@ Vebret
Ce que vous dites me semble en effet pouvoir s’appliquer aux romans et aux œuvres de fiction. Je veux bien croire que les maisons d’édition qui arrivent à sortir un roman à succès - du fait de la qualité d’un auteur ou du fait du matraquage publicitaire - ont dû, également, perdre de l’argent sur d’autres auteurs qui, dans ce domaine, n’ont pas marché. On est là dans le domaine de la spéculation plus que dans celui de la littérature.
Le domaine qui m’intéresse est celui du Livre au sens noble du mot, celui qui fait évoluer la connaissance. A la différence du roman courant, ce type d’ouvrages est le fruit d’un important travail de recherche, de réflexion et d’études. Si l’auteur est sûr de la qualité de son travail, je pense qu’il serait prêt à prendre les risques financiers ou à les partager. Mais il faudrait pour cela un cadre clair et honnête qui n’existe pas. Dans ce cadre, la maison d’édition pourrait lui faire bénéficier du fait qu’elle a pignon sur rue ainsi que de son réseau d’information et de diffusion, ce service pouvant être rémunéré sur le prix de vente mais non d’une façon exagérée comme c’est le cas aujourd’hui (60%). En outre, l’auteur pourrait conserver l’entière propriété de son œuvre et non le céder à l’éditeur, ce qui se fait sans véritables garanties et qu’il faut bien appeler une spoliation.
Je vous parle en connaissance de cause. Après avoir tenté une modeste approche, j’ai vite compris que vos comités de lecture n’étaient pas compétents dans le domaine que je traitais et qu’au mieux, ils ne pouvaient que passer un coup de fil à un auteur connu ou à un spécialiste qui développe une thèse différente. Dire que Bibracte n’est pas le mont Beuvray, comme je l’explique au début de mes ouvrages, c’est se faire classer, au départ, dans les auteurs farfelus, jugement vite fait par un comité de rédaction qui croule sous le poids des œuvres romanesques.
J’ai donc choisi la voie de l’auto-édition, ce que je ne regrette pas (mise en page et impression soignées, cahiers cousus et non collés). La seule chose qui me gêne est l’emprise que les maisons d’édition exercent sur les médias et cela aux dépens du journalisme d’investigation, du débat citoyen... et des auteurs auto-édités dont le souci est souvent beaucoup plus de faire partager leurs connaissances que de faire des affaires.
E. Mourey
http://www.bibracte.com