Oui. La calculette de Thomas n’a rien de rassurant. Ce qu’elle montre, c’est qu’il y a bien 150G$ qui sont quasi-sûrs de disparaitre. Ca ne prouve pas qu’il n’y en a pas d’autre. Par exemple les alt-A. Ensuite, on ne peut pas comparer ces sous, qui sont supposés bien réels, et les pertes boursières qui se font sur des valeurs fictives.
J’ai parlé de « bulle d’actions » en disant pourtant que celles-ci n’étaient pas très surestimées, parce que l’on y trouve les mêmes prises de risques et la même titrisation. Il suffirait à la limite que la valeur des actions ne monte pas pendant un certain temps pour réduire à zéro la valeur des hedge funds, construite sur le différentiel entre cette croissance et le taux d’emprunt bancaire, grâce à un leverage important qui est passé en 2006 de 3 à 4 en moyenne. Or les titres des hedge funds sont eux aussi titrisés sur tout le marché. Et ils ont représenté en 2006 plus de la moitié des transactions. Le risque d’illiquidité sur le marché des actions est redevenu très important.
J’ai parlé aussi de « bulle asiatique » en pensant surtout à la Chine, mais il me semble que Thomas est d’accord là-dessus. C’est un château de cartes, que la fin de la croissance US peut écrouler.
Dans un krach, il ne faut pas faire le lien entre le risque réel de pertes et ses effets. C’est une mécanique dans laquelle une surévaluation générale d’actifs disparait.
Ce qui nous amène à la question de base : quelle est la quantité totale d’encours de crédits qui sont assis sur des évaluations douteuses ? Bien malin qui peut le calculer. Mais on peut reposer la question autrement : quelle est la masse monétaire complète ?
Comme le dit fort justement Thomas ci-dessous, il est aberrant d’exiger du 15% d’une activité qui dégage 5%. De la même manière, il est aberrant de créer de l’argent à 10% par an pour un PIB qui augmente de 3% en occident et de 5% sur la planète. Or c’est pourtant la situation actuelle. Où va la différence ? Dans des crédits douteux bâtis sur des surévaluations d’actifs. Dans le cas d’un LBO, c’est pire, car ce que l’on surévalue est la valeur future ds actifs.