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Commentaire de Cédric

sur La délation et le président Sarkozy : faire confiance à l'administration ou à la responsabilité de chacun ?


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Cédric 4 septembre 2007 14:19

1- Vous n’écrivez effectivement pas « les fonctionnaires tous des salauds », il suffit juste de le laisser penser quand vous commentez les réactions de certains syndicats qui rappellent l’utilité de ce genre de procédure en disant « On voit bien comment la confusion est tout de suite entretenue dans les esprits sur un sujet aussi capital, à seule fin sans doute de défendre un statu quo qui fait de chaque Français un possible dénonciateur ». La confusion, s’il en est, est plus dans votre esprit que dans le leur. Il ne s’agit pas de défendre un statu quo, ce qui renvoit au discours sur le conservatisme de la fonction publique (vous connaissez la suite de ce genre de discours), mais de rappeler certains faits. Je vous renvoie aussi à l’interview d’Eva Joly sur France-Info.

2- Si les démocraties prennent soin de rééditer des encouragements à la dénonciation, c’est aussi parce que celle-ci connaît beaucoup de résistances dans et hors de l’appareil de l’Etat. Mais surtout vous oubliez une disposition pénale essentielle en droit français qui veut que tout citoyen ayant connaissance de faits délictueux est tenu d’en faire part au procureur de la République. Nous ne sommes là pas dans une option mais dans une obligation. Ceci, non pas pour assurer une moyen de contrôle sur les masses, mais dans l’objectif de la protection des victimes (mot à la mode s’il en est). Or si on comprend que M. Sarkozy veuille protéger par ailleurs les victimes de crimes sexuels, on comprend mal qu’il ne veuille plus faire de même pour les victimes de délits financiers. Pourtant ceux-ci peuvent conduire à des extrêmes et l’anonymat devient essentiel. Je vous renvoie pour cela au nombre de morts assez édifiant de l’affaire dite « des frégates de Taïwan ».

3- Il est évident que l’appareil administratif sans contre pouvoir est un monstre inquiétant. Cependant, il y a un contre pouvoir qui est la loi elle-même. Pour condamner une personne, dénoncer ne suffit pas car il faut prouver. Une personne qui peut en parler avec une certaine autorité est Nicolas Sarkozy lui-même. Sujet d’une dénonciation calomnieuse, il est passé du statut de suspect à celui de victime et ce sont les calomniateurs qui sont aujourd’hui en position délicate.

4- Il est quand même curieux que la volonté de mettre fin à cette pratique ne concerne que le milieux des affaires. Quid du reste ? Il semble que le voleur de pomme n’entre pas dans le cadre de ce retour à la vertu. Dans un pays où l’on prétend vouloir mettre en cause la responsabilité pénale des enfants ou des fous, on organise la protection des milieux financiers, on ne vient parler de morale qu’à partir du moment où l’on veut protéger ceux qui se présentent comme étant l’élite.


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