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Commentaire de Emile Red

sur L'Education nationale : un problème sociétal


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Emile Red Emile Red 6 septembre 2007 11:52

Bon article, cependant je crois que la lunette de l’EN est à multiples lentilles.

Le gros problème du système éducatif est son manque total de malléabilité. Un élève pourra être nul dans un système est excellent suivant une autre méthode, et complètement opposé dans sa propre fratrie.

Entre école et collège les disparités ne peuvent que s’accentuer dus à l’absence totale de coordination et de suivi.

Selon les références les conditions sociales seraient responsables de l’échec, il est évident qu’à niveau égal cette responsabilité ne tient plus et que d’autres phénomènes entrent en jeu tels l’approche intellectuel, l’intérêt, la disponibilité, la curiosité de l’élève, or cette vision personnalisée n’entre dans aucun schéma éducatif d’importance.

L’exemple de la « division » est exemplaire, deux enfants (les miens) apprennent suivant la méthode moderne, je reste interloqué face à l’art et la manière, pourtant dans les deux cas ça semble fonctionner. Arrivés au collège, découverte, on ne parle plus d’« article » mais de « déterminant », ça semble encore fonctionner.

Pourtant, quelque chose se passe que je ne peux définir, les enfants sont fébriles, l’acquis est fluctuant, voire vaporeux, à force de questions alentours et chez moi, je pressens une émotivité, face au travail et surtout aux profs, grandissante.

Je reprends les cours, les emplois du temps, rien de bien méchant mis à part ces quelques changements générationnels. Et à relire tout me saute aux yeux. Ce n’est pas le système qui est mauvais, ce ne sont pas les profs qui sont nuls, même le cadre est agréable, c’est la sécurisation de l’esprit qui pêche.

En effet là où il y a longtemps on avait une heure de cours précise, aiguilles définies sur la pendule, ils ont des cours de 45 voire 50 minutes, selon, là où le chef d’établissement était le chef, il a un sous chef, une documentaliste, un CPE, là où le prof exerçait une autorité et une présence de tout instant, il laisse libre cours aux facéties, là où la cours était sous surveillance rapprochée, l’élève est livré à lui même avec le stress corrélatif.

Résultat, l’enfant pense à tout sauf à ce pourquoi il est présent, phobie horaire, course au repas, stress de l’isolement, incompréhension des rôles, plus aucune valeur cadre si ce n’est la note ou la retenue, il est dans une véritable jungle où son copain peut devenir fauve, son voisin agneau, où les repères sont faussés image du père absente, dans cette course effrénée les 3/4 d’heure de cours deviennent repos et s’ensuit le retard la mise à l’écart, le reléguement précédant le redoublement ou pire encore.

Il apparaît que ce n’est pas la pédagogie qui doit être mise en cause, mais le fondement, le fonctionnement de l’école, son encadrement et les valeurs qu’elle se doit de diffuser, ce n’est pas le corps professoral qui est responsable de l’échec mais bien la structure physique et professionnelle de l’école.

Résultat, la littéraire maîtrise les cosinus en seconde (chose que j’ai compris avec elle) et repique, le matheux hyperdoué coule en math et repique sa troisième BEPC loupé et niveau général proche du zéro pointé...

Et on laisse croire que les fils de ou d’ex profs et patati...


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