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Commentaire de wieeinstlilimarleen

sur De la fiction démocratique


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wieeinstlilimarleen 7 septembre 2006 10:16

Je n’ai pas lu l’ensemble de l’article tant les quelques lignes que j’en ai lu m’ont semblées erronées.

Les grecs anciens ne présentaient certainement pas la démocratie comme un régime de tyrannie. La tyrannie pour les grecs anciens ne désignait pas un régime autoritaire comme selon le sens moderne, mais un régime de type monarchique où le monarque faisait reposer son pouvoir sur un accord entre lui et le peuple, au dépend des grandes familles. Et ça n’a rien à voir avec la démocratie athénienne.

Question à l’auteur : avez-vous ne serait-ce qu’un instant étudié l’histoire ancienne ? Cela n’apparait pas. Ou bien il y a vraiment très longtemps. Avez-vous, ne serait-ce que brievement, consulté le Mogens Hansen sur la démocratie athénienne ?

Je vais donc simplement reprendre vos points, sans m’attarder sur le reste :

« 1) Le peuple est spontanément une multitude nécessairement désunie et divisée en conflits de valeurs et d ?intérêts incompatibles : les riches contre les pauvres, les dominants contre les dominés clivés selon une hiérarchie nécessaire à tout ordre social spontané, les croyants et les non-croyants, les puissants et les faibles, etc. »

Les non-croyants ? Pouvez-vous indiquer des sources antiques qui suggereraient que des non-croyants existaient alors ?

Les dominants et dominés, riches et pauvres, puissants et faibles : il s’agit dans les 3 cas de la même fracture. Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que ces clivages empêchaient tout idée d’union ? Quel est le fondement des cités sinon l’union ?

« 2) Le peuple est formé dans sa majorité d ?ignorants de la chose publique et des exigences qu ?elle implique, et ne peut, de ce fait, être raisonnable, en cela que les opinions qui s ?opposent entre elles, en son sein, sont toujours particulières, et donc passionnelles, et aveugles à l ?intérêt général et au long terme, ou pire, se prétendent seules conformes à un intérêt général contre les autres, rendant celui-ci introuvable. »

Pour les grecs ayant connu la démocratie, le peuple, c’est le dèmos, les habitants du dème (circonscription géographique). Ce n’est pas un terme péjoratif. Pourquoi les citoyens, les habitants du dèmes, seraient-ils ignorants de la chose publique, alors que la chose publique, ils savent bien que c’est eux, que la cité n’est rien d’autre qu’eux même ? Lorsqu’ils se rendent à l’ekklesia (assemblée) et qu’ils y votent, peuvent-ils ignorer ce qu’il s’y passe. Au contraire de la France contemporaine, dans la démocratique directe, les citoyens ne sont pas dépossédé de la connaissance de la chose publique.

Ce que vous écrivez ici ne correspond pas à la vision de la démocratie selon les grecs anciens mais à la définition de l’ochlocratie, de la forme altérée de la démocratie.

« 3) Ce peuple, qui en tant que tel n ?existe pas, ne peut se réunir en un seul corps pacifique ou pacifié, et donc se mettre à exister, que sous la contrainte d ?un pouvoir unificateur, et il est contradictoire de faire que ce pouvoir puisse exercer cette autorité unificatrice indispensable et, dans le même temps, être soumis à la multiplicité changeante des opinions et à la contestation permanente de cette autorité par des gens qui prétendent dénier cette autorité en la contrôlant et en la soumettant à leurs revendications contradictoires et fluctuantes. Sans transcendance d ?un pouvoir autonome fort, il ne peut exister de corps politique ordonné, et encore moins de souveraineté populaire. »

Le peuple n’existe pas ? Mais avez-vous lu ne serait-ce qu’une seule source grecque pour oser démentir ce qui transparait partout. N’avez-vous lu ne serait-ce qu’Hérodote, pour prétendre que les cités n’existaient pas, que l’idée de corps civique n’était qu’une supercherie ?

C’est véritablement n’importe quoi. Vous êtes professeur de philosophie dites-vous ? Laissez les grecs où ils sont, manifestement vous n’y connaissez strictement rien.


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