’arrivent pas à rembourser. Donc la valeur de ces prêts diminue. C’est l’un des deux premiers dominos.
Aux Etats-Unis, toujours, des établissements de crédit prêtent de l’argent à des ménages américains qui sont propriétaires d’un bien immobilier. C’est ce bien immobilier qui sert de « caution. » Mais ça fait six mois que la demande de biens immobiliers stagne, et du coup, ça fait deux mois que les prix des biens immobiliers baissent. Comme la valeur des biens immobiliers baisse, les établissements de crédit se retournent vers ces ménages pour leur demander de l’argent qu’ils n’ont pas forcément. Ce qui fait que les établissements de crédit ont du mal à maintenir la valeur de ces prêts. Ce qui fait que ces prêts perdent de la valeur. C’est l’autre premier domino.
Ces établissements de crédit ont « titrisé » leurs prêts : en clair, ils en ont fait des produits qu’on peut acheter et vendre en bourse. C’est comme si vous deviez de l’argent à quelqu’un, et que ce quelqu’un revend votre dette à quelqu’un d’autre. Comme la rentabilité promise était élevée, des fonds d’investissement ont acheté ces titres boursiers. Mais comme ces titres perdent de la valeur, ces fonds d’investissement veulent les vendre. Or il n’y a pas d’acheteur, sauf à des prix cassés. C’est le troisième domino.
Pour ne pas avoir des problèmes de trésorerie, ces fonds d’investissement vendent d’autres titres boursiers qu’ils détiennent, des titres qui n’ont rien à voir avec ces prêts. Du coup, non seulement la valeur de ces titres boursiers baisse, mais en plus, les banques auprès desquelles ces fonds avaient acheté ces titres ont beaucoup moins d’argent d’un seul coup. C’est le quatrième domino.
Les banques concernées ayant beaucoup moins d’argent d’un seul coup, elles cherchent à se faire prêter de l’argent par d’autres banques : c’est quelque chose qui se fait tous les jours, et on appelle ça le marché interbancaire. Mais comme chaque banque ignore à quel point les autres banques ont des problèmes, toutes les banques se méfient les unes des autres, et refusent de se prêter de l’argent. Donc des banques de plus en plus nombreuses ont des problèmes de trésorerie. C’est le cinquième domino.
Si de nombreuses banques gardent des problèmes de trésorerie, c’est toute l’activité financière qui peut être endommagée. Donc les banques centrales (américaine et européenne, principalement) prêtent de l’argent aux banques concernées. Le but est de rétablir, à moyen terme, une situation stable. C’est le sixième domino.
Les acteurs boursiers dans leur ensemble ont besoin d’avoir toujours de l’argent frais de côté, pour ne pas être obligés de vendre des titres boursiers à chaque fois qu’un de leurs investisseurs veut reprendre l’argent qu’il a chez eux. Comme beaucoup de titres boursiers baissent, ils vendent : soit pour être sûrs de garder assez d’argent frais de côté, soit par panique. Et du coup, les titres boursiers continuent à baisser. C’est le septième domino.
Voilà pourquoi, au fil de cette crise financière, beaucoup de titres boursiers sont en baisse, beaucoup de banques ont des problèmes de trésorerie, et beaucoup d’acteurs boursiers vendent à tort et à travers. La bonne nouvelle, c’est que sauf catastrophe la situation devrait redevenir stable dans les prochaines semaines. La mauvaise, c’est qu’entre-temps tous ceux qui auront vendu des titres sans rapport avec le marché du crédit auront commis une erreur. La très mauvaise, c’est que de nombreux petits épargnants à qui des banques avaient vendu des « placements sûrs » vont être les dindons de la farce, comme toujours.
Thomas Guénolé
165 réactions à cet article
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Lumineux ! J’ai tout compris. J’apprécie cet effort de clarté, à une époque où on se donne beaucoup de mal pour nous expliquer « qu’il ne s’agit pas d’un krach », et qu’il s’agit d’une « baisse momentanée », témoin d’une « grande réactivité des marchés ». Expliqué comme vous le faites, on panique beaucoup moins....
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Avatar 17 août 2007 18:19Merci à l’auteur.
C’est clair et concis.
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Cet article ressemble aux « vulgarisations » dans le plus pur fil de l’idéologie de Sciences Po. Mais tout le monde ne voit pas les choses de la même façon.
Par exemple, dans cet article que je viens de voir passer et qui annonce une suite :
http://blog.360.yahoo.com/blog-hemwnYcgbq_SQcISKczR?p=228
On lit, d’emblée :
" Sarkozy, Bush, médias, lobbying... et ce qu’on nous prépare (1)
On parle partout d’une prétendue « crise économique ». Les médias, même « citoyens », s’emploient déjà à nous expliquer en quoi, d’après eux, cela consiste. Apparemment, nous n’étions pas au courant, mais il faudra semble-t-il que « Sarkozy intervienne » à la rentrée, voire même tout de suite. L’intéressé a déjà « interpellé le G7 ». En même temps, les manœuvres militaires de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) et l’annonce par Vladimir Poutine, le 17 août, de la reprise effective des vols de bombardiers stratégiques russes, semblent être exploitées pour créer une ambiance permettant aux « experts » occidentaux de « justifier » une militarisation rapide de l’Europe et un renforcement de son alliance avec les Etats-Unis. Cependant, cette propagande ne saurait résister à une analyse tant soit peu sérieuse. D’abord, parce que le pouvoir des lobbies financiers dans ce début de siècle est tel, qu’aucune crise économique ne saurait avoir lieu sans leur « consentement » et sans présenter un avantage pour eux. Ensuite, parce que les manœuvres militaires de l’OCS ressemblent étrangement à des essais de répression d’émeutes et de soulèvements populaires.
Enfin, depuis le début des années 1990 on a vu se mettre en place un partage des rôles à l’échelle planétaire où la Russie et la Chine ont des fonctions bien définies. Notamment, sur le plan du dumping social et de l’organisation de la gendarmerie mondiale que la « transversalisation » générale de la politique contribue à accélérer... "
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Je suis d’accord avec le dernier commentaire, et j’ajouterai que le rôle d’un média citoyen ne doit pas être de chercher à nous rendre plus c... que nous ne le sommes.
La théorie des crises du capitalisme date d’il y a un siècle et demi, du temps de Marx, lorsque le capitalisme avait une façade libérale. Mais, avec les expansions coloniales de la fin du XIX siècle, le système capitaliste a complètement changé et ses « crises » ne sont pas ce qu’elles apparentent. En général, elles font partie :
- soit, de raquets organisés,
- soit d’opérations de mainmise des oligarchies sur des patrimoines moins influents,
- soit, encore, de bras de fer pour le contrôle d’une zone géographique, d’un continent, de la planète...
et la liste n’est pas complète, loin de là. Il existe bien d’autres mobiles du même tonneau.
La première guerre mondiale ne s’explique pas par une « crise cyclique » du capitalisme, mais bien par les rivalités entre les grands holdings financiers. Et, depuis, ça n’a pas cessé. Quant à Wall Street, combien de « petits investisseurs », d’épargants... plumés par cette crise ?
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Quelle crise ???
Les super-riches ne s’en étaient jamais autant mis plein les poches...
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ce n’est simplement qu’une lézarde de plus dans la tour de Babel,j’ai bien peur que celle-ci ne s’écroule avant peu,tout comme le WTC..(tout un symbole)ce système capitaliste néo-libéral sera réduit en une montagne de gravas fumant....
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« ce système capitaliste néo-libéral sera réduit en une montagne de gravas fumant.... »
N’allez pas si vite ! Malheureusement, on annonçait ça déjà avant la guerre de 1914 et vous voyez où on en est. Le système a beaucoup de ressources, y compris pour se travestir auprès des citoyens et des travailleurs.
Regardez comment fonctionne la « modération » ici. Je viens d’apprendre qu’un article, déjà cité dans les commentaires :
http://blog.360.yahoo.com/blog-hemwnYcgbq_SQcISKczR?p=217
a été refusé jeudi par Agoravox. Pourquoi ? Des modérateurs auraient-ils piqué une crise ? Personnellement, je trouve que les bons articles sont précisément ceux qui rendent les modérateurs un peu malades. Lorsque ce n’est pas le cas, il y a en général de quoi s’inquiéter.
Pas grave, une version plus complète et encore plus « corsée » de l’article refusé par Agoravox est parue très rapidement ailleurs :
http://quebec.indymedia.org/fr/node/27934
Voir en outre, sur le blog de cet auteur :
http://blog.360.yahoo.com/blog-hemwnYcgbq_SQcISKczR?p=228
Mais je trouve que c’est dommage pour la crédibilité d’Agoravox. La modération ne devrait pas prendre la qualité, les opinions politiques et l’originalité en otages.
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Dans un premier temps j’ai préféré ne pas systématiquement répondre aux commentaires qui s’éloignent carrément du sujet de cet article. Mais il y a un moment où il faut quand même recentrer la discussion.
Je n’ai rien contre les intervenants qui prophétisent l’écroulement du capitalisme financier : dès lors qu’elles sont argumentées, leurs opinions sont par définition respectables.
Cela étant, un certain nombre d’intervenants multiplient les commentaires pour faire un lien entre la crise financière actuelle, qui est passagère, et des catastrophes de l’envergure du krach de 1929, ou encore pour mélanger cette crise avec la guerre en Irak ou les attentats du 11-septembre, ou encore pour assimiler le fait de ne pas partager leur opinion à de l’intoxication par un grand complot médiatique.
Je voudrais donc simplement leur signaler trois choses :
- il y a une différence fondamentale entre souhaiter l’écroulement du capitalisme financier parce qu’on en désapprouve les fondements, et démontrer qu’effectivement la crise actuelle est le début d’un écroulement ; or à ce jour, aucun des éléments de la crise financière actuelle ne permet de pronostiquer objectivement un « krach » de grande ampleur ;
- intellectuellement, on ne peut mélanger deux choses qui n’ont rien à voir (par exemple la crise financière actuelle et la guerre en Irak) que si l’on démontre logiquement qu’il y a un lien entre ces deux choses ;
- il est parfaitement possible d’être en profond désaccord avec les intervenants qui pronostiquent l’écroulement du capitalisme financier, sans être pour autant un intoxiqué par telle ou telle propagande ou un suppôt de Satan. -
Pardon, cher « Diplômé de Sciences Po Paris, promotion 2005. Militant de l’ex-UDF et futur Parti Démocrate, etc... » mais vous semblez être de ceux qui croient que ce qu’on apprend à Sciences Po est quelque chose de très profond parce que des « sommités » de la pensée unique y enseignent et parce que son directeur est invité au cercle de Bliderberg.
Saviez-vous que, pendant que le pays se remplit de gens issus de HEC, Sciences PO, l’ENA et analogues, les ingénieurs, scientifiques, professionnels divers... quittent la France pour les Etats-Unis, alors qu’ils sont conscients des difficultés qu’ils recontreront là-bas parce que la situation n’y est pas bonne ? Dire qu’en France c’est encore pire, à cause entre autres de l’hégémonie des clans de « gestionnaires de la République ».
Lorsque vous écrivez :
« intellectuellement, on ne peut mélanger deux choses qui n’ont rien à voir (par exemple la crise financière actuelle et la guerre en Irak) que si l’on démontre logiquement qu’il y a un lien entre ces deux choses ; »
c’est une énormité.
Qui est derrière la guerre en Irak ? Toute le monde sait que ce sont des intérêts de financiers et de grandes multinationales. On parle souvent du petrole, mais il y a sans doute bien d’autres considérations. Par exemple, la situation géographique stratégique de l’Irak, y compris par rapport au commerce terrestre avec des pays comme la Chine.
Qui est derrière cette prétendue « crise financière » ? Les mêmes oiseaux, qui veulent se faire nos poches. Pendant deux décennies on a poussé au surendettement, et maintenant on fait la rafle.
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Chère Ingrid,
Lorsque vous écrivez ceci :
<< Pardon, cher « Diplômé de Sciences Po Paris, promotion 2005. Militant de l’ex-UDF et futur Parti Démocrate, etc... » mais vous semblez être de ceux qui croient que ce qu’on apprend à Sciences Po est quelque chose de très profond parce que des « sommités » de la pensée unique y enseignent et parce que son directeur est invité au cercle de Bliderberg. >>
vous êtes dans la méchanceté gratuite, le préjugé et le mépris, alors que je n’ai pas souvenir de m’être montré impoli, condescendant ou même simplement désagréable au fil de cette discussion.
Je trouve donc dommage que dans une discussion caractérisée par la diversité des opinions et la courtoisie des échanges, vous basculiez inutilement dans l’invective.
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Cher auteur,
Je ne pense pas qu’Ingrid ait cherché à vous « invectiver ». Elle s’est bornée à exprimer la pensée de beaucoup de Français, même si apparemment la modération d’Agoravox fait de plus en plus dans le lobbying et la « pensée unique » et empêche l’expression de ce genre de points de vue.
Est-ce vous offenser, que de trouver que vous nous vendez de la pensée unique préfabriquée ? Et en plus, ils l’ont mis à la une, comme la propagande de l’autre jour sur le nucléaire, et bien d’autres récemment.
Agoravox ferait peut-être dans la sarkotransversalité ?
En tout cas, la mainmise de L’ENA + Sciences Po + HEC... sur l’administration, la politique et l’économie françaises date de bien avant. Elle s’est surtout développé depuis l’élection de Mitterrand. Mais vous pouvez comprendre que les professionnels partis aux Etats-Unis dont parle Ingrid soient en colère quand ils voient des gens issus de ces écoles diriger nos entreprises.
En France, il ne reste plus de savoir faire mais ont est devenus des maîtres du « savoir savoir » et du « faire faire »...
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Je trouve inutilement blessant, et de l’ordre du délit de sale gueule, de dénigrer mon article en me jetant à la figure que je suis diplômé de Sciences Po, comme si c’était quelque chose qui me rend d’office suspect ou quelque chose qui ôte d’emblée de la qualité à cet article.
J’expose dans cet article une explication de la crise financière actuelle. On peut être d’accord avec cette analyse, comme on peut avoir des points de désaccords avec cette analyse, voire être en total désaccord. Dans ces deux derniers cas, on poste un commentaire pour exprimer sa critique et son propre point de vue, en exposant des contre-arguments. C’est la base d’un débat constructif entre personnes qui n’ont pas le même point de vue, et je suis totalement ouvert à ce type d’échange.
En revanche, exprimer un désaccord en me jetant à la figure que je suis suspect et adepte de la pensée unique parce que je suis diplômé de Sciences Po est un procédé de type délit de sale gueule, inutilement agressif en plus d’être un préjugé regrettable.
Même chose sur l’idée que publier quelque chose avec quoi vous êtes en désaccord serait par définition un complot de la pensée unique.
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A l’auteur :
Ne vous fâchez pas si des Français pensent : que l’ENA et Sciences Po devraient être supprimées ; que la notion d’ « école d’administration » n’a aucun sens, pas plus que celle d’ « études commerciales » d’ailleurs ; que par définition les « sciences politiques » objectives n’existent pas, alors qu’on veut nous le faire croire... et que l’ordonnance de 1945 a été l’une des pires mesures de l’histoire de la législation française. C’était d’ailleurs la période coloniale.
Mais s’il a été question de Sciences Po, c’est sans doute parce que vous le mettez vous-même en avant dans votre présentation en tant qu’auteur, mais aussi parce que votre article répercute bien la même idéologie des « élites » françaises. Sans vouloir vous offenser.
