Je reviens sur un message de Deneb, où une affirmation énoncée avec conviction et passion remplace une méconnaissance du sujet, situation que l’on rencontre souvent sur le sujet des langues :
« On ne peut pas décréter une langue, elle se fait petit à petit, au fil des siècles, à travers le parler, l’écrit, à travers la littérature, les journaux, les chansons, l’histoire, bref, une langue est une culture. »
Que veut dire « on ne peut pas décréter une langue » ?
Soit que l’espéranto n’existe pas, ce qui serait absurde, je passe. Soit qu’on ne peut pas planifier une langue naturelle, ce qui est faux, puisque cela a été fait plusieurs fois, outre l’espéranto.
S’il est vrai que la grammaire ne fait que décrire la langue, que les Académies ne peuvent que proposer et suivre, que seul l’usage choisira entre courriel et « mail », voire gardera les deux, il a existé dans le passé plusieurs planifications de langues.
Il y a longtemps, le russe et l’italien ont été réorganisés, l’un par Dante et l’autre par Lomonossov. les trois exmepels les plus récents étant l’hébreu moderne, remanié par Ben Yehuda, et l’indonésien, remanié vers 1930 à partir du malais (préféré au javanais, beaucoup plus difficile), déjà utilisé comme lingua franca régionale, auquel on a ajouté des milliers de mots, et dont on a modifié l’orthographe pour chasser toute trace de la colonisation.