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Commentaire de Martin sur AgoraVox

sur Comment contrer les lobbies de toute sorte et comment aller vers la démocratie


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Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 8 septembre 2007 20:43

Je me permets de réagir pour apporter quelques précisions suite aux commentaires.

Et je précise que je suis immensément honoré qu’il se trouve des lecteurs qui se donnent la peine de bien vouloir lire les modestes contributions je j’apporte ici pour l’échange démocratique d’opinions. Je me réjouis de tout commentaire qui apporte une contribution constructive à la discussion démocratique et qui nous permet d’avancer vers la vérité, quel que soit le sens de cette contribution : en accord ou en opposition avec mes opinions.

Je partage par exemple l’opinion affichée par certains commentaires : les lobbies ont toujours existé. Même dans l’Athènes antique, même à notre époque à gauche ou à droite, ou à l’extrême gauche ou à l’extrême droite.

À ce propos, mais c’est une digression sans importance pour le sujet de l’article, notons que dans l’Athènes antique, la définition de la démocratie véritable était bien connue mais n’était pas appliquée. La démocratie athénienne était une « démocratie réservée à une élite », on pourrait aujourd’hui dire une « démocratie oligarchique » ou tous simplement une « oligarchie ».

Mais revenons au sujet de l’article et à la constatation déjà faite : les lobbies ont toujours existé. Comment empêcher les agissements par définition antidémocratiques des lobbies ?

Dans l’article je donne quelques idées pour solutionner le problème. La solution serait dans la mise en place du système politique qui respecterait les deux conditions de la démocratie véritable :
- tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager des opinions ou des idées quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit ;
- toute décision politique doit être prise conformément avec l’opinion de la majorité des citoyens. Cela signifie que lorsqu’il y a un doute toute décision politique doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer, donc le référendum d’initiative populaire doit être garanti sans restriction.

Ces deux conditions sont indissociables.

Concernant la première condition - dans une démocratie véritable il ne doit pas y avoir de limites à la liberté d’opinion donc à la liberté d’expression - l’article « La liberté d’expression est une condition de la démocratie » explique pourquoi il doit en être ainsi :

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=28714

Quant à la deuxième condition, elle signifie que la démocratie véritable inclut la démocratie directe.

La démocratie directe, avec la généralisation du référendum d’initiative populaire, n’élimine pas les éléments de « démocratie représentative » ni les éléments de « démocratie participative ». La démocratie directe laisse aux uns et aux autres la possibilité de faire des propositions et laisse aux politiques la responsabilité de gérer les affaires de la communauté au quotidien. Mais la démocratie directe, avec la possibilité de déclencher à tout moment un référendum d’initiative populaire, exerce sur les politiques et sur les lobbies le contrôle du respect de la règle démocratique : « pour toutes les questions qui touchent la communauté c’est la volonté de la majorité des citoyens qui décide ».

C’est cette dernière phrase que j’aimerais souligner car elle énonce quel est le médicament qui est de nature démocratique et qui est efficace contre les lobbies, les groupes d’influence ou les groupes de pression de toute sorte.

Affirmant cela je me permets donc de réagir aux commentaires qui mettent en doute le bien fondé de la généralisation des référendums d’initiative populaire.

Si les décisions doivent être réservées à une élite, alors la démocratie n’existe pas. Rappel : en démocratie toutes les décisions doivent être conformes aux désirs de la majorité des citoyens, de tous les citoyens qui souhaitent exprimer leur volonté. Si la règle est que les décisions politiques doivent être seulement conformes aux désirs d’une certaine « élite » alors on ne se situe pas dans un système démocratique.

Je précise tout d’abord que je reconnais à chacun le droit d’opinion. Par conséquent je reconnais que les lecteurs de mon article peuvent exprimer leur opinion contre la démocratie véritable. Chacun est libre d’être pour ou contre la démocratie.

La démocratie n’est pas le seul système politique envisageable. On peut par exemple argumenter en faveur de la dictature éclairée. Mais qui décide que tel dictateur est éclairé et que tel autre mène vers le désastre ? Qui peut de façon certaine prouver à l’avance que tel politique, seul contre la majorité, a raison dans l’absolu, à très long terme, en harmonie avec les finalités de l’univers.

On peut remarquer que dans la démocratie la minorité subit, alors que dans la dictature la majorité subit. Entre faire subir la minorité ou la majorité, quel est le choix le plus humain ?

Les dirigeants politiques de l’Union européenne et des États membres affirment qu’ils sont en faveur de la démocratie.

Si on déclare être pour la démocratie, alors il faut en appliquer ses règles. Il faut notamment respecter ce que veut la majorité des citoyens.

On dit parfois que c’est un mythe démagogique de faire croire que les masses ont une intelligence collective. On appuie cette affirmation en faisant remarquer que ce sont les individus, et pas les foules, qui ont fait des découvertes scientifiques ou ont élaboré des programmes et établi les plans et organisé les communautés à la poursuite d’objectif pour les faire progresser.

À cela il faut répondre clairement que si nous voulons vivre en démocratie, alors même les individus les plus éclairés ne doivent pas imposer leurs opinions contre la volonté de la majorité. Face à plusieurs individus éclairés mais aux idées opposées, chacun convaincu de la justesse de sa conviction, personne ne saurait être l’arbitre qui dira de façon certaine qui a raison dans l’absolu, à très long terme, en harmonie avec les finalités de l’univers. Parce que l’être humain qui serait l’arbitre suprême n’existe pas, la solution démocratique est que la volonté de la majorité doit départager pour choisir quelle direction doit prendre la communauté. Ceux qui dirigent la communauté ne doivent sur aucun point, par aucune loi, être en opposition avec ce que veut la majorité des citoyens.

Le fait d’accepter cette règle de la démocratie évite la guerre civile et les coups d’État.

De façon collective, la masse des citoyens n’est peut-être pas souvent génératrice d’idées constructives. Les grandes idées qui apportent le progrès à la communauté viennent souvent d’individus qui sont capables d’exposer leur vision, de l’argumenter et de convaincre les citoyens. Ces individus font progresser l’humanité parfois en étant au départ contre l’opinion du plus grand nombre. Mais il est important en démocratie que ces individus n’imposent pas leurs idées contre la volonté de la majorité des citoyens : ils doivent convaincre les citoyens et c’est toujours l’opinion du plus grand nombre qui doit décider.

J’insiste sur le fait qu’en démocratie ce qui compte, la règle d’après laquelle devrait être prise chaque décision qui engage la société à tout niveau - municipalité, région, pays, union de pays - c’est l’opinion de la majorité des citoyens.

En démocratie, le devoir des individus qui représentent le pouvoir - politique, éducation publique, médias officiels - est de respecter la liberté d’opinion et d’appliquer systématiquement et scrupuleusement les décisions qui viennent de la volonté de la majorité des citoyens. Aucune décision politique, aucune loi, aucun traité international ne doivent être contraires à ce que veut la majorité des citoyens.

Sur ce thème j’ai d’avantage exposé mes vues dans mon article « Démocratie participative et poids des lobbies » :

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=21702

Ce ne sont que mes modestes opinions. D’autres citoyens ont des opinions semblables ou opposées.

Je souhaite à présent laisser la place aux commentaires d’autres lecteurs, qui je l’espère décideront encore de se manifester, quelles que soient leurs opinions. Globalement j’ai exprimé ce que je voulais dire sur ce sujet, et à présent j’estime qu’il est souhaitable de laisser les autres citoyens apporter leurs contributions au débat. Je les en remercie d’avance.


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