De voir Rocard se fourvoyer comme un Besson de bas-étage n’a strictement rien de surprenant quand on se souvient de la scène hallucinante décrite par Royal elle-même alors qu’elle était en visite en Alsace. Après avoir pris rendez-vous avec la dame, Roro débarque dans son bureau pour lui demander en février de renoncer à sa candidature et pour que lui, l’incontournable sage qui nous avait tant manqué, prenne sa place. La candidate, incrédule face au délire de celui qui se tient devant elle, lui dit : « mais Michel que vont dire les militants qui m’ont désigné ? ». L’autre de répondre : « ne t’inquiète pas pour cela, tu rejoindra mon équipe de campagne ». Celle-ci de refuser poliment la proposition de l’ancien premier ministre. On pourrait croire qu’il s’agissait des symptômes des futurs problèmes cérébraux de notre Rocky national mais je rappellerai que déjà en 1997, comme l’écrivait Daniel Carton dans son « Bien entendu, c’est off », Rocard était allé voir Chirac juste après la dissolution pour que celui-ci le nomme premier ministre en lieu et place du premier secrétaire du PS Lionel Jospin. Comme d’autres responsables socialistes, il a toujours eu le don de se croire irremplaçable mais plus que d’autres on sent dans ces deux anecdotes toute l’importance qu’il accorde à l’avis des militants de son propre parti.
Pourtant, il devrait se souvenir que les cimetières sont remplis de personnes absolument irremplaçables.