Une chose que je remarque, chez les jeunes générations : les difficultés qu’elles ont à maîtriser le Français, et qui se traduisent, particulièrement dans les forums, par l’adoption du langage SMS. Je me suis toujours demandé pourquoi l’enseignement du Français en tant que matière, au collège puis au lycée, mettait si peu l’accent sur cette discipline fondamentale qui est l’étymologie. Discipline qui faciliterait l’approche des langues étrangères « porteuses de plans de carrière » telles que l’Anglais, l’Allemand, l’Espagnol, sachant que comme la nôtre, ces langues ont indubitablement une même source indo-européenne. L’abandon de l’étude des langues dites mortes entre à mon sens dans cette même logique d’échec.
En somme, l’enseignement dispensé actuellement évite soigneusement d’aborder tout ce qui pourraît être à même de favoriser réflexion personnelle, désir d’approfondissement, et élaboration d’un sens critique. Mais il est vrai que le système n’a que faire de futurs employés et cadres intellectuellement émancipés...
Pour ce qui est de l’individualisme, je crois qu’il n’a de valeur que dans la participation. L’individualisme négatif, égoïste, égotique, tel qu’il est érigé au rang de valeur dans les sociétés capitalistes, ne traduit jamais que la difficulté d’être avec les autres et d’admettre ceux-ci en tant que ce qu’ils sont : les autres. Un déni de l’altérité au profit d’un narcissisme maladif. L’individualisme participant, c’est l’ego développé dans ses aspects lumineux comme dans ses dimensions de l’Ombre, mis au service des intérêts d’un groupe. On parlera alors d’émulation. Mais il se trouvera toujours des esprits « démocratiques » pour préférer le « nivellement par le bas », qui est une trahison de l’idéal démocratique... ou qui fait de cet idéal une illusion.
Pour en revenir à la problématique d’une nouvelle Gauche à concevoir ensemble, je crois qu’il faudrait faire table rase de ces notions d’« appareil », « de ligne du parti », de « conformité » aux valeurs définies par je ne sais quelle « IVème Internationale » de je ne sais quoi, de référence à des « grands anciens » ou à 68... pour s’en tenir à la seule réalité des faits : un état de crise humaine et sociale dont on ne voit pas le bout, qui a déjà causé suffisamment de victimes, et qui ne saurait se résoudre par la ponctuelle promesse d’une révolution à venir. La vraie crise se tient dans le déclin mondial de l’idéal républicain, et le véritable enjeu se tient dans la mise de l’économie au service de l’humain et de l’environnement. Mais cela ne se décidera pas dans des assemblées générales bavardes, ni au sein d’une foultitude de groupuscules et associations 1901 qui ne produisent, à longueur d’années, que des... réunions. Quant à l’extrême-gauche actuelle, qui constitue à mon sens l’avenir de la Gauche, et qui aura sans aucun doute un rôle important à jouer dans les années à venir, il serait temps qu’elle sorte de ses vieux schémas ouvriéristes et qu’elle se mette au diapason des véritables attentes de ceux qui se reconnaissent dans son discours, mais qui pour des raisons qui tiennent essentiellement au système électoral en vigueur, lui préfèrent le « vote utile »...