Si vous pensez que votre article ne fait pas « pensée unique », je vous propose pour comparaison des extraits d’un autre article que je viens de répérer par les Actualités de Google et qui, comme par hasard, est du même auteur censuré jeudi dernier :
http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=article&id=5368
Bruits de « crise économique », financement de l’Europe militaire et grande rafle financière mondiale
La « masse salariale » des pays dits « riches » constitue un immense magot, sans précédent dans l’histoire, dont depuis deux décennies les oligarchies financières et industrielles ont entrepris de s’emparer. Mais il y a encore plus gros : l’ensemble du patrimoine des « petits citoyens ». Epargne, biens immobiliers... Telle est la cible de l’actuelle opération présentée sous couvert de « crise financière » et qui avait été préparée par deux décennies de promotion du surendettement. De quoi financer, entre autres, l’Europe militaire et l’axe des superpuissances jumelles Europe - USA en perspective.
(...)
Les « experts » du patronat menacent déjà : « pas de croissance, pas d’emploi ». Autrement dit, « il faut que Sarkozy fasse quelque chose » mais, en prime, que les responsables de la « gauche » et des syndicats l’y aident. C’est exactement ce qu’on a déjà vu depuis le mois de mai, voir par exemple :
http://grenoble.indymedia.org/index.php?page=article&id=5365
Mais cette fois-ci, la mystification est encore plus grossière. D’abord, « on » se plaint d’une « faible croissance » alors que depuis les années 1980 les délocalisations ne cessent de s’accélérer. Ensuite, il est question notamment d’une « crise » prévisible et prévue liée, nos dit-on, à des situations de surendettement général. Or, ce sont les mêmes qui s’apprêtent à tirer d’énormes bénéfices de la « crise » qui s’annonce, qui ont mis en place, planifié et « suivi » ce surendettement. La domination des milieux financiers, c’est bien cela. Enfin, curieusement, la « crise » tombe à pic alors que l’oligarchie prépare une opération extrêmement coûteuse : la mise en place de la bi-superpuissance impérialiste euro-US, dont l’Europe militaire sera une composante essentielle. Voir, par exemple :
http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=118
http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=148
http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=182
http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=228
Avec les délocalisations, les milieux financiers ont fait sauter, les uns après les autres, des pans entiers de la « masse salariale » et des avantages sociaux des populations ayant conquis des standards sociaux jugés « élevés ». Et ce qu’on a vu n’est qu’un début. Mais, depuis quelques années, cette mainmise progressive « ne suffit pas » et s’accompagne d’attaques de plus en plus directes contre le patrimoine des « petits citoyens ». Ceux qui croyaient à la viabilité d’un « capitalisme à visage humain » déchantent les uns après les autres. Le temps est bien révolu, où la propagande giscardienne des années 1970 nous annonçait un bien-être incessamment croissant, sans aucun besoin d’un changement social. A présent, c’est le discours : « les temps sont durs »...
(...)
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A chaque fois qu’il y a une crise financière, certains accusent de suite les idées libérales.
Dans le cas présent, cette crise est due, comme l’indique l’auteur, a des établissements de crédits immobiliers qui ont prêté de l’argent à des gens dont la solvabilité n’était pas suffisante.
En fait, il faut savoir que c’est l’Etat américain qui a imposé à ces établissements financiers d’avoir un certain quotat de prêt réservé à des gens difficilement solvable(ces prets étant appelés « subprime credit »).
Source : Washington Times
Ou encore ici sur Wikipedia(la loi en question)
http://en.wikipedia.org/wiki/Community_Reinvestment_Act
L’Etat a forcé la main aux investisseurs à faire des prêts non consenti à des personnes non solvables pour des raisons soi-disante sociales. N’importe qui, et encore moins les banques n’est pas assez stupide pour prêter de l’argent à quelqu’un qui risque de ne pas rembourser.
Ces contrats (subprime) ne sont pas des contrats consenti librement par les prêteurs.
Hors les idées libérales, c’est justement le contraire : ne pas obliger quiconque à contracter s’il ne le souhaite pas.
Cette crise est donc du à une intervention de l’Etat sur les marchés, ce qui est à l’opposé des idées libérales.
L’Etat intervenant a grande echelle, bien sur que le resultat, en l’occurence la crise actuelle est a grande echelle aussi.
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@jlouis
Le CRA date d’il y a 30 ans. Il a vu passer 6 ou 7 krachs. Or les subprimes n’ont commencé à être toxiques qu’en 2005.
Par ailleurs, il n’est pas contraignant :
http://www.federalreserve.gov/dcca/cra/
« Nor does the law require institutions to make high-risk loans that jeopardize their safety. To the contrary, the law makes it clear that an institution’s CRA activities should be undertaken in a safe and sound manner. »
Et il a été affaibli en 2005 :
http://en.wikipedia.org/wiki/Community_Reinvestment_Act
« Despite continuing racial inequities in mortgage acceptance rates, as reported by Inner City Press, the National Community Reinvestment Coalition, ACORN and other groups, banks regularly seek to weaken the Community Reinvestment Act. They succeeded in August of 2004, when the Federal Deposit Insurance Corporation proposed rules to WEAKEN enforcement of the Act. »
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Et puis tant que l’on y est sur la crédibilité de la presse, allez toujours voir le conseil d’administration du Washington Post :
http://phx.corporate-ir.net/phoenix.zhtml?c=62487&p=irol-govBoard
Ca ne vous interpelle pas d’y trouver Warren Buffet, propriétaire de Berkshire, premier fonds d’invest de la planète, et ... Mme Bill Gates ?
Ah les vertus du libéralisme ...
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Pour être précis, Warren Buffet semble posséder aujourd’hui 18% de WPO. JP Morgan en possède 6%. Barclays 2%. WPO appartient à 81% à des établissements financiers.
Confiance, confiance ...
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Permettez un esprit de contradiction dans votre article.
Il ne s’agit pas d’une petite bulle spéculative ici mais d’une très grave crise financière dont la croissance américaine repose en partie sur le crédit et l’immobilier.
Cette crise engendre déjà de pars le monde et l’extérnalisation des créances une fuite en avant qui s’apparente à une panique généralisée et attendons nous à voir le système s’écroulé prochainement.
L’intêret pour la France ?
Un arrêt au chemin que la France suivait depuis des années (spéculation de l’immobilier et inertie de l’Etat et endettement excessif des ménages pour se loger,voir cautionnement du bien immobilier pour obtenir d’autres crédits.)
Ensuite une baisse des prix de l’immobilier qui ne trouveront plus preneur et retrouverons un « prix » raisonnable.
Une baisse du prix du pétrole,car cette crise va ralentir l’activité économique en général.
Une forte hausse de l’euro et une forte baisse du dollars
Quand,au prix des actions,ils ont été surévalué ces 2 dernières années car il suffit de relire les « articles » de presse ,exemple sur ALCATEL-LUCENT et regarder aujourd’hui les résultats financiers du groupe et du cours de bourse pour comprendre que la délocalisation à l’exces sans stratégie industrielle claire ne mene à rien
Bien souvent les fusions acquisitions ne sont faites à crédit et dans ce cas,attendons nous à voir un groupe en difficulté prochainement et à un éffondrement de son cour à la bourse
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A titre personnel, je ne crois pas au scénario-catastrophe d’une sorte de « krach » contaminant l’entièreté de l’économie. Il s’agit plus simplement d’une bulle spéculative localiséé qui a crevé, et qui, en crevant, provoque temporairement l’effet-domino décrit dans mon article.
Le scénario de sortie de crise est assez prévisible : retour à une certaine stabilité des banques grâce aux injections d’argent par les banques centrales, puis retour à leur cours normal des titres boursiers sous-évalués à cause de la crise.
Ceux qui perdront de l’argent entretemps seront ceux dont l’argent était placé directement dans le marché du crédit, et ceux qui auront vendu leurs titres temporairement contaminés (soit par obligation, soit par panique, cf mon article).
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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Je ne suis pas loin de partager l’hypothèse de Ierma...pour une fois
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@ l’auteur. Tres bon article. Vous ne parlez pas, cependant, du « Huitième Domino » : ceux qui perdront leur maison. Cramer, le no 1 des commentateurs de l’immobilier aux USA, parle de 7 000 000... Il vont être tres mécontents.
http://www.nouvellesociete.org/106.html
Pierre JC Allard
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une bulle financière qui provoque l’injection de (une bagatelle !) 250 milliard £ par la BCE (entre autres ) la planche à billet fume ! mais qui va payer ? et bien tout le monde !! inflation,spéculation,....que du bonheur à venir......
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lorsque l’on parle de croissance,il faudrait que celle-ci soit saine,hors,ce n’est pas le cas, ! à savoir que tous les pays sont tributaire soit du pétrole,soit du nucléaire,soit ausi de l’eau,pour alimenter une croissance forte ,on déverse dans l’atmosphère quelques 70 millions de barils par jour,on prévoit 100 millions dans 20ans,de la folie pure et simple,quant aux déchets de l’uranium,j’ose à peine en parler, alors les ménages pauvres de USA qui se sont endettés comme des moutons,ce n’est qu’une goutte d’eau dans un océan de désolation qui nous menace...l’or noir n’amène que guerres et dissentions,idem pour l’uranium,le défit futur sera l’énergie ,l’environnement et l’eau,l’économie actuelle est incapable de répondre au probléme,mercantilisme débile.....
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@l’auteur Un très bon article qui fait bien comprendre les bases. Néanmoins , vous tracez le chemin le plus optimiste... Car d’autres chemins peuvent nous faire très très mal ... Ainsi le taux de crédit grimpe, des banques qui ferment , des investisseurs qui paniquent , les marchés qui dévissent ... A l’heure actuelle, nous ne savons toujours pas si cette crise va juste passer rapidement ou si elle va être grave , tout va dépendre des prochaines semaines car les acteurs (fonds de pension, gros actionnaires ,...)sont en ce moment sur les nerfs. Donc nous verrons bien ...mais cela peut faire très très mal .
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Il est fascinant de constater combien l’actualité de l’argent est arrivé cette seamine à effecer tout le reste de l’actualité mondiale : exit le darfour, exit la Birmanie, exit l’afrique...
merci pour cet article passionnant et clair, je vous renvoie vers un autre, plus passionné, mais fort éclairant sur notre obsession.
celà finit par « les pauvres sauveront le monde », et je trouve celà assez juste et prophétique... http://www.libertepolitique.com/public/decryptage/article-1973-L%92argent.html
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merci pour ce lien , article très intessant et au plus près de la situation actuelle
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bravo pour ce cours d’économie pour les nuls , c’est brillant ! faut pas s’inquiéter pour les banquiers , ils épongeront leurs pertes en augmentant comme toujours l’ardoise des comptes courants des particuliers......
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simple clair didactique, pas sectaire ni simpliste. bravo .
sur le fond, je rajouterais un petit bemol. on est en fin de cycle economique ( comme en 1987 , ou 2001) et ce qui ne devrait etre qu une fin de bulle (du credit) pourrait nous faire entrer dans une petite crise eco ( recessions de 2-3 ans), comme tous les dix ans, lorsque le marché se recale sur la realité...( ici du au rencherissement du credit pour les entreprises qui feront moins d investissment, et les financiers qui absorberont leur pertes, alors que la croissance globale restera a a la hausse ( tiré par le bloc asie))
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On est surtout en période de vacances, et comme presque tout les mois d’Août, les marchés financiers rappellent aux bons travailleurs que l’argent ne vaut rien sans travail.
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Il est effectivement possible que cette crise serve aussi à ramener les titres boursiers surévalués à des niveaux qui correspondent davantage à l’économie réelle. Cela étant, il n’y aurait pas là matière suffisante à provoquer un « krach », parce que pour avoir un krach il faut au moins une catastrophe économique réelle majeure ou une grosse bulle spéculative généralisée qui crève d’un coup (du type de la bulle Internet il y a quelques années).
Par ailleurs, il ne faut pas sous-estimer la capacité des marchés et des autorités de régulation (les banques centrales notamment) à limiter la casse dans ce genre de crise. D’où le fait que, par exemple, le krach de 1987 fit en volume bien plus de dégâts financiers que celui de 1929, mais affecta beaucoup moins l’économie réelle. Il est donc irréaliste de croire à des scénarios-catastrophe de type soupe populaire ou hausse énorme du chômage, qui relèvent du fantasme.
Sinon, sur la remarque au sujet des vacances du mois d’août, ces congés estivaux n’affectent pas la bourse, qui « ne dort jamais » (les places boursières se relaient les unes après les autres). Le seul impact des vacances d’août, coupure d’activité très spécifiquement française, c’est que de nombreux cadres sup’ de banques et de fonds d’investissement français ont tardé à réagir et à communiquer, parce qu’ils étaient en vacances.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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Article clair, simple et assez précis mis en valeur par une bonne rédaction de l’auteur. Je pense comme vous que cette crise ne sera pas à proprement parlé un « krach » comme celui de 1929 très souvent mis en avant (et très certainement un peu trop galvaudé) tout simplement parce que les acteurs économiques feront tout pour éviter une répercussion sur l’économie globale. Les produits boursiers complexes et les systèmes de régulations ne peuvent empêcher un « effet domino » mais permettent d’en limiter les effets. Bien sur on peut regretter certains effets de bord (possible inflation, pertes substantiels des petits épargnants,...) mais ce sont les règles du jeu actuelles.
Par contre une de vos réflexions m’a mise la puce à l’oreille. Il est vrai qu’on a coutume de dire que les bourses ne dorment jamais mais c’est faux en réalité sinon un gars comme moi qui travaille sur un applicatif international de prêt/emprunt de titres ne pourrait jamais dormir !! . Vous avez oubliez qu’elles se relaient uniquement pendant les jours ouvrés et ferment donc samedi et dimanche !!
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Enfer et putréfaction, je suis démasqué !
Effectivement, ce n’est que durant les jours ouvrables que la bourse « ne dort jamais » : il faut enlever systématiquement le samedi et le dimanche, plus quelques cas particuliers (par exemple quand c’est un jour férié au Japon, la bourse de Tokyo est fermée.
On imagine mal, d’ailleurs, comment il serait humainement possible de travailler sur les marchés boursiers s’ils fonctionnaient réellement 24h/24 et 7j/7. Déjà à 5 jours par semaine de ce rythme un peu dingue, je me demande comment vous tenez.
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bravo pour l’explication juste un point de désaccord : je pense que la crise est durable et va aller encore plus loin (pour une fois que je serais d’accord avec Lerma )
d’abord le fait que cette crise couve deja depuis presque 1 an, donc il ne s’agit pas d’un simple re-ajustement
ensuite, cette crise pourrait faire émerger une autre crise latente, celle de l’immense stock de dollars dont la valeur est largement sur-evaluée non seulement par les americains, mais surtout par les détenteurs étranger du billet vert( les chinois en premier) or ces détenteurs pourraient bien etre pris également de panique et se décider a vendre leur magot
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Ce problème est effectivement très sérieux. Expliquons-le pour que les lecteurs de cette discussion saisissent bien le souci.
La Chine fixe elle-même le cours de sa monnaie, ce qui fait que le yuan vaut moins que ce qu’il devrait valoir. Résultat, la Chine est artificiellement avantagée dans le commerce mondial (en plus de ses avantages compétitifs réels). Elle se retrouve donc avec des excédents commerciaux, en clair de l’argent, dont elle ne sait pas vraiment quoi faire.
