Colre,
Je vous sais gré de votre question.
Du point de vue des revenus, il existe bien une classe « moyenne » par rapport à celle qui vit dans une opulence sereine, fermée sur elle et assez égoiste (Neuilly sur Seine ne fréquente pas Montreuil sous Bois)
Du point de vue de la logique de l’arithmétique statistique, vu que 50% des foyers fiscaux français ne paient pas l’impôt sur le revenu, la classe moyenne serait donc dans les 50% du dessus.
Ce qui est exact vu ainsi.
Si on affine les données sociales, la majorité de la classe moyenne est formée de salariés (privés et publics). De manière générale, elle est traversée, comme le remarquait Forest Ent, comme d’autres groupes cités, par divers courants et sous-courants.
Elle n’est pas homogène sur le plan des votes électoraux, ni d’ailleurs sur le plan politique, comme la crise du CPE en a attesté, mettant Sarkozy en porte à faux pour ne pas risquer de s’aliéner cette classe à ses yeux fondamentale...pour être élu.
Elle peut ainsi un jour se lever massivement contre le CPE et un autre trouver juste et nécessaire une loi sur le service minimum contre le droit de grève constitutionnel. Elle est donc diverse et volatile.
Ceci dit, mon humble avis est que cette classe moyenne est surtout celle qui finance par son travail et son épargne les mesures fiscales en faveur du 4ème groupe -qui ne veut rien donner, ni surtout partager, y compris avec elle- et c’est sur elle que les partis politiques institutionnels font porter leurs efforts les plus importants de « communication ».
Rarement, hors campagnes électorales, ces partis s’intéressent aux 50% de Français du dessous, cette « France d’en bas »... !
Du fait de sa situation fiscale dont elle a conscience, cette classe moyenne ne me paraît pas pouvoir, ni surtout vouloir soutenir le 4ème groupe, tout en haut, en tant que tel, sur tous ses souhaits propres.
Ce qu’elle veut, c’est survivre et transmettre à sa jeune génération ce qu’elle a eu du mal à acquérir. Mais, même là, la réduction croissante de la part des salaires par rapport au capital dans la répartition des revenus du pays montre que la classe moyenne tend à passer lentement, par vagues, vers le 2ème groupe. Elle se paupérise avec les années.
En tout cas, c’est cela que je constate, sans prétendre que cela me donne raison par essence. le débat est libre et cette liberté est vivifiante autant que féconde.
J’apprends beaucoup avec les contributeurs instruits, honnêtes et attentifs aux réalités qu’ils observent.
Bien cordialement vôtre,