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Commentaire de Sylvain Reboul

sur De la fiction démocratique


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 8 septembre 2006 09:44

Je n’ai en rien traité de la démocratie athénienne sur un plan historique (et non pas grecque) dans mon texte, mais de la position philosophique de Platon dans le République très critique pour ne par dire plus de la démocratie qu’il considère (livre VIII) comme une forme de tyrannie en effet et je reprends ses arguments ici.

Mon propos n’est donc pas historique mais philosophique : je m’interroge sur le concept de démocratie et sa rationalité politique et non sur l’histoire antique grecque. Prière de relire mon texte : votre commentaire est non pertient car fondé sur un contre sens. C’est pas grave, chacun a le droit à l’erreur dont Descartes voyait la source dans une défaillance de l’attention volontaire qu’il est toujours possible de corriger.

Quant à la réalité de la démocratie athénienne à l’âge classique, je considère qu’elle n’est pas telle au sens moderne du mot : en sont exclus en effet les femmes et les esclaves : il s’agit bien plus d’une aristocratie à forme délibérative des hommes grecs de souche esclavagistes (propriétaires et guerriers )qui constituait une minorité de la population et dont l’activité principale était dans l’ordre d’importance : la guerre, la politique, le commerce, l’agriculure par esclaves interposés, et la culture religieuse, artistique, scientifique et philosophique domaines toujçours plus ou moins mélangés ; ce qui est important de souligner c’est que dans l’ordre de la pensée politique les philosophes grecs athéniens avaient les conceptions et des visions du monde et de la vie et même religieuses, voire anti-religieuses (Epicure) les plus contradictoires ; ce qui est à l’origine de la dialectique rationaliste, mis en scène par Platon et sous d’autres formes Aristote, Epicure etc.. ; La pensée grecque est pluraliste et en auto-interrogation permanente sur ses propres fondements, y compris religieux. (Voir condamnation à mort de Socrate qui est une référence essentielle de la culture philosophique dans son ensemble)

La religion essentiellement civile quotidienne (au contraire de ses interprétations philosophiques) y était incontestable, mais polythéiste et tellement souple qu’elle permettait plusieurs choix de rituels et de dieux principaux selon les cités, les intérêts et les circonstances ; elle n’a pas grand chose à voir avec la religion monothéiste unitariste et autoritaire, voire théologico-monarchique qui a dominé chez nous pendant des siècles depuis le moyen-âge. Notre conception de la démocratie s’est construite contre une vision théo-centrée univoque et hiérarchique de la politique ; ce qui en fait une vision très différente de celle des athéniens.

Mais reste à examiner le concept même de démocratie qui ne laisse pas d’être paradoxal, ce qui était le propos de mon texte, comme une nouvelle lecture éclairée par cette réponse vous permettra de vous en rendre compte.

Chacun voit midi sa porte : vous êtes peut-être historien, en tout cas plus intéressé par l’histoire que par la philosophie, je suis philosophe, mais le dialogue entre nous reste possible. À condition de distinguer précisément ls domaines et savoir de quoi nous parlons, il peut devenir fructueux ; ce que pour ma part, je nous souhaite.


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