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sur La première chaîne TV autrichienne diffuse le film « 9/11 Mysteries »


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Avatar 5 septembre 2007 21:21

Moi aussi, je questionne la « vérité » du 11 septembre Par Robert Fisk

"Chaque fois que je donne une conférence à l’étranger sur le Moyen-Orient, il y a toujours une personne dans l’assistance - une seule - que je nomme « l’exalté ». Toutes mes excuses à tous ceux, hommes et femmes, qui assistent à mes interventions et posent des questions éclairées et pertinentes - qui sont souvent un rappel à l’humilité pour le journaliste que je suis - et qui montrent qu’ils comprennent la tragédie du Moyen-Orient bien mieux que les journalistes qui la couvrent. Mais « l’exalté » existe. Il se manifeste à Stockholm et à Oxford, à Sao Paulo et à Erevan, au Caire, à Los Angeles et, dans sa version féminine, à Barcelone. Quel que soit le pays, il y a toujours un « exalté ».

La question qu’il - ou elle - pose ressemble à ceci : pourquoi, si vous êtes un journaliste libre, ne dites-vous pas ce que vous savez vraiment sur le 11 septembre ? Pourquoi ne dites-vous pas la vérité - que l’administration Bush (ou la CIA, ou le Mossad, faites votre choix) a fait sauter les tours jumelles ? Pourquoi ne révélez-vous pas les secrets qui sont derrière le 11 septembre ? L’hypothèse à chaque fois, c’est que Fisk sait, que Fisk a un bureau bien réel, rempli de dossiers factuels solides et contenant les preuves décisives de ce que « tout le monde sait » (c’est en général la phrase utilisée) : qui a détruit les tours jumelles. Parfois, l’exalté est visiblement angoissé. Un homme à Cork m’a hurlé ses questions et au moment où j’ai suggéré que sa version du complot était un rien étrange, a quitté la salle en vociférant des insultes et donnant des coups de pied dans les chaises.

Habituellement, j’ai tenté de dire la « vérité » ; bien qu’il y ait des questions sans réponses sur le 11 septembre, je suis le correspondant de The Independent au Moyen-Orient, et pas le correspondant chargé des conspirations ; j’ai assez de complots réels sur les bras au Liban, en Syrie, en Iran, dans le Golfe, etc., pour me préoccuper de complots imaginaires à Manhattan. Mon dernier argument - décisif, à mon avis - est que l’administration Bush a raté tout ce qu’elle a tenté de faire au Moyen-Orient. Par quel miracle aurait-elle pu commettre les crimes contre l’humanité qui ont eu lieu le 11 septembre aux USA ?

Je m’en tiens aujourd’hui encore à ce point de vue. N’importe quel militaire qui peut affirmer qu’Al-Qaida est en fuite - comme les Américains l’ont fait il y a deux jours - n’est pas capable de réaliser quoi que ce soit de l’ampleur du 11 septembre. « Nous avons désorganisé Al-Qaida, les obligeant à fuir », a déclaré le colonel David Sutherland au sujet de l’opération portant le nom de code - absurde - de « Marteau étincelant » dans la province de Diyala en Irak. « La peur qu’ils ont de se confronter à nos forces prouve que les terroristes savent qu’il n’y a plus de repaire sûr pour eux. » Et ainsi de suite, tout ceci n’ayant aucune part de vérité.

Quelques heures plus tard, Al-Qaida a attaqué Baquba avec une force de la taille d’un bataillon et massacré tous les cheiks locaux qui avaient tendu la main aux Américains. Cela me remémore le Viêtnam - une guerre que George Bush a observée depuis le ciel du Texas - ce qui peut expliquer pourquoi il a mélangé cette semaine la fin de la guerre du Viêtnam avec le génocide au Cambodge, dont la population a finalement été sauvée par ces mêmes viêtnamiens que les frères d’armes de Bush, plus courageux que lui, avaient combattu si longtemps.