La banque centrale chinoise place cet argent, mais elle le fait en achetant ce qui est le plus sûr en Bourse (une banque centrale ne peut pas prendre de risques importants). Ce qui est le plus sûr en Bourse, ce sont les obligations d’Etat américaines. En simplifié, vous achetez une de ces obligations à l’Etat américain, et il vous la remboursera avec un taux d’intérêt faible, mais la garantie qu’il va vraiment la rembourser parce que c’est un emprunteur très crédible : les Etats-Unis d’Amérique, tout de même^^.
Or il se trouve que, dans le même temps, la consommation américaine est le premier client, et de loin, du commerce extérieur de la Chine. En d’autres termes, la Chine finance la dette des Etats-Unis, qui en retour financent la croissance chinoise par leur consommation.
J’insiste sur un élément : contrairement à une théorie du complot répandue, ce jeu étrange n’est pas une situation voulue. Les autorités américaines sont très emmerdées, parce que cette situation est explosive aussi bien pour les Etats-Unis que pour la Chine. Et les autorités chinoises sont très emmerdées, parce que si elles placent leur argent ailleurs, leur croissance ralentira par ralentissement de la consommation américaine de produits chinois.
Tôt ou tard, cette situation leur pètera à la figure, soit par dévaluation de la monnaie chinoise, soit par vente par la Chine d’une partie de ses obligations d’Etat américaines. Ce jour-là, nous aurons une vraie crise financière et économique majeure.
Mais la crise financière actuelle n’a pas de lien avec ce problème, et ne risque donc pas de déclencher cette catastrophe. Il faudrait vraiment que les cours en Bourse et les prix de l’immobilier continuent à descendre très bas pour qu’on en arrive là. Or comme je le mentionnais plus haut dans cete discussion, je ne crois pas que la crise actuelle soit grave ou durable au point d’atteindre ces extrémités.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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Faudrait m’éclairer. On dit que l’économie américaine va très mal, on dit que les américain sont de + en + pauvre, etc... Si il y a des gens qui ne peuvent pas rembourser leur bien immobilier, y’en a sûrement qui ont des difficulté comme par exemple un prêt pour une voiture ou de moindre importance. Ben voila, je me demande si c’est pas plus grave, plus généralisé
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Il faut faire gaffe à ne pas tout mélanger. C’est une crise financière, pas une crise économique.
L’économie réelle n’est affectée qu’indirectement, par exemple quand un père de famille lambda perd une grosse partie de son épargne parce que sa banque lui avait fait placer cet argent sur des fonds « monétaires dynamiques » qui ces temps-ci se cassent la gueule.
En d’autres termes, non, il n’y a pas à l’heure actuelle une crise économique généralisée, qui se caractériserait par des soupes populaires, une très forte hausse soudaine du chômage, etc. Il y a une bulle spéculative qui crève, cette crevaison fait de la casse sur le marché boursier du crédit, et cette casse contamine aussi d’autres titres boursiers par effet-domino.
A priori, l’impact durable de cette crise sur l’économie réelle sera donc des pertes d’argent pour pas mal d’épargnants et d’investisseurs boursiers, la fermeture ou le rachat par des concurrents d’un certain nombre de fonds et de banques, et une croissance économique plus faible que prévu avant cette crise.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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L’argent Yves Meaudre*
L’argent... sur lequel Péguy et Bernanos ont écrit les plus belles pages. L’argent, dont Jésus condamne de façon implacable le service : « Si vous le servez, vous ne pouvez pas servir Dieu ! » Le mot est aussi tranchant que le fil de l’épée. Il n’y a aucune concession. Le choix est clair, le service de l’argent damne plus sûrement que la concupiscence, le pouvoir, les vanités du monde. Le Christ met en garde contre ces fautes mais il ne les met pas au même niveau d’exposition à l’enfer qu’il le fait avec l’argent.
Un chapiteau de la magnifique église d’Anzy-le-Duc, en Bourgogne, représente avec dérision l’avare. Tombant du ciel, nu, ses fesses en l’air, ridicule, le cupide est précipité tête en avant, les bras tirés vers le bas, entraîné par le poids d’une bourse d’or qu’il ne veut pas lâcher à tout prix. Pourtant il voit bien clairement que celle-ci l’entraîne vers les deux mains ouvertes d’un diable ricanant, qui l’attend aussi sûr que le renard de la fable sait que le fromage de Maître Corbeau lui tombera dans le bec.
L’avarice est toujours teintée d’indignité, de ridicule ; elle est toujours l’objet d’un profond mépris. Les métiers d’argent dans les familles aristocratiques, dévouées jusqu’à leur dégénérescence au service des armes ou de la prêtrise, étaient infâmants. Maintenant, la nécessité a obligé de prendre en compte sa réalité, et la présence de l’élite dans sa gestion, devrait dompter celui qui peut être un esclave supportable ou un redoutable maître.
Lors d’une retraite dans les années soixante-dix, à Châteauneuf-de-Galaure, je me souviens du père Finet nous racontant cette anecdote. Le Père interroge Marthe Robin :
- Marthe, quel est le plus grand danger pour le monde : le communisme (on était à l’époque de Brejnev) ? la franc-maçonnerie (la loi sur l’avortement se préparait) ? - Non, non, Père Finet. - Alors c’est quoi ? - Non c’est l’argent.
Bon ! m’étais-je dit, cela n’a rien de nouveau ni d’extraordinaire. Pour moi qui appartiens à une génération qui a consacré sa vie à se battre contre l’idéologie marxiste, cela ne m’avait pas marqué. Aujourd’hui, à l’âge mûr, je comprends extraordinairement cette prophétie.
L’effacement des nations
L’argent interdit toute souveraineté aux États liés par trop d’intérêts réciproques ; un coup de Bourse peut mettre à genoux le pays le plus fort et le plus prospère. Les massacres au Soudan, des Hmongs du Laos, aujourd’hui, ces génocides se passent sous nos yeux sans que nous émettions le moindre toussotement. Et que dire de la Libye criminelle, de la Birmanie où Aung San Su Ky est enfermée à vie... Les intérêts des pétroliers sont trop importants.
On le voit avec les méthodes d’enrichissement des mafias communistes chinoises ou russes, qui font travailler des centaines de milliers de gens dans des conditions où les descriptions de Zola sont reléguées à la Bibliothèque rose.
Et tout le monde y participe, l’achat des chemises fabriquées pour des grandes marques dans des conditions de servilité terrifiante fait le bonheur du consommateur européen. Les usines de fabrication se ferment les unes après les autres pour utiliser une main d’œuvre esclave ! Les semelles de chaussures arrivent quarante fois moins chères en France que ce que peuvent fournir les dernières entreprises du Bourbonnais, acculées au dépôt de bilan.
Il suffit de lire le remarquable livre de Philippe Cohen et Luc Richard, La Chine sera-t-elle notre cauchemar ? (1001 Nuits), pour découvrir que le Parti communiste actionnaire dans toutes les entreprises des compradores marxistes, maîtrise toute l’économie ultra capitaliste. C’est lui qui décide de faire emballer les produits de la nourriture d’une province limitrophe d’une région qu’on veut développer industriellement pour avoir immédiatement à sa disposition une main d’œuvre affamée qui se précipite désespérée et prête à tous les compromis. À Shangai, il existe une « aristocratie ouvrière » payée normalement, visible qui rassure l’investisseur européen. Mais dans l’arrière-cour, trois millions de soutiers illégaux prêts à tous les compromis pourvu qu’ils soient nourris, fabriquent une part du bénéfice gigantesque. L’enrichissement phénoménal des compradores et du parti, c’est eux. L’Angleterre d’Oliver Twist est une référence dorée pour ces populations qu’on rejette, les tâches faites. Souvent on ne les paie pas, les menaçant de prison, en cas de réclamation, pour présence illégale sur un territoire non autorisé.
C’est ainsi que se construisent aujourd’hui les infrastructures des Jeux Olympiques !
L’effondrement des nations pour le profit d’une mondialisation financière est une véritable catastrophe. Hier le politique commandait à l’économie qui commandait à la finance. Aujourd’hui, c’est la finance qui commande au politique. Quoiqu’en dise Zbigniew Brzezinski (ancien conseiller à la sécurité nationale de Jimmy Carter), l’économie mondialisée n’enrichit pas les peuples mais quelques minorités. Celles-ci sont de plus en plus réduites et de plus en plus riches. Il faut lire la thèse de l’abbé de Varax sur les transnationales [1]. Le monde va-t-il appartenir à 300 familles ? La paix par l’économie mondiale ou, aujourd’hui, les financements promis par l’Américain béat, ne sont pas promesses de paix, mais de déstabilisation et de conflits sans fin. On livre des Rafales à des pays voyous. Aujourd’hui la Libye, demain la Chine ; on équipe nos ennemis de notre technologie la plus avancée. Est-ce bien raisonnable ?
L’enrichissement effréné de quelques-uns (quelques poussières de millions en Chine, des centaines d’oligarques en ex-Union soviétique) se fait sur l’appauvrissement et l’asservissement dramatique de milliards d’hommes. Alors que l’Afrique est en liquidation et que ses habitants la fuient par toutes ses frontières, le nombre de gisements pétroliers y est en progression constante. Les concessions sont achetées aux mafias gouvernementales au prix d’une corruption tenace dans laquelle la Chine - toujours elle - mène la danse. Alors que la manne pétrolière devrait enrichir des populations aujourd’hui désespérées, elle amène la guerre et la désintégration des États.
Jean Vanier insiste pour qu’on fasse couler des « trickle » [2] d’eau de paix dans ces déserts en feu. Rencontré récemment, j’ai trouvé le fondateur de l’Arche dans l’espérance, bien sûr, mais inquiet. Le nombre des conflits se multiplie, les menaces de déflagrations politiques et militaires ne cessent de croître. Il m’a renvoyé à la lecture du livre d’Andrea Riccardi, un constat sévère sur l’état du monde : Vivre ensemble (DDB, 2007).
En France, patrimoines menacés, familles déchirées
Plus insidieusement, en France, on voit l’immobilier des campagnes partir en flèche en raison de la mondialisation des acheteurs. Autrefois on croyait ce genre de spéculation réservée aux grandes villes ou à la Provence encanaillée par les bobos. Dans certaines régions on assiste à des augmentations de 400 % en six ans ! Des familles aux revenus très modestes se retrouvent assujetties à l’ISF. Des mafias russes achètent en Périgord ou en Bourgogne de grandes maisons familiales jusque là péniblement entretenues, pour des sommes gigantesques. Ils s’installent, paient (cash) aux maires les infrastructures de la commune et exigent que ceux-ci ne soient pas trop regardant sur ce qui se passe dans leurs nouveaux châteaux, hier sanctuaire de familles nombreuses vivant en osmose avec les villageois.
Ces dynasties partageaient les joies et les drames de leur commune et de la nation tout entière. Leurs noms figuraient sur les stèles des « morts pour la France », la Résistance en avait fait ses chefs naturels. On donnait aux aînés - hors part, en raison des charges lourdes que représentaient de telles bâtisses - pour servir l’unité familiale et abriter les vieux célibataires. Aujourd’hui, leurs vielles maisons sont devenues l’objet de spéculation folle, les prix s’emballant, le goût du lucre chavirant les consciences, les familles les plus unies se divisent, exaspérées par l’or.
L’avenir est aux pauvres
L’Évangile de Matthieu 12 (46,50), « qui est mon frère, qui est ma sœur ? », prend lourdement tout son sens : « C’est celui qui fera la volonté de mon Père. » Des familles s’entretuent pour des héritages, des enfants attaquent leur mère, spolient leurs frères, des héritiers d’histoire familiale héroïque jusqu’aux dernières guerres se dégénèrent. Je trouve aujourd’hui une âpreté et une violence consécutives de la déchristianisation des mœurs et de la perte du sens de l’honneur et de la dignité de beaucoup de familles. Ce que j’écris se vit à grande échelle aujourd’hui sous mes yeux, partout en France. Ce que j’écris est malheureusement bien réel.
Avoir tellement prêché la miséricorde fait que la peur de l’enfer s’est évanouie. Pourtant depuis neuf cent ans, le bonhomme ridicule d’Anzy-le-Duc est toujours là. Il écrit en lettres de pierre l’actualité du drame de la domination de l’argent. L’avarice mène inéluctablement à l’enfer. C’est une certitude. Le mépris et la honte de la richesse exaltés par le pharisianisme socialiste, avaient malgré tout des racines légitimes, catholiques. Il obligeait à considérer qu’une vie consacrée à s’enrichir corrompait et détruisait l’image de l’homme et de la société. Les Français qui avaient heureusement entretenu une mauvaise conscience vis-à-vis de la possession des biens sont en train d’évacuer cette culpabilisation comme les femmes leur pudeur en mai 68. Ils veulent pouvoir impunément consacrer leur énergie à la course aux richesses. Le monde qu’ils construiront sera alors glacial.
Jean Vanier, constatait, il y a quelques semaines que les jeunes sont beaucoup plus généreux mais que souvent, leurs parents les étouffent vite pour les obliger à la sécurité matérielle. Alors que le monde n’a jamais été aussi insécurisé et instable. Qu’il est absurde de faire un business plan de carrière. Le monde a vraiment besoin de l’esprit “chevalier”. Il faut abandonner ses fiefs, ses sécurités matérielles et psychologiques pour sauver notre Jérusalem céleste. Il nous faut découvrir un vrai saint Bernard montant sur un Vézelay médiatique pour nous en persuader. L’argent est la pire des dictatures, seuls les pauvres sauveront le monde et apporteront la paix, c’est le message de l’Évangile. Mais comme je suis dans l’Espérance, je sais qu’après avoir vaincu le nazisme, puis le marxisme, l’argent sera vaincu... par les pauvres. C’est pourquoi il faut les servir.
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@ degueuloir : Ce commentaire mériterait certainement d’être un article.
PJCA
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à l’auteur qui écrit « En d’autres termes, non, il n’y a pas à l’heure actuelle une crise économique généralisée, qui se caractériserait par des soupes populaires, une très forte hausse soudaine du chômage, etc. »
Il faut être prudent avec ce genre d’assertion :
- le ralentissement du secteur de l’immobilier (dont construction et réparation) a déjà conduit la croissance US à se tasser (cela était considéré comme représentant 0,5% dans le taux de croissance)
- en début d’année on parlait de 1 millions de foyers qui allaient perdre leur logement (= se retrouver à la rue quand même), à la mi année c’était devenu 2 millions, si des millions de personnes se retrouvent ainsi à devoir radicalement se serrer la ceinture ça va se sentir sur l’activité quand même. On parle là, suivant l’évolution, de 2 à 3 % des foyers, ce n’est pas négligeable (NB : je glisse là sur les considérations sociales pourtant... ça aussi cela devrait focaliser ceux qui nous dirigent)
- en parallèle d’autres secteurs ne vont pas si bien (en gros tout ce qui est manufacture, dans les 700 000 emplois perdus depuis 6 ans)
Bref suivant comment les choses se combinent et s’enclenchent... -
Il n’empêche que tout les prêteurs véreux américains ont permis d’accroitre le parc immobilier américain, le reste n’est que concupiscence dont le soufflé vient de tomber.
