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Commentaire de Universitaire 1995

sur Nicolas Sarkozy défenseur de l'irresponsabilité pénale pour les milieux d'affaires


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Universitaire 1995 4 septembre 2007 14:54

Cette stratégie de dépénalisation des magouilles d’affaires et des personnes influentes n’est pas une invention de Sarkozy. Elle « tourne » depuis au moins deux décennies. Elle était déjà bien présente à propos du financement des partis politiques, par exemple.

Ce n’est pas le fait de la « droite », mais des lobbies transversaux où participent la « droite », le « centre » et la « gauche » et où les milieux d’affaires règnent sans partage.

Ce n’est pas, non plus, un fait isolée. On assiste à une montée en force, au grand jour, des lobbies du grand capital et de l’impérialisme.

Ce n’est pas seulement en France, d’ailleurs, que se produit cette évolution. On a affaire, globalement, à une stratégie de domination planétaire du grand capital et des multinationales, dont la dépénalisation des capitalistes et de leurs exécutants n’est qu’un ingrédient parmi beaucoup d’autres.

Voir les artciles récents de ce blog :

http://blog.360.yahoo.com/quicalt

et tout particulièrement le dernier en date :

http://blog.360.yahoo.com/quicalt?p=235

Nicolas Sarkozy, capitalisme de choc et alliance impérialiste Europe-USA

On entendait dire jadis : « attention, dans les périodes de calme apparent, le capitalisme finit toujours par reprendre ce qu’il avait dû céder sous la pression des mobilisations populaires ». Après plus de trois décennies d’activité intense des réseaux capitalistes et impérialistes, et de dégénérescence des organisations ouvrières et citoyennes, le bilan est très sombre et le sursaut citoyen plus nécessaire que jamais. L’intervention de Nicolas Sarkozy à l’Université d’été du MEDEF, la plus influente organisation du patronat français, ne fait que confirmer cette ancienne constatation historique.

(...)

1. L’allocution de Nicolas Sarkozy du 30 août devant le MEDEF

« Si l’on taxe trop le travail, il se délocalise, si l’on taxe trop le capital, il s’en va », vient de dire Nicolas Sarkozy. Autrement dit, pour le nouveau Président de la République Française, le « travail » et le « capital », c’est la même chose. A savoir, les capitalistes. Les travailleurs n’existent tout simplement pas. Car, qui « se délocalise », si ce n’est les capitaux ? Le décor est bien planté.

La nouvelle phase de la « réforme fiscale » consistera donc à développer encore les avantages accordés aux riches et aux capitalistes. « Il faut avoir le courage de le dire : la question de la taxe professionnelle, la question de la taxe sur les salaires, la question de l’assiette des cotisations sociales doivent être posées », clame Sarkozy qui attend avec impatience le rapport que doit lui remettre le « mitterrandiste historique » Jacques Attali au nom d’une Commission pour la libération de la Croissance Française (CLCF).

Pour le reste, c’est tout du même acabit. Souvent joliment dit, mais avec un contenu constant et la déclaration de principe : « Comment réformer si l’on ne veut pas prendre le risque de la rupture ? Le mot rupture ne m’a jamais fait peur ». Ou encore : « ... l’on ne peut pas durablement dépenser plus que l’on produit », et pas un mot sur la recherche des très bas salaires qui se trouve à l’origine des délocalisations financières.

Sarkozy proclame : « Je veux mettre l’entrepreneur au coeur de mon projet économique ». Avec ce prétexte, il annonce avec son gouvernement une nouvelle avalanche de mesures antisociales au bénéfice du patronat. Dans le collimateur : le Code du Travail, les 35 heures, la protection sociale, les relations de travail jugées conflictuelles, les retraites, les « dogmes »... et tout ce qui peut, d’après le patronat, entraver le développement du « capitalisme d’entrepreneurs » qu’il oppose au « capitalisme financier ». Comme si nous n’étions pas, depuis plus d’un siècle, à l’époque de l’impérialisme et de la domination sans partage de la grande finance.

Les syndicats sont censés aider à la mise en place de cette stratégie : « Les partenaires sociaux doivent jouer le jeu : jouer le jeu pour les partenaires sociaux c’est être responsable ». Le nouveau Président de la République Française, praticien au grand jour de la « transversalité », sait qu’il peut compter sur les dirigeants des grandes centrales syndicales. Il s’apprête à ajouter, en prime pour les riches et le patronat, un renforcement de l’immunité fiscale et dans les affaires caractère économique par des projets de loi qui prévoiront notamment des peines moins sévères et l’interdiction de prendre en considération des dénonciations anonymes. Ce que des juges appellent déjà la « dépénalisation de l’économie ». Comme quoi la logique pénale répressive du gouvernement Fillon ne s’appliquera pas à tous, ni à toutes les infractions.

A propos de la mondialisation, le « gauchiste » Sarkozy ne se prive pas d’évoquer une « dictature des marchés » avant de promettre le bonheur planétaire : « ... parlons d’une mondialisation qui serait le triomphe de l’économie de marché et de la démocratie partout dans le monde. Nous parlons d’une mondialisation qui serait une promesse de paix et de prospérité ». Et peu importe que même un organisme comme la CNUCED dénonce depuis longtemps le développement des oligopoles à l’échelle planétaire.

Le miroir déformant de Nicolas Sarkozy nous présente un monde où, comme dans les clichés bourgeois du XIX siècle, il existerait : une « liberté d’entreprendre » ; une « économie de marché » qui ne serait pas sous le contrôle des multinationales et de la grande finance ; des légions d’ « entrepreneurs » indépendants des financiers... Bref, la grande opportunité pour tous de s’enrichir à condition de « travailler plus » pour « gagner plus » et « vivre mieux », en tordant le cou à la « culture de la contestation ».

Parler de « dictature des marchés » n’embarrasse pas Nicolas Sarkozy, car dans la propagande du système les « marchés » financiers sont des entités impersonnelles qu’on nous présente comme « incontrôlées », avec des « crises » qui « ne sont la faute à personne » et dont « tout le monde est victime », capitalistes compris. N’a-t-on pas vu, il n’y a pas si longtemps, une partie de la « droite » française se prononcer pour la taxation des transactions financières ? Les mots que le discours de Sarkozy évite sont autres : « oligarchie », « classe capitaliste », « grand capital », « impérialisme »... Pas question, non plus, de parler de la stratégie de domination militaire de la planète par les puissances capitalistes.

En somme, un discours véhiculant des flots de démagogie, qui se veut « proche du peuple » alors qu’il occulte la véritable nature du système capitaliste et impérialiste ainsi que les objectifs réels de sa machine économique et militaire.

(...)


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