Après le tabeau noir - mais réaliste - d’une situation qui ne fait qu’empirer vous dites :
« Certes, l’Etat providence n’a plus de sens aujourd’hui et l’assistanat n’est bon pour personne. Mais la dérégulation ne comporte-t-elle pas le risque de voir le marché devenir le seul régulateur des relations entre les individus ? Doit-on lui accorder la prééminence et le laisser régenter toute l’activité humaine ? Ou bien peut-on encore rêver d’une société ou la libre concurrence et l’esprit de solidarité iraient ensemble ? Où les ségrégations seraient abolies ? »
Cette réflexion, le crédo des néo-libéraux, avec les termes choisis qui vont avec : « etat-providence », « assistanat », « le marché dérégulé », ... empêche d’imaginer toute autre forme de solution que « laisser crever les pauvres » ou s’en remettre à la charité publique.
Ce crédo imagine - pour faire se tenir tranquilles les « classes laborieuses », de moins en moins souvent laborieuses d’ailleurs - la théorie du « ruissellement » : à force d’enrichir les riches une partie de cette richesse va « ruisseler jusqu’aux plus pauvres ».
Deux siècles après qu’Adam Smith en ait constaté l’échec du fait de « l’avidité des riches », nombre de prix nobels ont été attribués à des économistes ayant démontré que ce système ne pouvait pas fonctionner, que l’Etat avait un rôle à jouer, que la dérégulation à tout vat menait au chaos et à l’anarchie.
Il est à noter d’ailleurs que depuis que le « libéralisme » est à l’oeuvre, il se caractérise par un accroissement historique des inégalités, une suite de crises, alors que les embellies, qui ne concernent qu’une trentaine d’années (les « trente glorieuses » ont duré à peine 20 ans) sur plus de 2 siècles, ont toutes été dues à la reprise en main « sociale » de l’économie par l’état, que ce soit par Napoléon III, Roosevelt et le « New Deal », De Gaulle et « l’ardente obligation du plan » ou à l’autre extrême, des dictatures nazies ou staliniennes.
Toute solution passe donc par une revalorisation du rôle des états car c’est au politique, au peuple, à la majorité des gens, de décider ce qui doit passer en priorité, et non à quelques entreprises géantes.
Détail : « l’état providence » français consacre un budget 6 fois plus important (35 MM d’Euros) aux aides aux entreprises, qu’au social (6 MM d’Euros).