• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile


Commentaire de ddacoudre

sur L'abus de Michaël Moore est dangereux pour notre système de santé


Voir l'intégralité des commentaires de cet article

ddacoudre ddacoudre 4 septembre 2007 22:55

Bonjour Aurélien j’ai voté oui car ton article est intéressant, mais je n’en partage pas une seule ligne. Certainement une question de génération et de culture sociale.

je ne suis le religieux d’aucune croyance et encore moins dans la foi en des pseudos sciences économiques qui se veulent organiser la sociabilité humaine, alors qu’elles aliènent l’humain dans des ratios comptables qui, s’ils ont une utilité d’indicateur pour mesurer notre existence ne peuvent en être les guides.

Ce rôle de guide réclame du courage politique pour allez au delà des systèmes verrouillés par nécessaire compréhension de la complexité de l’existence.

Ainsi un système de santé n’a pas pour vocation d’être une valeur marchande mais de soigner des êtres humains, et cela ne signifie pas que cette activité ne consomme pas des produits marchands et des prestations rémunérées.

Quand nous versons le prix d’une consultation à un praticien nous ne rémunérons pas un producteur de soins comme l’on produit des légumes. Nous rémunérons un praticien qui a déontologiquement prêté le serment d’Hippocrate pour soigner ses semblables, cela parait peut être désuet, mais ce n’est que le juste retour de la solidarité égoïste.

Par un travail laborieux certains ont permis à d’autres d’échapper à ces tâches pour se consacrer à d’autres activités dans leur intérêt qu’ils exercent dans la communauté sociale au bénéfice de ses membres. Ceci n’est peut-être plus au goût du jour comme concept, mais sa réalité est d’une prégnance incontournable quand l’on examine nos intrications.

La politique de santé ne s’apprécie pas par rapport aux masses financières dégagées par un système de cotisations ou autre, cela ne signifie pas qu’il faille dépenser sans compter ni apprécier la justesse des soins que l’on prodigue.

Cela signifie que le système de santé n’est pas un service marchand, la vie humaine n’est pas une marchandise même si nous avons pour vivre reproduit en abondances des animaux sexués comme nous pour nous nourrir. Ce n’est peut-être pas ce que nous constatons dans l’existence quand l’on sait que le sang des miséreux d’amérique du sud a soigné les nantis d’europe, mais c’est ce qui fait la différence entre les idéaux et des services comptables.

La santé publique n’est pas une entreprise pour investissement financier côté en bourse. Son historique nous apprend que jamais une structure monarchique, républicaine ou capitaliste n’a mis en place un système de santé pour l’ensemble de la population, à l’exception des organisations religieuses et des systèmes caritatifs.

Il a fallu attendre la création en 1895 des bourses du travail pour que s’organise en leur sein grâce à l’action de Fernand Pelloutier les caisses de solidarité, caisses de maladie, chômage, décès, l’anti chambre des assurances sociales et de la sécurité sociale. Et donc maintenant ceux qui n’ont jamais songer à consacrer de bon gré une seule somme d’argent en direction de ceux qui produisaient leur richesse, demandent qu’au nom de leur principe de comptabilité nous retournions à un système sélectif suivant la fortune de chacun.

Il faudrait que les retraités d’aujourd’hui, qui sont ceux qui de leur travail ont concouru au redressement de la France après la guerre et fait la fortune du post capitalisme renoncent au soins de confort s’il ne peuvent se les payer sauf à contracter une maladie mortelle pour laquelle ils seront soignés.

Il y a des raisonnements difficilement acceptables au nom de la rationalité financière même si je le comprends pour les raisons que je développe ci-dessous.

Si les Etats n’avaient pas eu le courage politique d’abandonner la référence à l’étalon Or sa rareté n’aurait jamais permis notre développement actuel, bon nombre d’entre-nous seraient à la misère et les NPP (nouveau pays producteurs) végéteraient.

Alors si le système de santé qui est une manne pour certain doit pour préserver sa vocation médicale trouver d’autres ressources monétaires alors il faut en avoir le courage politique plutôt que de s’abriter derrière la rigueur comptable qui amenuise ses prestations (en dehors des évolutions technologiques).

L’Entreprise a engendré les formes politiques socialisantes, les idéologies de l’Occident moderne, et l’idéologie du travail comme valeur essentielle. Fondée à partir de la reconnaissance de l’individualisme absolu, l’être naît libre, puis sur la réalité thématique de hiérarchisation de « classes » dans son organisation, propriété privé, elle s’est installée aujourd’hui dans la rationalité « pseudo scientifique ». Ce « modèle » qui se veut moderniste envahit même le domaine du Service Public, y compris la police qui se voit dorénavant soumise à une culture d’objectif et de résultats. Et à quand la vie humaine ?

C’est ce que sous tend ton article.

Pour penser autrement il ne s’agit pas d’être naïf des luttes humaines et de notre violence, il s’agit de saisir qu’ainsi s’affine et s’affirme une virtuosité tactique dans une pensée stratégique d’anticipation qui vise à l’optimisation du choix des moyens qui sont devenus saisissables. Nous avons donc fini par parler de « sciences économiques » qui regroupent certes les progrès de la théorie économique, mais qui sont source d’une certaine illusion des vertus de la rationalité de l’action économique. Le travail, soumis à cette rationalisation, entraîne de fait la rationalisation de ses exécutants qui se la transmettent dans tous les lieux où ils agissent et ils développent bien entendu des concepts rationnels.

De fait ils ne se comptent plus que comme unité quantitative au service de laquelle ils mettent leurs qualités, et les individus s’étonnent d’avoir des exigences biologiques humaines coûteuses.

Ainsi le travail rationalisé oriente aujourd’hui notre société, la rend intelligible pour fixer une stratégie d’existence qui nous laisse imaginer que nous pouvons maîtriser toute notre histoire.

Pour ne pas être victime de cette illusion il faut prendre conscience, comme le note Dominique Méda, que le travail n’est pas une donnée anthropologique, et partant de là nous nous porterons mieux et nous seront moins malade.

Cordialement. Félicitation tout de même pour ton article.

Serment d’Hippocrate.

"Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque".


Voir ce commentaire dans son contexte





Palmarès