Mais nous y voilà. Je suis de plus en plus troublé par les inconsistances dans la version officielle du 11 septembre. Il ne s’agit pas uniquement des incohérences évidentes : où sont les débris des avions (moteurs, etc.) de l’attaque du Pentagone ? Pourquoi les officiels qui ont été impliqués dans le vol United 93 (qui s’est écrasé en Pennsylvanie) ont été muselés ? Pourquoi les débris du vol 93 se sont dispersés sur des kilomètres alors que l’avion est censé s’être écrasé en entier dans un champ ? Encore une fois, je ne parle pas ici des « recherches » démentes d’un David Ickes [1] au Pays des Merveilles et du désastre du World Trade Center - qui devraient donner à n’importe quel homme sensé l’envie de lire plutôt l’annuaire téléphonique.

Je parle de problèmes scientifiques. S’il est vrai, par exemple, que le kérosène brûle à 820 degrés Celsius dans des conditions optimum, comment les poutres métalliques des tours jumelles - dont le point de fusion est à 1480 degrés - pourraient céder au même moment ? (Elles se sont effondrées en 8,1 et 10 secondes.) Qu’en est-il du troisième building - le building numéro 7 du World Trade Center, aussi nommé Salmon Brothers building (WTC7) - qui s’est effondré sur lui-même en 6,6 secondes à 17 heures 20 le 11 septembre ? Pourquoi s’est-il effondré de façon si nette alors qu’aucun avion ne l’avait heurté ? Le National Institute of Standards and Technology américain a été chargé d’analyser la cause de la destruction des trois bâtiments. Il n’a pas encore remis son rapport sur le WTC7. Deux professeurs américains en ingénierie mécanique réputés - définitivement pas du genre « exaltés » - ont entamé une procédure contestant les conclusions de ce rapport, en se basant sur le fait qu’il pourrait être « frauduleux ou mensonger ».

Du point de vue journalistique, il y a eu de nombreuses choses étranges autour du 11 septembre. Les comptes rendus initiaux de journalistes disant qu’ils avaient entendu des « explosions » dans les tours - qui pourraient avoir été les craquements des poutres - sont faciles à écarter. C’est moins le cas pour l’information selon laquelle le corps d’une femme membre de l’équipage a été retrouvé avec les mains liées dans une rue de Manhattan. OK, acceptons qu’il se soit agi simplement du compte rendu d’un on-dit. Au même titre que la liste des pirates-suicide établie par la CIA qui incluait trois hommes qui étaient - et sont toujours - bien en vie et résident au Moyen-Orient, était une erreur initiale des services de renseignement.

Mais qu’en est-il de l’étrange lettre attribuée à Mohammed Atta, le pirate-assasin au visage inquiétant, dont les conseils « islamiques » à ses abominables comparses - publiés par la CIA - ont abasourdi tous mes amis musulmans du Moyen-Orient ? Atta y parle de sa famille, ce qu’aucun musulman aussi mal élevé soit-il ne mentionnerait vraisemblablement dans une telle prière. Il rappelle également à ses compagnons de crime de réciter la première prière du jour et poursuit en la citant. Mais aucun musulman n’aurait besoin d’un tel rappel, et s’attendrait encore moins à trouver le texte de la prière « Fajr » dans la lettre d’Atta.

J’y insiste. Je ne suis pas un théoricien des conspirations. Epargnez-moi les exaltés, épargnez-moi les complots. Mais comme tout le monde, j’aimerais connaître la véritable histoire du 11 septembre, à tout le moins parce qu’elle a marqué le déclenchement de la plus folle et dévoyée « Guerre contre la terreur » qui nous a conduit au désastre en Irak et en Afghanistan et dans une grande partie du Moyen-Orient. Karl Rove, le conseiller qui, heureusement, vient de quitter Bush, a déclaré un jour « nous sommes un empire, désormais - nous créons notre propre réalité ». Vrai ? Au moins dites-le nous. Cela pourrait mettre un terme à l’envie qu’ont certains de taper dans des chaises."

Publication originale The Independent, traduction HD pour ContreInfo.


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