Et oui, mais le simple fait de commencer la remise à plat du corpus idéologique sera à mon avis synonyme d’implosion finale en ce qui les concerne.
En effet de deux choses l’une :
- Soit ils reconnaissent entre autres choses la soumission de l’économie au marché, ce qui sera considéré pour beaucoup de sympathisants et de militants comme une droitisation pure et simple (reniement ?)avec les conséquences que l’on imagine sur les résultats électoraux
- Soit (hypothèse plus improbable) il suivent Fabius, ce grand révolutionnaire (Il est vrai que les conversions tardives sont souvent les plus ferventes...)en essayant de s’ériger en rempart anticapitaliste, mais pas de chance la place est déjà occupée par le sémillant facteur de Neuilly...
Affreux dilemne...
C’est d’ailleurs tout le talent du malheureux M. Hollande que d’avoir su manier avec autant de maestria le sens du compromis et de la synthèse molle pour maintenir, au moins jusqu’à ces derniers mois, une façade d’unité dans la pétaudière qu’est le PS.
De façon peut-être plus profonde ce parti paie ses contradictions, dont la moindre est sans doute de prétendre réformer, étant toutefois bien compris que les réformes doivent s’arrêter au pied des avantages de la fonction publique, ce qui est bien compréhensible puisque celle-ci constitue un des piliers de leur électorat.
Leur conception de la solidarité a donc des limites précises, ce que de plus en plus de français ont bien compris.
Sur ce point l’alternative est également terrible pour eux :
- Soit on réforme notre énorme administration avec des objectifs d’efficacité, de rendement, de responsabilité opérationnelle, ce qui conduira mécaniquement à une diminution drastique des effectifs, c’est à dire à une peau de chagrin électorale pour le PS (et à un boulevard pour le postier bondissant...)
- Soit on ne fait rien, (ce qui est d’ailleurs assez intéressant quant on n’a pas beaucoup d’idées...)avec toutefois la conséquence induite d’un alourdissement continu de la dette, ce qui ne semble pas très populaire depuis que certains ont eu l’extrême mauvais goût de mettre cette question sur le devant de la scène.
A ceci il faut rajouter le fait que pour la première fois depuis longtemps le PS a en face de lui un adversaire très intelligent, déterminé, calculateur, sur de lui, et sans aucun scrupules en ce qui les concerne. Un Mitterand de droite en somme...
De plus, et ne pouvant rien proposer, ce qui reste du PS se réfugie depuis les élections dans une posture de refus qui s’apparente beaucoup plus au négativisme infantile qu’à une opposition démocratique constructive. Ce point semble malheureusement également bien perçu par l’opinion...
Dans ces conditions il n’y a rien d’étonnant que pour beaucoup la seule chance de salut réside dans l’espérance d’un destin national lié à leur charisme formidable, et dont l’expérience semble montrer que le succès est généralement inversement proportionnel à l’ego de leur inspirateur (cf notamment les petits minets poudrés qui se prennent pour des « jeunes lions » et qui n’ont rien à dire, mais qui le font avec beaucoup de convictions...).
En guise de triste conclusion je dirai donc que l’avenir n’est pas rose, et que si les roses verdissent c’est surtout parce qu’elles sont moisies...