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TALL2 17 août 2007 13:55Hmmm... la logique des dominos semble correcte, mais il y a un domino de départ qui s’avère bizarre. Comment les fonds d’investissement ont-ils pu, au tout début, accorder un réel crédit à cette nouvelle forme de prêts aux « peu solvables » et y investir en masse ? Une telle imprudence me surprend un peu.
Alors, vu qu’en Bourse, ce qui se perd d’un côté se gagne de l’autre, puisque pour réaliser une transaction, il faut toujours un acheteur pour un vendeur, la question devient : qui profite actuellement de cette chute ?
L’auteur peut-il nous éclairer là-dessus ?
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la raison est simple : Il y ont investi en masse parce que la rentabilité de ces Crédits était 4 fois supérieure à celle des crédits normaux !
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TALL2 17 août 2007 14:23Justement ... pourquoi l’était-ce ?
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La demande de crédit aux Etats-Unis (pour acheter un logement ou juste pour consommer) était très forte. C’était donc un marché « porteur », pouvant intéresser des fonds d’investissement à la fois à cause du grand nombre de prêts et du niveau des taux d’intérêt qui devraient être payés par les emprunteurs.
Normalement, qu’un certain nombre d’emprunteurs pauvres n’arrivent finalement pas à rembourser leur emprunt ne devait pas poser problème, parce que les prêts à des ménages utilisant leurs biens immobiliers comme « cautions » devaient suffire à largement couvrir ces pertes.
C’est le fait que les prix sur le marché immobilier commencent sérieusement à baisser qui a foutu en l’air ce scénario.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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TALL2 17 août 2007 15:16Ok, ça se tient.
Mais à qui profite la baisse ? Qui rachète ?
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Dans l’absolu, ceux qui rachètent, ce sont tous les acteurs boursiers qui ont de l’argent en stock, parce que leurs propres placements en bourse n’ont pas perdu au point de rendre leur réserve d’argent liquide insuffisante pour se permettre des rachats.
A l’inverse, les acteurs boursiers dont les placements en bourse ont été trop violemment touchés auront des réserves d’argent liquide trop entamées. Ils ne pourront donc pas, eux, racheter des titres pour profiter du moment où les cours boursiers remonteront.
Précision pour éviter les malentendus : j’écris « rachat » au sens normal « acheter des actions », hein. Vu qu’en français boursier pour les OPCVM, « rachat » veut dire « vente », et « achat » se dit « souscription. »
Seconde précision : à l’heure actuelle, la question très difficile que se posent les acteurs boursiers qui peuvent se permettre de racheter des titres boursiers, c’est « quand est-ce que je rachète ? ». Vu que plus le cours est bas à l’achat, plus le gain sera important à la remontée.
Troisième précision : mathématiquement, on observe que quand les cours en bourse baissent, il y a des « paliers », des seuils qui résistent plus longtemps avant que la baisse continue. Actuellement, nous sommes sur un palier autour de 5200 points, et s’il reste sans remonter pendant encore 2-3 jours, il est statistiquement probable que la chute continue jusqu’au palier suivant, autour de 4200 pts. Ce qui implique que certains titres pourraient reperdre encore jusqu’à 20% pendant la crise, avant de remonter par la suite à des cours plus normaux.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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En gros, savoir a qui cela rapporte. A mon avis a deux type de personne :
- Ce qui rachete les creances pourries, les nettoyeurs, qui vont racheter les hypotheques des maisons des pauvres, virer les habitants ou les pousser a rembourser, et avoir un parc immobilier.
- Et surtout, ces maisons, pour etre achetées, il a fallut d’abord qu’elles soient vendues. Donc l’argent est dej parti dans la poche es entrepreneurs, des acons, et des vendeurs de maisons (professionnel et particulier). Voila le second beneficaire, le marche immobilier de hier.
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TALL2 17 août 2007 16:07A Thomas
Merci pour ces intéressantes précisions et votre respect des forumeurs. Manifestement, vous savez de quoi vous parlez
En fait, j’ai raisonné par analogie avec une bourse de paris sportifs que je fréquente ( betfair ) où l’on peut acheter/vendre des paris sur le vainqueur d’un match de tennis, par exemple. L’analogie devient forte quand on sait qu’on peut parier pendant le match en live, avec les fluctuation de cotes en conséquence. Car finalement, la clé du gain est la même qu’en bourse, c’est l’efficacité du pronostic. C’est tout.
J’ai l’impression à lire votre info sur les paliers que vous êtes un passionné du « jeu » boursier, non ?
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TALL2 17 août 2007 16:09faxtronic
Effectivement, entre autres ...
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Pas particulièrement, non. Mais il se trouve que l’étape actuelle de mon parcours professionnel me fait voir ce qui s’y passe de très près. Et comme j’aime bien comprendre dans quoi je mets les pieds, ben voilà quoi.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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@Tall2
La reponse a cette question est la cle du probleme.
Voir mon commentaire plus haut :
C’est l’etat americain qui a oblige les etablissements de credit immobiliers a faire des prets a haut risque (les subprimes) en croyant faire du social a la Keynes.
Que l’on accuse pas encore les idees liberales a l’origine de ce desastre.
Source :
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bravo pour cet article alliant précision et concision !
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Contrairement à vous je pense qu’il y a plus de facteurs. La crise financière actuelle n’est que la face apparente d’une cirse plus importante liée à l’immobilier.
Le fait de pouvoir s’endetter grâce au crédit hypothécaire est intéressant. Seulement voilà, plus l’immobilier monte plus vous avez la possibilité d’emprunter et plus le risque de non remboursement augmente.
En conséquence quand les prix et les taux sont rop élevés le marché s’écroule. Certes les banques ne savent pas qui est sur et qui n’est pas sûr et se méfient.
Mais la crise la plus grave tient dans l’immobilier, une chute de l’immobilier combinée à une chute des bourses réduit le sentiment de richesse des consommateurs et aux US leur capacité d’endettement puisque l’endettement est le principal moteur de l’économie mondiale.
Donc la probabilité d’avoir un krach (qui au demeurant est en cours ave -18% depuis le 01/06/07 à Paris) et une crise immobilière conduisant à un ralentissement de l’économie sont très fortes.
Mon conseil est vendez (c’est lundi qu’il fallait le faire) ! Pas de panique certes mais vendre pour attendre plutot que perdre (sauf si déjà la bérézina) !
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YannRiché écrit : « mon conseil est : vendez »".
J’ai lu et apprécié cet article. Je crois avoir compris, ainsi que d’autres choses dans ce domaine. Mais il y a une chose que je n’arrive pas à comprendre, c’est celle-ci :
Pourquoi donc, des gens suivent-ils des conseils donnés par d’autres qu’ils ne connaissent pas ? Il me semble que si j’avais un bon tuyau, je le garderais pour moi. Par conséquent, il me semble que personne ne puisse me fournir un conseil pertinent, sinon à me prouver que nos intérêts sont communs. Difficile dans un jeu à somme nulle, sauf si l’on s’entend pour dépouiller ensemble un tiers. Et encore ...
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A l’auteur,
Félicitations pour l’article qui explique avec clarté et humour.
Bien sûr, on pourra se dire que le krach a déjà commencé, que les choses vont bien au-delà ce l’immobilier américain qui s’écroule chaque jour un peu plus, et que les bourses asiatiques sont en plein effondrement, ce qui retentit sur celle de New York. Bref, que le futur financier de la planète est plus que sombre...
Mais, l’idée d’expliquer les processus économiques mondiaux complexes ainsi est féconde et heureuse.
Il va falloir un second article pour expliquer maintenant pourquoi Tokyo et Séoul partent en vrille et que les interventions des banques centrales ne suffisent plus à enrayer la spirale infernale.
Continuez ainsi..
Bien cordialement vôtre,
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JL,
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs.
Ma réponse « idiote », vendez quand vous avez fait un bénéfice en fonction de votre plan prédéfini et achetez quand les signes de reprise commencent à arriver. On achète la rumeur et on vend à la publication des chiffres dans les journeaux. C’est aussi bête que cela. Mais une boule de cristal est peut-être nécessaire.
Les gourous de la bourse ne sont pas tous riches. Ils auraient arrêté de conseiller depuis longtemps.
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Je vous rassure tout de suite, je n’ai rigoureusement aucun conseil à vous donner.
A l’origine, j’ai rédigé cet article parce que j’en avais marre de lire et d’entendre n’importe quoi sur cette crise financière dans les médias. Et aussi, j’avoue, parce que je me suis rendu compte autour de moi qu’un grand nombre de personnes étaient demandeuses d’une explication enfin compréhensible de ce qui se passe.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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@ L’enfoiré, « »Les gourous de la bourse ne sont pas tous riches. « »
C’est bien ce que je voulais dire
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Cher Thomas,
Et tu as très bien fait. Ton article était clair et précis. J’en ai fait aussi sur la bourse et que j’avais appelé « Spéculons en paix » (URL). Je ne m’arretais pas à une crise bien particulière. Et il y avait de la matière que je n’ai fait qu’effleurer.
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@JL
C’est vrai je n’ai pas de réputation et mon conseil de vendre a pour objectif principal de réagir à l’ambiance actuelle qui est de dire ne vendez pas ça va passer !
Or tous les analystes disent que ce n’est pas le moment d’acheter... tout en étant rassurant !
Je n’ai voulu exprimé que mon analyse de la situation et il se peut que je me plante.
Enfin les entrées sur mon blog dans la semaine concernaient principalement les mots clés « faut-il vendre »... D’où ma réponse (la même depuis début aout) en fait à cette question.
@l’enfoiré : vous avez raison...
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Le premier domino américain est extremement oscillant. Les ménages américains sont extremement endetées ( 130 % de leur revenu) et ont un taux d’épargne négatif (-2% d’épargne ).
Ce qui fait que le marché du crédit américain est extremement saturé. Pour gagner de nouveaux marchés, les établissement ont prété a n’importe qui. Or la plupart de ses crédits sont des hypothèques et donc au moindre retournement conjoncturel, il risque d’avoir un nombre grandissant de saisies mettant sur le marché immobillier beaucoup de bien. Une forte chute des baisses de l’immobillier pourrait contracter le marché du crédit ( Si votre maison vaut moins on vous prêtre moins ) et donc créer une récession.
C’est ce scénario catastrophe qui rend les marchés extremement frileux, et donc l’annonce de la BNP a fait craindre que le scenario partait et comme eprsonne n’aime être dans le wagon des perdants le marché a paniqué et c’est réplié sur des valeurs défensives et des liquidités.
L’injection massive de liquidités dans le système par les banques centrales a permi d’enrayer le mouvement provisoirement mais dans les prochaines semaines une nouvelle mauvaise annonce dessubprimes pourraient de nouveaux déclencher un vent de panique
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Merci pour cet article qui en éclairera plus d’un j’en suis certain. Une fois de plus nous mettons en lumière cette dépendance absolue du système économique mondial envers l’économie Américaine. De plus nous retrouvons dans cette crise (puisque c’en est une une nous sommes d’accord, n’est ce pas Mme Christine Lagarde ?) les limites du libéralisme économique absolu mis en exergue outre Atlantique. On prête des millions aux pauvres (je n’emploie pas ce mot à titre péjoratif) et on se retourne contre eux quand on se rend compte que ça n’est plus assez rentable. Quelle honte ! !! Les banques Américaines n’auraient elles jamais entendu parler des concepts de « risque » ou encore de « taux d’endettement maximal » ? (@ TALL2 si vous avez un avis tranché sur la question n’hésitez pas !)
Pour conclure, je m’indigne comme vous des conséquences sur les petits porteurs et sur les investisseurs à court terme. Les effets vont être désastreux pour ces gens là qui depuis un an spéculent à outrance.(cf. chute du CAC !!!)
Autre conséquence directe et pour un grand nombre de nos compatriotes, la probable hausse des taux d’intérêts à long terme ; il va falloir se préparer à devoir emprunter sur 30 voire 35 ans d’ici peu de temps.
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TALL 18 août 2007 16:01Puisque vous me le demandez, ADINHO, je pense comme vous que nous vivons effectivement dans un monde brutal, égoïste, lâche, cupide, menteur et hypocrite. Et je pense donc que les notions de liberté, justice, fraternité et humanisme sont des attrapes-gogos.
Mais à part ça, pour moi, tout va bien... et vous ?
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Voici une analyse qui a l’avantage d’avoir épuré les détails, donc semble correcte. Nous pourrions parler évidement d’autres mecanismes, mais pour moi, celui qui m’inqiète le plus c’est celui de l’injection de fond (tirés sur la planche à billet)par la bce entre autres. Car, voyez vous, cet argent là, il va falloir le « financer » si je peux m’exprimer ainsi. Et qui va le financer, c’est a dire comment va-t-on faire diminuer la masse monaitaire qui s’est subitement enflée ? hein ? dites-moi ? A part la croissance, dont les pourcentages sont déjà utilisé 10 fois au moins, il ne reste que l’impôts (enfin, les prélèvements fiscaux).
Vous me suivez ? pour que les banques qui ont déjà des rentabilités supérieures aux autres acteurs économiques ne rentrent pas dans le rang, les états leur payent leur manque a gagner en le prélevant sur le pauvre type comme vous et moi. Banques qui, elles même, se servent en laissant le marcher immobilier s’écrouler et vont racheter des parcs entiers dans l’objectif de se refaire ensuite par la vente à d’autres... gens comme vous z’et moi !
mmmh on va donc payer deux fois ! Il faut bien payer tous les traders et toutes les plus-value à droite à gauche non ? y compris leurs services informatiques dispendieux taillés sur mesure pour maximiser le profit aux détriments d’une vraie politique de valeur ajoutée : je sais, j’y suis !!!
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Je ne suis pas sur mais quand on lit que la BCE pour ne citer qu’elle a « injecté » des fonds elle a en réalité prêté aux banques (à court terme bien sûr ça rapporte gros !). Elle n’a pas photocopié les billets pour en remettre sur le marché ça serait un peu facile !
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Quand je vois qu’un éternuement côté US enrhume le monde entier,
Quand je vois que les bourses de Paris, Londres, Francfort... dépendent exclusivement de la bourse de New-York,
Quand je vois que le CAC 40 faisait dans les 6000 points en 1999 où en 2000, qu’il a donc perdu 1500 points en 8 années, pour un placement sur du long terme, quelqu’un peut-il me donner une bonne raison pour que j’investisse en bourse ?
Dans le même temps, mon capital immobilier a été multiplié par 3.
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Le problème avec l’immobilier, c’est qu’il gagne effectivement en valeur aussi longtemps que la demande est nettement plus élevée que l’offre, mais qu’il connaît régulièrement des plongeons assez brutaux.
En fait, il n’existe pas de placement à la fois très sûr et très rentable. Un placement très sûr est en règle générale peu rentable, comme par exemple les obligations d’Etat. Et un placement très rentable est en règle générale dangereux, comme par exemple les crédits « titrisés » qu’ont acheté les fonds d’investissement (cf mon article). C’est assez logique, vu que s’il existait des placements à la fois très sûrs et très rentables, il y a longtemps que tous les acteurs boursiers se seraient rués dessus.
C’est ce qui explique que certains acteurs boursiers pratiquent la diversification : manière alambiquée de dire qu’ils évitent de mettre tous leurs oeufs dans le même panier. Ainsi quand les pertes sont lourdes pour un des oeufs, c’est compensé par le fait que les autres oeufs se portent bien.
