@ Claustaire
En fait, c’est beaucoup plus compliqué, car en faisant de Gilgamesh un groupe d’hommes et non un individu-roi, c’est tout le contexte du récit qu’il faut revoir. C’est la vérité de l’Histoire qu’il faut redécouvrir alors que la plupart des commentateurs se contentent de n’y voir que des légendes. Certes, j’avais déjà mon idée sur Gilgamesh depuis un certain temps, mais je n’avais pas eu le courage jusqu’à hier de mettre par écrit ces quelques interprétations. Les risques de se tromper sont très importants. Exemple : je préfère donner à Enki, le nom de dieu du sol plutôt que dieu des sources ou du monde souterrain et à Enlil le nom de dieu du souffle plutôt que dieu de l’air (qu’est-ce que l’air immobile pour les Anciens ?). Pas facile de retrouver la logique qui habitait leur esprit.
Et puis, il y a quelques points que je n’ai pas le temps d’approfondir mais que d’autres pourront éclaircir : l’intervention de la déesse Ishtar et du taureau céleste contre la ville d’Ourouk.
Je n’ai pas voulu, non plus, traiter la question du déluge qui est une question compliquée et que j’ai traitée dans mes ouvrages dans mes études sur l’ancien testament. Je me suis limité dans cet article à ne présenter qu’une ossature qui, je l’espère,démontrera qu’il n’y a pas dans cette épopée que des légendes sans grand intérêt historique.
Mon seul regret : ne pas avoir insisté sur la longue maladie de douze jours de Enkidu que M. Kramer appelle très justement « L’innocent de la plaine » par contraste avec le civilisé qu’est Gilmanesh et qui meurt en maudissant la civilisation (vous voyez l’intérêt de la question).