« Tout simplement de la vente ? Mais c’est très bien, la vente. »
Tout à fait. Je disais cela juste pour attirer l’attention sur une confusion répandue. En particulier, c’est plus la réclame que l’on accuse de créer des besoins.
« le marketing prend aussi de plus en plus compte des besoins des consommateurs »
La réclame prend en compte leurs attentes. Par exemple, l’agro-alimentaire vend des produits « light » qui ne sont pas light.
« les dernières publicités pour des voitures que j’aie vues parlent bien de ce qui nous intéresse dans le produit : gagner du temps avec le GPS, renforcer sa sécurité avec de l’ABS... »
De ce qui vous intéresse. Moi, ce que j’attends d’une voiture, c’est qu’elle dure longtemps et ne coûte pas trop cher en réparations. Jamais vu de pub là-dessus.
« Concernant les boissons gazeuses, j’aimerais bien avoir vos sources, et surtout un découpage intégral du prix : le liquide lui-même, le conditionnement, le transport, la marge des uns et des autres et enfin la pub. »
Arf. Je vais avoir du mal à retrouver, mais ça doit être faisable. J’ai lu cet exercice pour budweiser. De tête, la bière était vers 10% et la boîte vers 15%.
« En quoi est-il choquant que la publicité coûte le cas échéant plus cher que le liquide lui-même dans les comptes de l’entreprise ? »
Choquant n’est pas le terme. Cela montre simplement que la réclame est un produit en soi.
Ce que je voulais dire en substance est qu’aujourd’hui l’essentiel de la valeur ajoutée de la pub n’est pas situé sur la connaissance du produit ou les besoins des consommateurs, mais sur une « image », c’est à dire un produit vaporeux qui masque le produit réel.
Pour les voitures, le fait que telle ou telle entreprise ait su plus ou moins s’adapter au marché n’a rien à voir avec l’image qu’elle a cherché à en donner. Il s’agit plus de management et de stratégie. La frontière avec le marketing est ténue. La distance avec la réclame est colossale.
« la question du respect des conditions loyales de la concurrence est aujourd’hui un vrai problème, et il faut étoffer les services de la Direction de la Concurrence et de la Consommation »
A mon avis, il vaudrait mieux enfin pénaliser le sujet, et c’est exactement la direction inverse que semble prendre le gouvernement.