C’est simple en théorie, beaucoup plus dur à réussir en pratique. Sinon, je n’écrirais pas cette réponse, occupé à bronzer sur la plage de mon île privée aux Caraïbes.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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bah, la consequence directe et certaine de cette echafourée bancaire est une deflation immobiliere. Donc ton patrimoine....
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Mon patrimoine, est un toit qui m’abrite,moi et ma petite famille, ce dont j’ai besoin de façon incontournable, et qui peut importe le prix qu’il vaut, 100.000 où 800.000€, me permettra de retrouver un logement équivalent si je décide de vendre. Si le prix de l’immobilier baisse, il en va de même pour tous les logements.
Qu’est-ce que je ferais de l’équivalent en bourse ?
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Ce site d’expertise semble moins optimiste que l’article ci dessus :
« En résumé, le secteur financier américain et l’ensemble des opérateurs impliqués sont en train de s’enfoncer dans une crise généralisée et très profonde [13] puisque ce sont les ressorts de la croissance des opérateurs financiers US qui sont désormais atteints. Et ce ne sont ni les « hélicoptères » déversant des liquidités (chers à Ben Bernanke) [14] sur une économie déjà engluée dans l’argent facile, ni les actions désormais quasi-quotidiennes de la « Plunge Protection Team » (cf. GEAB N°8) qui pourront durablement renverser la tendance. En ce domaine, les autorités financières américaines en sont au stade des dirigeants politiques et militaires US en Irak : les seules options restantes sont toutes de mauvaises solutions. »
http://www.europe2020.org/spip.php?article486&lang=fr
La crise semble profonde
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Comme les problèmes réels sont objectivement surmontables, le seul cas où cette crise peut provoquer un « krach », c’est si suffisamment d’acteurs boursiers sont persuadés que tout va s’effondrer, et agissent en conséquence.
Cas classique de prophétie autoréalisatrice.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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« On achète au son du canon, on vend au son du clairon. » Jean-Pierre Gaillard France-Info, (mars 2003)
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Merci à l’auteur. Très clair, structuré et argumenté. Mais optimiste. Espérons que vous soyez dans le vrai.
Avec d’autres et sous l’égide de l’excellent Forest Ent, je suis attentivement l’évolution de l’immo US depuis plusieurs mois, et notamment le nombre de saisies immobilière, stade ultime du défaut de paiement. De même que Phil279, je consulte leap2020 : http://www.europe2020.org/spip.php?article486&lang=fr
Et je suis plus pessimiste : l’impact sur la capacitré de consomation des ménages US sera conséquent. Or c’est le moteur de l’économie US, voire chinoise dans une certaine mesure. D’où le lien pertinent fait par un autre commentateur avce l’attitude à terme de la banque centrale chinoise vis à vis des bons du trésor US. Et cela, c’est une crise économique, et non plus strictement financière.
Deux indices : 1) de l’ampleur de la crise financière : le montant considérable des sommes injectée par la BCE : 300 Md, soit 5 fois plus qu’après le choc consécutif au 911 ; 2) de la crise de confiance : le fait que des sociétés de gestion réputée prudente telle que Sentinel Management Group bloque tout remboursement à ses clients (voir Les Echos du 16/08).
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Merci de la remarque. Je me permets effectivement et un peu honteusement d’inviter à relire ceci :
http://agoravox.fr/article.php3?id_article=22217
car ça me semble une explication plus simple et plus directe de la crise actuelle. Je ne suis pas économiste de formation ni profession. J’ai été par curiosité chercher des infos, et je les ai trouvées sur le net, pas dans la presse éco. Ca pose problème.
Mon dada, c’est « démocratie et contrôle des médias », et ce n’est pas mon métier non plus. Mais je rigole quand vois la presse nous expliquer qu’il faut acheter de la pierre, que l’i-phone est un produit révolutionnaire, etc ...
Pendant la campagne, l’UMP nous a expliqué que les français n’étaient pas assez endettés et qu’il fallait que l’on soit tous propriétaires. Voit-on mieux ce que cela veut dire maintenant ?
Il y a un indicateur anticipé de krach : la durée des prêts immobiliers. Avant de sombrer dans sa longue stagnation, le Japon s’était illustré par l’invention des prêts immobiliers sur deux générations. Les subprime étaient à 50 ans. C’est ce qu’on voulait nous refourguer il y a 6 mois.
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Très intéressant, ForrestEnt, ainsi que ton ancien article et un commentaire de Zen qui date du 12 avril et qui parlait du « subprime ».
je n’ai pas de grande connaissance en macro économie et c’est un peu HS mais y a t il des échappatoires à la grande crise prévue causée par l’interdépendance entre la Chine et les USA ?
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A ma connaissance, non, il n’y a pas d’échappatoire.
Et ça, pour le coup, c’est un véritable danger de crise économique, contrairement à la crise financière actuelle.
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Moi non plus, je n’en vois pas.
Je me suis toujours demandé pourquoi les US avaient adopté cette attitude. Avec l’URSS, c’était le containment : pas de commerce. Avec la Chine, c’est le contraire.
Trois possibilités :
- la vision angélique : ils espérent qu’en commerçant avec la Chine, elle va se démocratiser toute seule,
- la vision machiavélique : ils espérent que ça va faire tomber le régime, et créer le chaos pour 50 ans,
- la vision business : ça arrange WalMart, et le reste est du baratin idéologique.
En tout cas, c’est comme toutes les bulles : ça enfle jusqu’à péter. Plus ça dure, plus ça fait mal.
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merci pour vos réponses
heu... bon, on fait quoi ? on se prépare à aller à la soupe populaire ? Je plaisante mais la crise sera t elle comparable à celle de 29 ? De plus, il me semble étrange qu’on ne puisse rien faire face à une catastrophe annoncé et qu’on a créé.
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TALL 18 août 2007 16:14Forest Ent
Ni angélique, ni machiavélique, simplement cynique. Les vrais décideurs s’en foutent de la démocratie, des droits de l’homme, etc... en Chine comme ailleurs. Et ils s’en foutent aussi du climat pour les générations futures.
Money, money, that’s all.
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Cet article est simple, clair, et faux, tout au moins par omission. Ce qu’il présente est la vision rassurante, propagée par les institutions financières : il y a un petit problème de subprime, de 100 à 150 GUS$. A cause des CDO, on se sait pas très bien qui ça touche, et il y a donc de la méfiance. Mais une fois qu’on le saura, les affaires reprendront.
Non, ça ne se passera pas comme ça, parce que le mal est beaucoup plus profond.
La moitié des prêts immobiliers US de 2005-2006 sont douteux, il n’y a pas que les subprime, il y au moins aussi les alt-A. De plus, 80% des M&A de ces deux dernières années ont été faits à taux très bas, sans prime de risque, avec des leverages importants. La titrisation des LBO a aujourd’hui les mêmes problèmes que l’immobilier. Il y a aussi une bulle d’actions. Ensuite, c’est bien une crise économique, et pas une simple crise financière, car c’est bien par la création monétaire qu’ont été financées la croissance et la consommation US de ces dernières années. Enfin, il y a une troisième bulle asiatique, en petite partie sur le carry trade du yen, mais surtout sur les bourses des pays émergents où la prime de risque était quasi-nulle. Le mirage de Shangai va crever.
Les BC ont commencé par prêter aux banques, et la fed a baissé aujourd’hui son taux directeur. Elles sont dans la seringue : faire crever les bulles, ou bien les faire durer encore ?
Il y a plein d’articles ces derniers jours pour nous expliquer la crise, mais il y en a eu très peu avant pour détailler le colossal surendettement US. C’est pareil dans toutes la presse. La dépendance des médias au pouvoir financier est un facteur qui amplifie les bulles. A mettre en regard de l’achat de DowJones par Murdoch, des Echos par Arnault, etc ...
Cette crise et la suite étaient très prévisibles en constatant simplement les chiffres de l’économie US. Où ont-ils été publiés ? Pourquoi la fed ne publie-t-elle plus M3 depuis 2 ans ?
Ouvrez grands les yeux, vous allez voir en direct « the perfect storm ».
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ça doit être très interessant ce que vous dites Forest mais pour moi c’est totalement abscons, désolé mais je n’ai pas le vocabulaire ésotérique que vous employez ce qui induit inévitablement un problème de compéhension de ma part.
@ l’auteur, même si vous ne dites pas toute la vérité selon Forest votre article est très clair et compréhensible (si une âme charitable pouvait me décoder ce que dit Forest, j’avoue que cela m’arrangerai merci d’avance)
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Comme je le disais plus haut dans cettte discussion, le risque d’un « krach » relève du fantasme, parce qu’il ne correspond pas à la réalité.
J’ignore sur quels chiffres s’appuie votre affirmation que la moitié des prêts immobiliers américains des deux dernières années seraient des prêts douteux. Concrètement, le total des prêts immobiliers américains est de 10 000 milliards de dollars. Sur cette somme, 10% sont des subprimes. Et sur ces 10%, moins de 15% ont effectivement des problèmes de défaut de paiement. Cela représente donc, en sortant la calculette^^, un risque total de perte de 150 milliards de dollars : c’est à peine 1/40e des pertes du krach boursier de 2000, un vrai krach celui-là. Bref, même en rajoutant les prêts alt-A que vous citez, on n’arrive en aucun cas à des risques de pertes comparables à ceux d’un vrai krach.
Ensuite, vous parlez de bulle des actions : pour qu’il y ait une bulle des actions, il faut que les actions en général soient hautement surévaluées, ce qui n’est pas le cas.
Vous évoquez également l’idée que c’est par la création monétaire qu’ont été financées la croissance et la consommation américaines de ces dernières années. Mais concrètement, il n’y pas eu de création monétaire ! Ce qui s’est passé, c’est que la banque centrale (la Fed) a d’abord baissé ses taux pendant la crise de 2000, ce qui a relancé l’économie ; mais ensuite, cette même banque a rebaissé ses taux progressivement. Il n’y a donc pas eu de « création monétaire. »
Sinon, sur votre idée d’une bulle asiatique, heu... non.^^ Il n’y en a pas. Il y a juste que le yen a augmenté, parce que des fonds d’investissement ont du vendre des placements sur le yen pour récupérer de l’argent liquide. Or un yen qui monte, ça pénalise les entreprises asiatiques exportatrices, ce qui fait momentanément paniquer les investisseurs sur les bourses asiatiques. C’est tout.
En outre, vous écrivez que la Fed a baissé son taux directeur : c’est faux, il est toujours à 5.25. Ce qu’elle a baissé, c’est son taux d’escompte, qui est passé de 6.25 à 5.75. Evitons les confusions, vu qu’ils n’ont rien à voir.
Enfin, concernant votre théorie du complot comme quoi nous sommes manipulés par les grands médias pour nous faire croire que tout va bien alors qu’en fait tout irait mal : en toute amitié, le thème du complot médiatique est carrément hors-sujet.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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Erratum en me relisant ! Dans le 4e paragraphe, à la place de :
« Ce qui s’est passé, c’est que la banque centrale (la Fed) a d’abord baissé ses taux pendant la crise de 2000, ce qui a relancé l’économie ; mais ensuite, cette même banque a rebaissé ses taux progressivement. Il n’y a donc pas eu de »création monétaire.« »
Il fallait lire :
« Ce qui s’est passé, c’est que la banque centrale (la Fed) a d’abord baissé ses taux pendant la crise de 2000, ce qui a relancé l’économie ; mais ensuite, cette même banque a REMONTE ses taux progressivement. Il n’y a donc pas eu de »création monétaire.« »
Désolé pour la coquille.
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Cher Thomas, indépendemment du débat sur le crise et son ampleur, vous devriez jeter un oeil sur les données complilées par forest ent. Certes le visuel du site laisse à désirer (et gagnerait en crédibilité avec une autre mise en page), mais la mise en lumière des liens capitalistiques dans les media est très instructif, sans qu’il soit besoin de parler de théorie du complot. C’est juste un fait économique qui induit une certaine complaisance entre lesdits media et leurs actionnaires, leurs partenaires, donneurs d’ordre, dont l’Etat. Collusion que François Bayrou a dénoncé à juste titre. Et quand on voit le traitement media du MoDem en ce moment, il est aisé de comprendre que ce système perdure, voire s’amplifie.
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@Thomas
Pas si fantasmagorique que ça puisque vous même avez écrit :
« c’est si suffisamment d’acteurs boursiers sont persuadés que tout va s’effondrer, et agissent en conséquence. »
C’est un peu le cas non ?
(Merci en tout cas pour votre article. Même s’il est discutable, il y a un effort de clarté et vous semblez essayer d’être objectif)
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« il faut que les actions en général soient hautement surévaluées, ce qui n’est pas le cas. »
DJI est au même niveau qu’en 2001. Il est vrai qu’il n’y a pas de nasdaq exotique, et qu’il y a eu un peu d’inflation. Elles sont légèrement surévaluées.
« il n’y pas eu de création monétaire ! Ce qui s’est passé, c’est que la banque centrale a d’abord baissé ses taux »
Ca ne veut pas dire la même chose ? Comment a évolué la masse monétaire dollar ?
« Sinon, sur votre idée d’une bulle asiatique, heu... non.^^ Il n’y en a pas. »
Ah bon.
« Ce qu’elle a baissé, c’est son taux d’escompte »
Dont acte.
« comme quoi nous sommes manipulés par les grands médias pour nous faire croire que tout va bien alors qu’en fait tout irait mal : le thème du complot médiatique est carrément hors-sujet. »
Ben alors exhibez un article de presse éco qui a attiré l’attention à temps sur cette crise ultra-prévisible.
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Sur le fait qu’il n’y a pas de bulle des actions, nous tombons d’accord : elles sont juste légèrement surévaluées. Logiquement, cette légère surévaluation sera corrigée par la crise actuelle.
Sur la création monétaire, non, il n’y en a pas eue. Simplement, la Fed a d’abord baissé ses taux d’un coup pour stimuler l’économie après le krach de 2000, puis elle les a remontés progressivement. On pourrait à la rigueur parler de création monétaire si la Fed n’avait pas remonté ses taux dans un second temps : mais même pas, vu que l’inflation aurait de toute façon fini par bouffer tout ça.^^
Sur l’absence d’article attirant l’attention sur cette crise : ça prouve au mieux qu’énormément d’analystes financiers sont incompétents, pas qu’il y a un complot médiatique !
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Je jetterai un oeil à ces données avec plaisir, vu qu’à la base je suis totalement d’accord sur le fait que l’identité des propriétaires des grands médias pose un problème de déni de démocratie dans un certain nombre de pays, dont la France. Je suis d’ailleurs membre du parti de François Bayrou, que vous citez.
En revanche, je crois sincèrement, à l’appui des arguments développés dans mon article et au fil de cette discussion, que cette crise est financière, pas économique, et qu’elle n’accouchera pas d’un krach. Sauf dans le cas d’une prophétie autoréalisatrice : un nombre suffisant d’acteurs boursiers croient à un krach, agissent en conséquence, et du coup le krach a effectivement lieu.
Dans la mesure où c’est une observation sans parti pris des données disponibles qui me fait arriver à ces conclusions, je ne crois donc pas à l’hypothèse d’une espèce de conspiration médiatique imposant une certaine analyse de la crise, hypothèse qui relève pour moi de la théorie du complot.
De plus, je crains qu’aborder la question de l’indépendance des médias nous fasse largement déraper hors du sujet initial : c’est la principale raison pour laquelle je n’enchaîne pas de façon approfondie sur ce sujet.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort ;com
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« cette légère surévaluation sera corrigée par la crise actuelle. »
Voire plus, la bourse fonctionnant plus par à coups que de manière continue.
