@l’auteur
Vous me coupez, si je puis dire, l’herbe sous le pieds.
J’avais en effet aussi envisagé d’écrire un article sur ce thème.
On savait les prévisions du candidat Sarkozy très optimistes (tablant sur 2.25% de croissance). Pour mémoire, celles de Mme Royal se basaient sur une croissance de 2.50% (!), et celles de Mr Bayrou de 2% (avec le progamme le plus sage question dépenses).
Il semble que cette croissance sera plutôt de 1.8% cette année (donc pire que vos prévisions). Ces chiffres semblent bien sûr abstraits. Mais de la croissance dépendent les rentrées fiscales (et l’emploi). L’endettement va encore se creuser (merci pour la prochaine génération qui devra rembourser), et les marges de manoeuvre pour moderniser l’Etat se réduire à néant. D’autant que dans le même temps, le gouvernement a accordé 15 milliards d’euros de cadeaux fiscaux, dont la plupart des économistes s’accordent à dire qu’ils n’auront aucun effet positif sur l’économie.
Dans un article précédent, je citais les déclarations de l’économiste en chef de l’OCDE, fustigeant les baisses d’impôt inconsidérées (http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24943).
On se retrouve donc bien face à une situation économique peu réjouissante : notre croissance va être au niveau des plus mauvais élèves de l’Europe (au niveau de l’Italie), les investissements dans l’éducation ou la recherche et l’innovation vont donc être sabrés, et nos comptes sociaux sont en effet désastreux, sous l’effet combiné des hausses de tarrifications accordées aux professions de santé, de l’absence de gestion des retraites, d’un secteur hôspitalier qui s’enfonce, et d’exemptions de charges sociales mal ciblées.
Il serait bon de rappeler au président de la république, si actif sur d’autres sujets plus médiatiques, la devise (et la priorité) de Bill Clinton, lors de son élection victorieuse de 1992 : « The economy, stupid ! ».