@ arturh
Vous m’avez posé une question intéressante concernant, je vous cite « le mariage sacré avec la grande prêtresse du culte d’Inana à Uruk, première cérémonie religieuse attestée historiquement ».
Contrairement à ce que je vous ai dit, j’ai en effet réfléchi sur ce sujet puisque j’ai retrouvé les annotations que j’avais inscrites en marge du livre de M. Kramer, en 1994. Je note que dans sa traduction, M. Kramer ne parle pas d’union avec la grande prêtresse mais avec la déesse elle-même. Penser qu’un accouplement ait vraiment eu lieu avec la grande prêtresse est une hypothèse apparemment logique mais ce n’est qu’une hypothèse, même si des tablettes postérieures le disent ou le laissent entendre, ce que j’ignore. Que des cérémonies religieuses autour de ce rite aient eu lieu à Ourouk, je n’en doute pas, mais que le peuple ait été invité dans le sanctuaire de la chambre nuptiale, j’en doute fortement. Je constate par ailleurs que dans mon article, Gilgamesh refuse de s’unir à la déesse Ishtar (Inanna = Ishtar). Nous sommes donc toujours, apparemment, dans le mariage « mystique » puisque nous savons aujourd’hui que les déesses n’ont jamais existé. En revanche, il marche la main dans la main avec Enkidu et partage même avec lui le même lit. Cela fait penser à un renversement d’alliance politique ou, comme je l’ai écrit dans mes annotations, à une révolution. Mais qui était Enkidu ? Des fils de la terre comme je l’écris dans mon article ? L’innocent de la plaine comme l’écrit M. Kramer ? Les innocents de la plaine ? Les paysans de la campagne ?
Donc, ou bien nous sommes en présence d’un roman, ou bien en présence d’une transposition de l’Histoire sur un plan poétique, mythique et mythologique. Ce n’est pas à moi d’approfondir la question mais aux spécialistes qui connaissent la langue dans laquelle ces textes ont été rédigés.