« Sur la création monétaire, non, il n’y en a pas eue. Simplement, la Fed a d’abord baissé ses taux »
Vous ne répondez pas. Comment baisse-t-on les taux sans créer de monnaie ? Le but des prêts des bc me semble justement être de créer de la monnaie par effet de levier bancaire. Sinon, pourquoi monter les taux pour éviter l’inflation ? Comment a évolué la mm dollar dans cette période ?
« énormément d’analystes financiers sont incompétents »
Pas à ce point. On trouve toutes les infos nécessaires sur le net.
C’était pareil en 2001. N’importe qui pouvait constater que les opérateurs téléphoniques étaient vendus 60 fois leur CA annuel. Je n’ai pas lu d’article à l’époque pour constater que ça n’avait aucun sens économique. L’enquête Spitzer a montré que la plupart des analystes avaient plusieurs casquettes.
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Sur la légère surévaluation, effectivement les cours boursiers de lendemain de crise ont tendance à « faire du yoyo » le temps de se stabiliser à un cours correctement évalué. Cela ne change pas fondamentalement le résultat, qui sera que la légère surévaluation sera effectivement corrigée par la crise actuelle.
Sur la création monétaire, non, on ne peut pas parler de création monétaire quand la Fed (banque centrale américaine) baisse ses taux. Plus largement, la Fed ne crée jamais de monnaie. Ce qu’elle fait, c’est augmenter ou diminuer indirectement la valeur de la monnaie qui existe, selon le sens dans lequel elle fait bouger ses taux. De plus, ce genre d’action de la Fed est rapidement rattrappé par l’économie réelle, ce qui fait que la variation de la valeur de la monnaie (et non pas la création de monnaie) est de toute façon provisoire.
Sur les analystes financiers, il y a d’abord le fait qu’ils sont nombreux à être incompétents, et ensuite le fait qu’ils se copient les uns les autres. C’est un comportement de mouton de Panurge qu’on appelle « le consensus des analystes. » Concrètement, quand un analyste financier pense différemment de ses confrères et le dit, il prend un risque pour sa carrière d’analyste s’il se plante : donc, il opte de préférence pour le fait de rejoindre ce consensus. C’est la fameuse phrase « Mieux vaut avoir tort avec le marché que raison contre lui, » très connue dans le microcosme des analystes. Ce phénomène sociologique suffit à expliquer que les analystes passent si souvent à côté de ce qui se passe vraiment sur les marchés : or pour tout problème, une explication à la fois nécessaire et suffisante est satisfaisante, sans avoir à chercher un complot fantasmé.
Thomas Guénolé http://grozbulles.hautetfort.com
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Je ne pense pas à un « complot », qui est le terme qu’on m’oppose habituellement quand je parle des médias, mais à un effet de système, guère différent de votre « consensus des analystes » : « dans le doute, autant dire ce qui arrange l’actionnaire ». Les médias sont des outils publicitaires, bien avant d’être des moyens d’information. Ils servent à faire vendre. Inciter à la prudence n’arrange personne. Si j’écris « le i-phone est un produit zarbi », je n’aurais plus de pub apple, c’est tout ce que j’aurai gagné. La presse écrite US vit à 90% de pub.
En matière éco, les journaux sont toujours enthousiastes, surtout juste avant les krachs. Pendant quelques mois, ils écrivent « c’est facile, je vais vous expliquer, tout le monde savait », et puis ils recommencent jusqu’à la suivante.
Bon à part ça, quelle a été la variation de la mm dollar sur ces quatre dernières années ?
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Tout à fait. Le M3 zone euro était à 10% en rythme annuel en début d’année. Le M3 US n’est plus publié.
La Banque de France publie plein de trucs intéressants sur ces sujets. Voir par exemple :
http://www.banque-france.fr/fr/publications/telechar/rsf/2006/chroni2_1206.pdf
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Selon cette doc de la banque de France :
http://www.banque-france.fr/fr/stat_conjoncture/zoneeuro/zoneeuro.htm
les masses monétaires publiées ont évolué de la manière suivante de juillet 2006 à juillet 2007. (nb. il s’agit dans les deux cas des augmentations sur les 12 derniers mois) :
zone euro
M1 : de 7,5% à 6,1% M2 : de 8,2% à 9,4% M3 : de 7,8% à 10,9%
dollar
M1 : de 0,3% à -0,7% M2 : de 4,7% à 6,1%
Ce site continue à estimer le M3 US :
http://www.nowandfutures.com/key_stats.html
Sur la période, il serait passé de 8% à 12%.
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@Forest
Je ne vous suis pas sur l’attitude complaisante de la presse financière. Ce que vous dites est vrai pour le JT, la grand-messe quotidienne du comment on doit penser. Par contre, si vous lisez « Le Revenu » vous trouverez plus d’une fois une mise en garde sérieuse sur la valeur des actions de telle ou telle société qui ne justifie pas un tel engouement. C’est vrai que pour ce que j’en sais, le Revenu a l’air d’une revue indépendante et n’est pas la proriété des grands groupes que vous citez.
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Quand ce journal vous a-t-il alerté pour la première fois sur le surendettement des ménages US et la crise latente de l’immobilier ?
Le premier article sérieux que j’ai vu là-dessus était sur agoravox. Personnellement, je n’ai vu des infos dans la presse éco que très floues, générales et lénifiantes en 2006 et début 2007, et un peu plus précises qu’après la secousse de mars 2007. Pire que ça, j’ai lu encore des articles en février 2007 sur le dynamisme et la productivité de l’économie US.
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Je voudrais temperer ce catastrophisme ,en rappelant que dans toutes ces histoires de bulles ,il ne faut pas melanger la part liee a la speculation et celle liee a l’investissement et prendre conscience de la nature des soit disant bulles. toute action boursiere est une bulle puisqu’elle est valorisee sur un potentiel non sur une valeur comptable du jour il faut vivre avec. les usa considerent l’individu comme une entreprise qui a son potentiel et parient sur lui en fonction de criteres statistiques qui fonctionnent depuis assez longtemps pour etre credibles. Evidemment ca fait courir les gens plus vite mais pendant qu’ils courent ils consomment et ils creent des richesses. cette folie de l’immobilier a cree des batiments qui sont de reels actifs qui ont une valeur patrimoniale et une valeur d’usage ,c’est ce qui restera apres la tempete . D’autres courent dans la technologie et font augmenter la productivite qui est le meilleur allie de l’homme. Je prefere voir des soi disant bulles qui ne sont rien d’autres que les inevitables goulots d’etranglement de systemes vivants qui s’autoregulent et necessitent un peu d’huile de temps a autres,que des patriarches assis devant leur gateau en attendant de le voir grossir sans risque et sans rien faire
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Je voudrais temperer ce catastrophisme ,en rappelant que dans toutes ces histoires de bulles ,il ne faut pas melanger la part liee a la speculation et celle liee a l’investissement et prendre conscience de la nature des soit disant bulles. toute action boursiere est une bulle puisqu’elle est valorisee sur un potentiel non sur une valeur comptable du jour il faut vivre avec. les usa considerent l’individu comme une entreprise qui a son potentiel et parient sur lui en fonction de criteres statistiques qui fonctionnent depuis assez longtemps pour etre credibles. Evidemment ca fait courir les gens plus vite mais pendant qu’ils courent ils consomment et ils creent des richesses. cette folie de l’immobilier a cree des batiments qui sont de reels actifs qui ont une valeur patrimoniale et une valeur d’usage ,c’est ce qui restera apres la tempete . D’autres courent dans la technologie et font augmenter la productivite qui est le meilleur allie de l’homme. Je prefere voir des soi disant bulles qui ne sont rien d’autres que les inevitables goulots d’etranglement de systemes vivants qui s’autoregulent et necessitent un peu d’huile de temps a autres,que des patriarches assis devant leur gateau en attendant de le voir grossir sans risque et sans rien faire
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Je ne vois pas le rapport. On peut penser ce que l’on souhaite des cycles économiques, ils existent. La seule question est de savoir quelle sera l’ampleur de la correction, y aura-t-il récession, où, etc ... ?
Je ne crois pas qu’il s’agisse d’une simple correction immobilière. Il me semble qu’il y a une bulle immobilière, un haut de cycle pour les actions, une masse monétaire trop importante sous forme de crédits, une baisse de la consommation, le tout un an après une inversion de la courbe des taux. Toutes les conditions sont réunies pour une récession.
Ca ne veut pas dire que tout le monde va être ruiné. Seulement certains. Après, ça devrait redémarrer dans un an, jusqu’à la prochaine.
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Il y a une autre calculette. la capitalisation de la Bourse de New York avec Euromex est de USD$ 24 T . Quand le marché baisse de 1%, ce sont 250 milliards de dollars qui s’évanouissent. Il est intéressant de « spéculer » ... sur les conséquences.
http://www.nouvellesociete.org/121.html
Pierre JC Allard
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Le commentaire précédent s’adressait à l’auteur. Encore un mauvais placement...
PJCA
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Oui. La calculette de Thomas n’a rien de rassurant. Ce qu’elle montre, c’est qu’il y a bien 150G$ qui sont quasi-sûrs de disparaitre. Ca ne prouve pas qu’il n’y en a pas d’autre. Par exemple les alt-A. Ensuite, on ne peut pas comparer ces sous, qui sont supposés bien réels, et les pertes boursières qui se font sur des valeurs fictives.
J’ai parlé de « bulle d’actions » en disant pourtant que celles-ci n’étaient pas très surestimées, parce que l’on y trouve les mêmes prises de risques et la même titrisation. Il suffirait à la limite que la valeur des actions ne monte pas pendant un certain temps pour réduire à zéro la valeur des hedge funds, construite sur le différentiel entre cette croissance et le taux d’emprunt bancaire, grâce à un leverage important qui est passé en 2006 de 3 à 4 en moyenne. Or les titres des hedge funds sont eux aussi titrisés sur tout le marché. Et ils ont représenté en 2006 plus de la moitié des transactions. Le risque d’illiquidité sur le marché des actions est redevenu très important.
J’ai parlé aussi de « bulle asiatique » en pensant surtout à la Chine, mais il me semble que Thomas est d’accord là-dessus. C’est un château de cartes, que la fin de la croissance US peut écrouler.
Dans un krach, il ne faut pas faire le lien entre le risque réel de pertes et ses effets. C’est une mécanique dans laquelle une surévaluation générale d’actifs disparait.
Ce qui nous amène à la question de base : quelle est la quantité totale d’encours de crédits qui sont assis sur des évaluations douteuses ? Bien malin qui peut le calculer. Mais on peut reposer la question autrement : quelle est la masse monétaire complète ?
Comme le dit fort justement Thomas ci-dessous, il est aberrant d’exiger du 15% d’une activité qui dégage 5%. De la même manière, il est aberrant de créer de l’argent à 10% par an pour un PIB qui augmente de 3% en occident et de 5% sur la planète. Or c’est pourtant la situation actuelle. Où va la différence ? Dans des crédits douteux bâtis sur des surévaluations d’actifs. Dans le cas d’un LBO, c’est pire, car ce que l’on surévalue est la valeur future ds actifs.
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« la guerre en Irak n’a rien à voir a priori avec cette crise »
Je n’en sais rien. C’est une question que je me pose souvent. Cette guerre n’a aucune raison valable, mais des tas de causes possibles, éventuellement concourantes : le pétrole évidemment, mais aussi la politique intérieure, enrichir des copains dans l’armement, trouver un prétexte pour une série de mesures peu démocratiques, et également d’une certaine manière pratiquer une relance industrielle après la crise de 2001/2002.
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Continuez dans cette démarche didactique pour les nuls. je comprends mieux comment les chinois et les américains se tiennent par la barbichette et surtout que la gifle fera trés mal. Mais notre ministre de l’économie,la brillante Christine LAGARDE n’en a que faire. Comme elle dit dans son parler-vrai et pédagogique aux français : « LES FONDAMENTAUX SONT BONS POUR NOTRE ECONOMIE ». Grace aux « FONDAMENTAUX », nous sommes tous rassurés et comprenons nettement mieux.
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Trois remarques :
- 1 : Les banques centrales injectent de fortes masses monétaires. La quantité de monnaie augmentant, les risques d’inflations augmentent également ;
- 2 : Les banques étant sous-liquides (pas assez de fonds) pour prêter de l’argent, il y aura moins de crédit à la consommation (parait-il qu’en France notre économie est tenue par la bonne consommation des ménages...) ;
- 3 : des banques françaises sont prises dans la tourmente, pour compenser l’augmentation de la masse monétaire, la BCE va très certainement (bientôt) relever son taux directeur afin de rendre le crédit plus cher et faire diminuer cette masse monétaire. Du coup qu’advient-il des ménages qui ont souscrit à des prêts à taux variables ?En attendant merci pour cet article.
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c’est clair que cela va faire mal. mais il y a rien a faire, c’est comme quand une bombe nucleaire vous explose a la gueule. Pas la peine de se planquer, pas d’issue, il faut juste sourir une derniere fois.
Les US, et nous avec, sont assis sur de la dynamite aiatique. Apres la bulle internet, il y a la bulle chinoise. Cela va exploser aussi. Si les americains n’ont plus acces au credit, il vont arreter d’acheter a la Chine, et comme la Chine possede les dollars americains : BOOOOOM, pour la chine et les US, et nous avec. Enfin, pas plus que la bulle Internet.
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enfin esperons que cela arrivera vite, car plus on attend, plus on va couiner !!!
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« (...) Enfin, pas plus que la bulle Internet. »
C’est sans commune mesure voyons !
Pendant cette période les startups de la « Nouvelle Économie » ont vendu n’importe quoi à n’importe qui mais l’impact sur l’économie fut malgré tout assez faible.
Merci à l’auteur qui a fait un superbe article.
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ben en fait juste avant l’explosion de la bulle interent, on parlait de millierds qui s’envolaient. La, remarque, cela peut entrainer le meltdown des US cette histoire, et de serieuse repercussions dans l’eurosphere.
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Il n’y a pas plus de crise financière que de beurre en broche et dans quinze jours on n’en parlera plus.
Il y seulement une crise de liquidités provoqués par l’accumultation de mauvaises créances dans un sectgeur très limité de l’économie, essentiellement aux Etats-Unis.
Pas de quoi annoncer prématurément la « fin du capitalisme » ou « un krach mondial » et la reconstruction du Mur de Berlin. Nos connaissances sur le fonctionnement de l’économie ont beaucoup progressée depuis 1929.
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on verra bien. De toute facon, a part se masturber la tete, il n’y a pas garnd chose. On voit un orage arriver : va t’il simplement pleuvoir ou nous arracher la tete.
D’ailleurs il m’est arrivé d’etre au coeur d’un orage tornade, dans les montagne. Du blanc et la lumiere partout, le vent qui va dans un sens et dans l’autre. Impressionnat, on ne pense a rien dans ces moments la.
Je disgresse. Allez, bonne nuit, il faut que je reflechisse moi comment comment acheter ma baraque, ou pas.
