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Commentaire de Pierre R. - Montréal

sur Bagdad et Washington : deux solitudes en déclin


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Pierre R. Chantelois Pierre R. - Montréal 27 août 2007 16:27

@ Zen

Ce que je vois dans les propos de Kouchner est le fait d’une conjoncture qu’il n’a pas saisie ou maîtrisée : Al-Maliki est parvenu, envers et contre tous, et sans la France, à un compromis avec les Sunnites, les Chiites et les Kurdes pour redonner au gouvernement une seconde chance. La déclaration de Bernard Kouchner précède cette entente qui doit être, bien évidemment, entérinée par le gouvernement irakien. Kouchner a bien pensé que Al-Maliki ne parviendrait pas à sceller, ou à tout le moins, à s’entendre pour relancer le gouvernement mis à mal par les démissions de 14 ministres.

D’autre part, ce matin, Nicolas Sarkozy prononçait devant la Conférence des ambassadeurs une importante allocution sur la politique qu’il entend donner aux Affaires étrangères françaises. Une telle allocution ne se prépare pas la veille. Or, dans cette allocution voici ce qu’en dit le président Sarkozy : S’agissant de l’Irak : « Il n’y aura de solution que politique : elle implique la marginalisation des groupes extrémistes et un processus sincère de réconciliation nationale, au terme duquel chaque segment de la société irakienne, chaque Irakien, devra être assuré d’un accès équitable aux institutions et aux ressources de son pays ; elle implique aussi que soit défini un horizon clair concernant le retrait des troupes étrangères. Car c’est la décision attendue sur ce sujet qui contraindra tous les acteurs à mesurer leurs responsabilités et à s’organiser en conséquence. C’est alors, et alors seulement, que la communauté internationale, à commencer par les pays de la région, pourra agir le plus utilement. La France, pour sa part, y sera disposée. C’est le message que Bernard Kouchner vient d’apporter à Bagdad, message de solidarité et de disponibilité ».

Ce n’était pas tout à fait un message de solidarité que lançait au cours du week-end, sur Newsweek, Bernard Kouchner. Ses propos auraient-ils indisposé le président qui devait, le lendemain, dire exactement le contraire ? Devant ces faits, la seule porte de sortie qu’il lui restait, à mon avis, était une retraite stratégique : les excuses pour une soi-disant incompréhension de ses propos.

Pierre R.


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