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@l’auteur
je reviens sur votre réponse a mon post si nous sommes bien d’accords sur le problème que pose la masse de dollars en circulation et surtout sur le jeu du « je te tiens par la barbichette » que jouent les usa et la chine, je voudrais rajouter un parametre supplementaire a savoir que si la planche a billet est autant utilisée c’est dans le but de financer l’economie US par le biais de la guerre en Irak.
or pour moi, cette methode par ses cotés pervers, et par le resultat desastreux de la guerre, s’est transformé, pour les USA, en une fuite en avant, poussant a faire encore plus de billets, et accessoirement poussant vers une nouvelle guerre. Et comme depuis maintenant presqu’un an, les chinois sont plus que nerveux, il se pourrait bien que cette crise financiere devienne l’etincelle (ou le domino tombeur) qui fera sauter le systeme economique, surtout qu’a ce jeux, la Russie se fait un malin plaisir a mettre encore plus de poudre
et n’oubliez pas les effets désastreux que pourrait provoquer un boycotte des JO de Pekin, sur l’amour propre chinois
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Ce qui est navrant dans cette affaire c’est que l’on parle peu, voir pas du tout, du sort de ces ménages (quelques millions je crois bien) qui faute de pouvoir rembourser leurs échéances, se voient saisir leur maison et foutre à la rue.
On, parle peut des motivations des prêteurs pour ce genre de prêts à haut risque. Qui sait que si même 10 millions de personnes finissent à la rue, le système s’en cogne grave, puisque globalement les prêteurs gagnent de l’argent (sur une longue période)moyennant quelques pertes occasionelles ?
On ne remet jamais en cause ce système abusrde, qui laisse sur le carreau les naïfs et les moins bien lotis. Ceux qui croient connement qu’en travaillant plus dans leur usine, ils gagneront plus... et en fait perdent tout en quelques jours alors qu’ils n’y sont pour rien. Ceux qui gagnent sont ceux suffisament au courant qui connaissent les manettes financières... c’est à dire bien peu de monde.
Le encore plus navrant c’est que ces mêmes perdants voteront pour les mêmes politicards, garant de ce système financier absurde.
Et le vraiment pire c’est que la dictature du TINA s’en trouve renforcée (There Is No alternative... to the current economic and politic system of course) car même quand ça pète, personne ne pense une seconde à remettre en question les bases !
rassurez vous, après u
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@ l’auteur et forest ent merci pour ces explications claires sur des phenomenes aussi complexes.
Le lien entre crise financiere et l’economie reelle ne peut-il pas apparaitre dans les prochains mois sous forme d’un ralentissement des investissements et de la consommation ?
Je crois que ce que l’on voit apparaitre avec ces evenements, bien que cela ne soit pas directement liee au « subprime », c’est que les etats-unis ne sont plus les seuls maitres de leur monnaie. Ils tentent aujourd’hui de faire pression sur la chine pour une reevaluation du yuan.
Tout autre pays aurait cede a cette pression, malheureusement les chinois ont acquis tant de titres du tresor americain, qu’il possedent une sorte « d’arme nucleaire » financiere. Le probleme reste qu’un reequilibrage entre ces monnaies est necessaire voire inevitable, on ne va pas vers un statu quo. Cela se fera t-il de maniere brutal ou en douceur, par la negociation ?
Que penser d’une possible crise monetaire et d’une defiance envers le dollars avec ce jeu de barbichette sino-americain ? Surtout si vous ajouter a cela, une inflation possible avec les injections de devises de ces dernieres semaines. Inflation qui ne peut etre qu’estimer par les agents (la Fed a en effet arrete de publier ces chiffres sur le M3 ).
Ajoutons a cela, l’endettement americains non seulement publique mais aussi et surtout celui des menages americains. Je suis pas tres inquiet pour l’economie americaine, celle-ci est plus que jamais base sur la confiance aveugle des agents sur la bonne sante de celle-ci.
desole pour les accents, je suis aux etats unis et je ne suis pas un geek, donc je sais pas faire...
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Très bon article et très bon suivi de l’article par son auteur : Un parfait exemple du meilleur d’agoravox dans son rôle pédagogique interactif. Merci pour ces informations simples mais importantes à la compréhension des mécanismes financiers mondiaux...
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Un grand merci à l’auteur pour son effort de « vulgarisation » d’un domaine trop souvent abscons, et également à Forest Ent pour sa contradiction éclairée et respectueuse.
Si tous les fils pouvaient être ainsi, AVox serait une pépite.
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@l’auteur.
Premier Domino : « Or il y a actuellement beaucoup de ménages qui n’arrivent pas à rembourser. »
Deuxième Domino : « Mais ça fait six mois que la demande de biens immobiliers stagne... »
Troisième Domino : « Mais comme ces titres perdent de la valeur... »
Quatrième Domino : « ces fonds d’investissement vendent d’autres titres boursiers qu’ils détiennent, des titres qui n’ont rien à voir avec ces prêts... »
Cinquième Domino : « Les banques concernées ayant beaucoup moins d’argent d’un seul coup, elles cherchent à se faire prêter de l’argent par d’autres banques »
Sixième Domino : « Si de nombreuses banques gardent des problèmes de trésorerie, c’est toute l’activité financière qui peut être endommagée. »
Septième Domino : « Comme beaucoup de titres boursiers baissent, ils vendent : soit pour être sûrs de garder assez d’argent frais de côté, soit par panique. Et du coup, les titres boursiers continuent à baisser. »
J’ai repris votre fil de raisonnement et je vous invite à vous poser la question « POURQUOI » avant de poser chaque Domino, (du premier au dernier) et vous aurez mieux expliqué le mécanisme assurément très complexe d’une crise financière, combien même elle n’est pas aussi grave qu’une crise économique quoique elle pourrait bien l’initier.
Votre leçon peut être exposée dans un café maure...lieu privilégié du jeu de Dominos, mais pour les nuls il faudrait sans doute plus de détails pour esquisser une explication valable d’une crise financière aux USA ou ailleurs.
MOHAMMED.
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J’avais l’impression, en écrivant cet article, d’insister suffisamment sur les liens de cause à effet entre chacun des dominos pour que ce soit clair. A l’exception des deux premiers dominos, qui n’ont pas de liens entre eux : ils sont juste les deux premiers qui, séparément, provoquent la réaction en chaîne.
Cependant, si le pourquoi du passage d’un domino à un autre n’est pas suffisamment clair, merci aux lecteurs de me le signaler, je serai heureux d’expliquer le lien de cause à effet plus en détail.
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Et dans cette période d’agitation financière, pourquoi le dollar remonte quand les bourses baissent et redescend quand les bourses remontent ? Il y a une constance assez remarquable dans ce lien antinomique depuis qqjours et personne n’en parle. Quid ?
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La suppression de l’aide sociale par Bill CLinton en 1996 a-t-elle eu pour but inavoué de développer le besoin de crédits chez les plus pauvres et de faire prospérer ainsi les prêteurs ?
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Non, a priori à l’époque il s’agissait juste pour le gouvernement Clinton de réussir à boucler son budget.
De manière générale, plus l’explication avancée se rapproche d’une manoeuvre des méchants contre les gentils, plus on s’éloigne de l’explication nécessaire et suffisante, qui est rationnellement la meilleure.
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Voui mais plus on regarde de près le détail des actions, plus on perd le tableau d’ensemble, comme pour les dominos.
Clinton a dû, une fois président, couper sévèrement la dépense publique contrairement à ses promesses électorales, à cause d’un énorme déficit budgétaire hérité des reaganomistes (cf. Stiglitz). « L’économie vaudou » a consisté simplement a baissé les recettes publiques en augmentant les dépenses, en prétendant que cela allait « relancer » l’économie. Il a juste laissé l’ardoise au suivant. Où est la rationalité dans ce genre de décisions ? C’est d’ailleurs exactement le programme de notre actuel Guignol-Président.
Clinton a ensuite pris une série de mesures incitatives qui ont favorisé la bulle internet. Quand celle-ci s’est cassé la gueule, c’est Bush2 qui en a hérité. La baisse rapide des taux a permis de remplacer la bulle nasdaq par une bulle immobilière. Et la guerre d’Irak a été une forme inavouée de relance keynésienne par la dépense militaire. Aux US comme en France, la droite est championne de la dépense publique.
Depuis, les actions ont retrouvé leur niveau de la bulle 2001, la bulle immobilière pète, le déficit budgétaire est toujours aussi important, le solde commercial de -50%. Où est la rationalité dans tout ça ? Ca ne serait pas plutôt une sorte de fuite en avant ?
Tout ça, c’est financé par de braves MBA français, comme la bulle 2001 a été financée par M Messier avec les sous des contribuables.
En tout cas, la logique US est toujours la même : moins d’aide sociale, pas de logement social, mais vous avez droit à des prêts à taux d’usure.
Ce n’est pas un débat que technique, mais surtout politique. Il y a un modèle de société derrière cette crise, et c’est justement celui dont l’UMP s’est inspiré pour établir ce qui lui tient lieu de programme.
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Je partage votre analyse sur le fait qu’alimenter la croissance par le surendettement des ménages est une connerie, vu que cela provoque inéluctablement un retour de bâton, une « correction », qui annule l’augmentation artificielle des ressources ainsi obtenue.
Cela étant, plus que le surendettement, je crois que le problème fondamental du système financier est ceci : le retour sur investissement moyen obtenu par les entreprises côtées en bourse est de 5%, alors que les investisseurs boursiers exigent systématiquement un retour sur investissement de 15%. L’écart entre ces deux données provoque donc logiquement soit l’asphyxie des entreprises côtées qui n’arrivent pas à suivre, soit des phénomènes de hausse purement spéculative qui provoquent en retour des « corrections » brutales.
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« le problème fondamental du système financier est ceci : le retour sur investissement moyen obtenu par les entreprises côtées en bourse est de 5%, alors que les investisseurs boursiers exigent systématiquement un retour sur investissement de 15%. »
Je ne saurais être plus d’accord qu’avec cette phrase. Vous avez entièrement résumé avec ces deux chiffres la tendance naturelle à la bulle. Il ne reste plus qu’à constater que la croissance du crédit se balade entre les deux.
Tout est affaire de mesure ici bas. Le désir de richesse est moteur. L’avidité est destructrice. Il faut des gouvernants sages qui imposent le sens de la mesure.
Mais entre nous, si tout le monde était d’accord sur le fait que l’on peut placer sur le long terme à 5% avec un faible risque, il y aurait beaucoup moins besoin d’ingénierie financière, n’est-il pas ? L’hypertrophie du système est aussi génératrice de bulles.
Et puis est-il bien moral de laisser avec leur argent tous ces retraités de Floride qui ne demandent qu’à se faire plumer ?
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Je me considère comme un nul.
Alors merci encore pour l’effort méritoire de pédagogie.
L’ambiance de ce fil est bonne je trouve, car les commentateurs ont été aussi au diapason dans la volonté de pédagogie.
je propose modestement un petit lien sur la réaction récente (en VO désolé)de Joseph Stiglitz :
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en un mot, simplifions on prête de l’argent à des petits revenus, on spécule sur les prêts, et si ça va mal on fait porter le poids de la crise aux petits porteurs...
la situation devrait redevenir stable, pour les banques et le problème risque d’être grave pour les petits porteurs !! est ce que ce système n’est pas tout à fait immoral ? je vais me faire traiter de naïf, chercher de la moralité dans le monde de la finance !!
est ce que nous ne jouons pas avec le feu en France en autorisant des prêts sur 25 ou 30 ans, alors que l’activité ne repart pas les salaires baissent et que les prix de l’immobilier se maintiennent à des sommets un peu délirants ; est ce qu’à plus ou moins long terme, nous n’aurons pas ce problème de remboursement dans une certaine tranche de la population française vu que notre croissance est moribonde et que notre chomageest élevé...
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A mon tour je crois pouvoir expliquer à mon entourage assoiffé de savoir « l’effet dominos » chose qui me manque dans ma bibliothèque.Merci.Au premier domino pourquoi ces ménages ne remboursent pas à long terme et à faible intérêt.L’autre premier domino pourquoi ne pas prendre « autre caution » que le bien immobilier.Le3e et le 4e , à mon avis est une « loterie » ça passe où ça casse.Pourquoi la Banque Centrale n’interviendrait -elle pas au 5e domino..SELMI
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Réponse point par point :
- Si les ménages du premier domino ne remboursent pas à long terme et à faible intérêt, c’est parce que les établissements de crédit qui leur ont fait leur prêt ne leur en donnent pas la possibilité. Du point de vue d’un établissement de crédit, quand de trop nombreux ménages ne peuvent finalement pas rembourser, mieux vaut en effet encaisser une partie des pertes et saisir tout de suite ce qui peut être saisi chez les ménages, plutôt que de prendre le risque de modifier les termes du prêt en cours de route.
- Si les ménages du second premier domino n’utilisent pas une autre « caution » que leur bien immobilier, a priori c’est simplement parce qu’ils n’ont rien d’autre qui puisse servir de « caution. »
- Si les banques centrales n’interviennent pas dès le 5e domino, c’est parce que par définition l’intervention des banques centrales est dans le système financier le dernier recours. Il faut vraiment qu’elles ne puissent pas faire autrement pour qu’elles se décident à intervenir, sans quoi elles passeraient leur temps à intervenir au moindre coup dur en Bourse, ce qui annulerait rapidement l’impact de leurs interventions parce qu’il serait trop fréquent.
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Pour rebondir sur le commentaire de Gilles. Je ne comprends pas pourquoi on ne parle pas de crise économique. On constate qu’une grosse partie des ménages utilise le crédit à la consommation. Ce crédit finance des dépenses ménagères. Ce type de crédit participe à la croissance. Donc si il y a un problème sur les crédits, n’y a t il pas un risque pour la croissance ? Il y a un autre point : aux USA les mènages sont endetté, l’état est endetté, donc pour soutenir la consommation et la croissance, il faudra qu’ils s’endettent... D’ailleurs, c’est un peu comique : les USA consomment chinois, pour cela ils doivent emprunter aux chinois qui de ce fait réinjectent leurs bénéfices dans l’économie américaine ce qui permet d’acheter ... chinois : c’est un cercle un peu vicieux. Je schématise un peu, mais c’est le principe.
Donc je pense que cela montre un défaut du système économique actuel : pour soutenir la croissance, il faut s’endetter. Donc quand il y a un problème au niveau du crédit cela crée un problème au niveau de la consommation et donc de la croissance.
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@l’auteur,
J’ai lu l’article et vos commentaires forts pertinents. Selon moi il manque une petite explication au départ. Vous dites que toute la combine est tombée à l’eau lorsque les prix de l’immobilier ont chuté, sans préciser pourquoi ils ont chuté.
C’est la facilité d’endettement qui a provoqué la chute des prix de l’immobilier. Les ménages qui ont une maison peuvent, comme vous l’expliquez trés bien, se réendetter sur la plus-value latente de leur bien. Autrement dit, dans une phase ascendante du marché, Joe six pack qui possède une maison achetée à crédit à 300.000$ dans une zone où elles se vendent maintenant à 400.000$ cours à la banque pour s’endetter sur les 100.000$ de plus value latente. Avec l’effet de levier il peut faire construire une nouvelle maison, laquelle prend de la valeur parceque d’autres font la même chose que lui et investissent dans plusieurs maisons. Le jeu part en spirale à la verticale jusqu’à ce que tout l’argent disponible sur le tapis ait été pompé. On se réveille du jour au lendemain avec pleins de vendeurs de maisons et plus d’acheteur. On se rend alors compte que les maisons n’ont pas été construites pour loger des gens mais uniquement à titre de placement spéculatif, sans vraie demande qui soutienne le marché. C’est pour cela que le stock de maisons à vendre à atteint six mois aux USA.
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Merci à l’auteur pour cet excellent article et ses commentaires pertinents .
Bien a vous .
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Un grand merci à l’auteur pour cet éclairage hautement pédagogique. Il a le mérite de montrer de manière simple (quoique un peu « simpliste » par obligation) comment fonctionne « l’effet papillon » si largement pris en exemple en matière de météo, mais si rarement en matière économique. C’est pourtant exactement la même chose, et ça se résume à la « théorie du chaos ».
Je crois pourtant, à l’instar de Forest (salut Forest), que cette crise considérée comme ’financière’ par l’auteur ne se limitera pas au seul problème de liquidités sur un marché perverti depuis des lustres. Nous sommes bel et bien au début d’une « crise systémique majeure » qui va, j’espère, apporter au monde (aux gouvernements comme aux banques centrales, et aux consommateurs et aux financiers et investisseurs) l’obligation de considérer le développement sous un autre angle que le sous seul rapport du profit financier immédiat.
Il n’y a pas lieu pour autant de paniquer. Du moins, pas plus que ne le faisaient les passagers du Titanic tant que l’orchestre continuait à jouer... Et c’est là que je serai entièrement d’accord avec Forest, car si l’orchestre que nous entendons en ce moment nous joue uniformément de jolies berceuses, ça tient effectivement au fait que les médias sont « sous contrôle », et l’absence de prise de risque personnel des analystes qui pourraient dire autrement démontre bien que nous avons désormais affaire à un système informationnel ronronnant...
Je comparerai l’économie à une montgolfière lancée à grande vitesse par de forts courants stratosphériques et contrôlée à distance par des manipulateurs de joysticks. Le ballon en forme de « bulle » a acquis une énorme force d’inertie et on ne le stoppe pas d’un coup sans dégâts. Mieux vaut remettre un petit coup de flamme pour réchauffer le gaz ascensionnel restant dans l’enveloppe plutôt que tomber en chute libre. Mais ça ne répare pas les déchirures ni les défauts de fabrication, et il vaut mieux espérer alors que l’enveloppe soit bien compartimentée.
Or, ce n’est pas le cas. Il y a à l’évidence des corrélations entre les secteurs économiques : entre l’industrie et l’immobilier, tout comme entre le crédit et l’immobilier.
Nous n’en sortirons donc pas indemnes.Nous avons pourtant encore des chances de sortir de cette crise « par le haut », et en ce sens les banques centrales ont bien fait de réalimenter le marché en liquidités pour pallier au pire et éviter les grands à-coups. Mais par ailleurs, c’est un fait indéniable qu’injecter des liquidités sans contrepartie revient à créer de l’inflation.
Ca n’a que peu d’importance en soi si cette inflation est également répartie sur l’ensemble de la planète. Mais ça peut avoir des conséquences incommensurables si ce n’est pas le cas. Nous entrons donc dans une zone de turbulences qui risque de durer plusieurs années et provoquer de la « récession durable » comme à la fin du XIXème siècle. Il eut mieux valu s’orienter vers un « développement durable »... Et c’est à mes yeux le seul moyen de se sauver de cette impasse consumériste à outrance.
Le monde continuera donc de tourner. Mais ce sera malheureusement après de douloureuses remises à niveaux.
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Salut Jack. Je suis bien d ’accord avec tout ce que tu écris.
Cette crise ne sera qu’une crise de plus, pas la fin du capitalisme, mais elle peut être douloureuse.
Je ne souscris pas du tout à cette présentation par les « dominos », trop micro. Pourquoi cela cristallise-t-il ou pas ? Il faut une explication macro au fait que la réaction se produise ou pas. Cette explication tient dans des chiffres macro-économiques : endettements, liquidités, masses monétaires, ... Après c’est affaire de circonstances.
Les BC doivent avoir aujourd’hui une tentation forte de relancer l’inflation. Ca ne ferait que retarder la crise et la rendre plus grave. Elle dure déjà depuis un an et c’est trop long.
Je suis d’accord avec toi sur le fait que l’économie US décline. C’est à mon avis très lié à la politique de l’administration républicaine. Il ne semble pas que la fabrication d’armes soit productrice de richesses sur le long terme. Il parait que la croissance US a été de 0,8% au deuxième trimestre. Je n’en crois pas un mot. Ce sera réévalué, comme les autres fois.
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TALL 18 août 2007 16:31N’oubliez pas le pétrole, Forest, ça pompe à fond en Irak, et depuis des années. C’est pour ça qu’ils sont là. De plus, en maintenant l’instabilité sur le terrain, ils stabilisent le baril de brut au plus haut.
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Bonjour la France
Je viens vous apporter quelques precisions supplementaires et ce pour eviter des erreurs d’apreciation car le systeme du financement de l’immobilier aux usa est tres different de ce que l’on connait en france. Pour reprendre la premiere partie de l’article ,le probleme n’est pas que l’on a prete aux pauvres et que les pauvres ne peuvent pas rembourser,ca c’est une idee de metropolitain. En Amerique on prete a tout le monde et c’est ce qui fait marcher le systeme ,c’est une economie de flux. De temps a autres il y a de la casse ,ca fait partie de la vie de l’entrepreneur ,mais aussi du citoyen ,de l’homme de la rue . c’est sa chance de gagner ou de perdre,s’il perd ,et bien il recommence. la difference avec la France c’est que s’il perd il est bel est bien mort et enterre. aux usa il a une « second chance » en fait ’il a toujours la possibilite de se retablir dans la mesure de sa volonte. Donc les organismes de credit ont prete tout simplement. par ailleurs il est dit que les banques ont redemande leur argent aux clients parceque la valeur des biens a baisse. Il ne faudrait pas comprendre que les banques ont rappele leurs prets aux acquereurs de biens immobiliers parceque ce serait contraire a leurs obligations contractuelles. Par contre ce qui est vrai c’est que certains prets permettaient a des acheteurs de ne rembourser que des interets pendant les premieres annees puis les interets plus le capital apres mais l’incidence est assez faible vu les durees d’amortissement de 30 et 40 ans. Pire encore il existe des prets a amortissement negatif,taux 1% donc tres faible remboursement mensuel mais augmentation du capital du. En verite ,la difficulte est venue d’une augmentation de la valeur du terrain dans l’ensemble des pays industrialises en meme temps et d’un interet brutal pour le possible eldorado qui pourrait en resulter. tout le monde s’est mis a acheter n’importe quoi sans distinction de qualite ou de prix parce qu’ici ce n’est pas le prix qui compte c’est ce que vous pouvez rembourser. Pensez pour comparer que la valeur d’une action boursiere n’est pas la book value ,une valeur comptable,c’est un multiplicateur des profits futurs escomptes. Du fait de l’augmentation artificielle des biens ,la rentabilite du capital investi s’est evanouie vers les annees 2002 2003 pour ne plus faire place qu’a une possible plus value a la revente. Le poids grandissant du cout de financement a conduit tout naturellement a un blocage du systeme. Ceux qui avaient apporte au moment de l’achat une part substancielle du bien vont amortir le coup et attendront la reprise qui se dessine deja. Les autres ont joue au casino l’argent des banques et l’ont perdu. Bien sur l’europe a achete des titres bases sur des creances risquees en echange de de fortes rentabilites en cas de difficulte c’est le dernier maillon de la chaine qui prend la giffle . Peut etre fallait il dire aux gens la nature exacte de ce qu’ils achetaient .a priori cela a ete mal fait et on va blamer les agences de notation car il faut bien un responsable pour porter le chapeau ,en fait croyez moi ,les vrais pros etaient au courant mais tous les autres les revendeurs de produits financiers ne savaient pas grand chose de la base de la garantie ,du systeme de base de financement du bien americain ,de la facon d’apprecier sa valeur ,ils ne vendaient que des graphiques en croissance. Par contre la meme euphorie des prix de l’immobilier sera plus diffficile a gerer en europe sauf a investir dans un immense tax cut a la Roosevelt on en voit les premisses avec le debut timides de la deductibilite des prets et l’allongement de leur duree. L’economie de grand papa bat ne marche plus il n’y a plus de zones temperees ,il faut faire bouger le capital si vous ne voulez pas qu’il s’evapore et de plus en plus vite La mondialisation ne se voyait pas comme un amortisseur des crises cette fois ci on lui verra ce bon cote ceci dit meme si le monde a bon dos commencez par savoir ce que vous faites et n’achetez un produit financier qqu’apres l’avoir passe a la question ordinaire et extraordinaire et si une seule des question est en mal de reponse passez votre chemin,ce n’etait pas le bon specialiste. Pour ceux que l’immobilier americain interesse vous trouverez quelques elements interessants sur www.usatav.com il y a une partie en francais :french connection dans le site. Merci a l’auteur de l’article pour l’ensemble de sa presentation qui est une bonne vulgarisation du phenomeme actuel je viens de revoir mon pave,il est affreux a lire,mais franchement je n’ai pas trop de temps a consacrer a la forme ,ici aux usa ,on est avant tout pratique,l’esthetique c’est trop cher
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Cette correction a quelque chose en commun avec toutes le precedentes : les anti-tout, neo-nihiliste et je ne sais quels prophetes de malheur vont se rejouir des ’turpitudes’ de l’economie, vont predir ’la fin du capitalisme’ comme ca a pu l’etre en 2002 puis retournerons se faire oublier lorsque tout se calmera... en attendant la prochaine catastrophe qui n’arrivera pas mais qu’ils appellent de leurs voeux.
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je precise que je ne suis pas nihiliste ni anti tout . j’ai simplement voulu reprendre quelques donnees de cet article qui pouvaient etre mal comprises . l’immobilier US est mon pain quotidien en tant que consultant et investisseur,et j’ai une tres mauvaise habitude je chasse les aneries et les prejuges idiots.
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La tente « SDF » de chez décathlon (les gens l’apelle comme ça mainteneant), la deus ou la« two minutes », celle qu’on a meme pas bessoin de monter ,on se contente de la la jeter sur le bitume, et pof ! c’est un peu comme une bombe, est toujours à 49 euros, plus cher sur e bay US ou elle se négocie autours des cent dollards.
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..pof pof pof...ça va encore peter avant que ce gros con obese et barbu tente son traditionnel passage par nos conduits de cheminée
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La tente « SDF » de chez décathlon (les gens l’apelle comme ça mainteneant), la deus ou la« two minutes », celle qu’on a meme pas bessoin de monter ,on se contente de la la jeter sur le bitume, et pof ! c’est un peu comme une bombe, est toujours à 49 euros, plus cher sur e bay US ou elle se négocie autours des cent dollards.
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a quand l’édification une tente auto gonflable, un air bag immobilier, une véritable bulle avec tout le confort moderne...on a véritablement du mal a concevoir que ce ballon immobilier puisse se dégonfler, d’ou peut etre sa relative bonne tenu dans les marchés boursiers..sans compter que l’hiver sous nos climats arrivent bientot
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..et le pere noel devra bien tenter encore une fois de passer par la cheminée de la bulle avec ses joujoux par miliers
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Très bel article. Les solutions adoptés par les banques centrales pour rétablir la situation ne sont que des mesures à court terme et ne change rien au problème initial des ménages américains endettés jusqu’au cou.
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« ...Quasi simultanément.. »
La Réserve Fédérale américaine injecte 17 milliards de dollars de liquidités à court terme dans le système bancaire, et quasi simultanément Countrywide Mortgage Cie dilapide les 11.5 milliards de ligne de crédit que 40 banques lui octroyait.
Ceci démontre que le renflouement des banques par l’injection massive de liquidités devrait être arrêté car il ne fait qu’empirer la crise...."
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...non vous vous trompez ça change tout pour les ménages américains...nous sommes ici sur du cours terme et ce « court terme » vous ne le prenez jamais véritablement pas en compte et je n’aurais pas l’outrecuidance de vous demander qu’elle solution « a long terme » vous n’osez meme plus nous proposer ?
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Pourquoi faire compliqué quand c’est simple ?
Merci d’avoir éclairé ce sujet de la bonne manière
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la lecture de tout ce qui precede m’inspire cette reflexion :
Comparaison entre la crise immobiliere aux usa et en france aux USA : on pretera moins facilement a ceux qui n’ont pas d’argent et pas de revenu prouvable en France on pretera de moins en moins aux personnes qui ont des revenus et un apport personnel. consequence de la crise aux usa pour ceux qui avaient achete sans argent :ils ont perdu la mise c’est a dire 0 La perte reelle se situe au niveau de leur capacite d’endettement futur car leur credit est affecte par une forclosure ou une bankruptcy. le Francais qui n’avait pas d’argent ni de revenu n’a rien perdu car il n’a pas pu acheter ,il attend que l’augmentation des limites du pret a taux o lui permette de surpayer un logement comme tout le monde. Quant aux prix ,du fait de l’effet de cliquet bien connu des economistes ,ils ne peuvent pratiquement pas baisser. Conclusion :la solution est dans les heures supplementaires les nouveaux faux riches sont les proprietaires occupants de leur seul bien immobilier . Triste vie tout de meme .
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« consequence de la crise aux usa pour ceux qui avaient achete sans argent:ils ont perdu la mise c’est a dire 0 La perte reelle se situe au niveau de leur capacite d’endettement futur car leur credit est affecte par une forclosure ou une bankruptcy. »
C’est un peu plus sinistre que ça. Si un ménage n’a pas les moyens de rembourser un prêt hypothécaire, il perd déjà tout ce qu’il a déjà remboursé sur lequel il pensait épargner. Par ailleurs, si la vente du bien ne rembourse plus le prêt, ce qui est généralement le cas dans une crise immobilière, il reste quand même endetté, même après faillite personnelle.
Vous avez dit plus haut qu’il resterait de tout cela le patrimoine immobilier construit, mais il n’a conjoncturellement plus de valeur. Par ailleurs, le mises en chantier s’arrêtent, ce qui va entraîner la faillite de constructeurs. Les à-coups de crédit ne sont pas bons pour l’économie réelle.
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Rappelez-vous comment Nicolas Sarkozy, pour relancer la consommation et l’immobilier, voulait à l’instar de son modèle américain, développer les prêts cautionnés par le bien acheté grâce au prêt (voiture, bien immobilier), la valeur servant de caution étant actualisée selon le marché. Donc plus la valeur de marché de l’immobilier monte, plus la capacité à emprunter augmente... même si la hausse est spéculative, soutenue par une demande du marché. C’est ce qu’on appelle une bulle et en voilà une qui vient d’éclater ! Moins de demande et inquiétude ou rumeur sur la bulle, baisse de la valeur qui sert de base aux prêts, incapacité des emprunteurs à faire face... Sarkozy va donc certainement mettre cette idée aux oubliettes... Ouf, on a eu chaud ! Mais on aura droit peut-être à l’expérimentation de la TVA sociale, sensée être neutre pour le consommateur car la hausse du coût de la taxe devrait théoriquement être compensée par une baisse du prix des biens et services par les entreprises pourvoyeuses de ces derniers, compensée elle-même par la baisse de charges sociales équivalentes, permettant de les rendre plus compétitives à l’international comparées aux entreprises étrangères ou délocalisées concurrentes. Sauf que le Medef espère de cette mesure une aubaine pour les entreprise afin de profiter de regagner des marges, que le champ d’application bénéficiant de l’effet « dévaluation » de la TVA sociale est minime... C’est qui les pigeons ?
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