ddacoudre : « mais le plus dramatique demeure bien l’instrusmentalisation qui repose sur l’exploitation de l’ignorance des citoyens car nous ne pouvons pas tout savoir, et au lieu que l’information et les journaliste éclairent les esprits ils les attisent. »
Je pense que ceci sans le vouloir est un condensé d’une réalité on ne peut plus juste... merci
En effet, difficile de répondre en temps que responsable asociatif à un problème irrationnel dans sa propagation avec des solutions rationnelles...
Il est évident que certains ne voulant (ou ne pouvant simplement) pas argumenter sur un sujet qui semble à première vue, simpliste (les chiens dits dangereux), se focalise et polarise une partie de l’analyse pour faire obstruction du reste... mais il a disparu du fil de ce post...
Mais revenons à l’article, qui au jour d’aujourd’hui connait le fondement de la cathégorisation de certaines races ?
pourquoi en parle-t-on ces temps-ci ?
Il y a 50 ans, c’était le chien-loup (BA) la bête à tuer (extermination du loup et d’autres prédateurs), il y a 20 ans, le dobermann (chien allemand, lisse, froid, etc.)...
et aujourd’hui, le pitbull (combats, réminescence des vieux démons, invention de nouvelles « sorcières » à banir...) et certains molosses (envahisseurs...romains à l’époque et barbares).
Les mairies et les fonctions publiques connaissent la source du problème, la résultante... pourquoi ne s’attaquent-t-ils pas au vrai problème ?...
L’inefficacité des mesures ciblées sur des races de chiens a aussi été démontrée par une étude réalisée en Grande-Bretagne dans le but d’évaluer les résultats atteints grâce au Dangerous Dogs Act, la loi sur les chiens dangereux. Ce pays a en effet été parmi les premiers à avoir introduit une législation (Dangerous Dogs Act) définissant des mesures d’interdiction à l’encontre de plusieurs races. Une étude a été consacrée à l’évaluation de l’efficacité de cette loi (Klaassen et alii., 1996) en comparant la situation épidémiologique (urgences hospitalières) avant son existence et deux ans après son entrée en vigueur. Ce travail scientifique a abouti à la conclusion que si la loi avait pour but de protéger la population contre les risques de blessures provoquées par des chiens, ce but n’a pas été atteint.
De plus, il s’avère extrêmement difficile, voire impossible, d’appliquer efficacement une telle loi de manière concrète, en particulier lorsque ces dispositions incluent les chiens issus de croisements avec ces races. Actuellement, il est impossible de déterminer scientifiquement l’appartenance ou non d’un individu à une race donnée. Par conséquent, il est impossible d’établir de manière incontestable si un chien est un pitbull, un pitbull croisé ou un boxer croisé avec un pointer, pour ne prendre que cet exemple. Ces faits conduisent à des situations comparables à celles apparues dans les Länder allemands ayant décrété des mesures restrictives à l’encontre des pitbulls et de leurs croisements et où la loi a eu pour conséquence l’émergence soudaine d’une population de boxers croisés pointers ou équivalents, que rien ne distingue extérieurement d’un pitbull. En France, l’établissement d’une liste de races prohibées a provoqué un engouement marqué pour des races apparentées mais ne figurant pas dans la loi. Il est donc vraisemblable que l’extension des listes établies de manière à inclure les races émergentes ne conduirait qu’à un nouveau déplacement du phénomène. En effet, il existe et il existera toujours une race de substitution à celles qui sont interdites par une liste qui ne mentionne qu’un nombre fini de races. De plus, s’il n’existait pas une telle race de substitution, quiconque la souhaite n’aurait aucune difficulté à la créer.
Il convient de bien faire la différence entre être dangereux et être potentiellement dangereux, c’est-à-dire susceptible de devenir dangereux. Aucun expert sérieux n’a jamais prétendu que tous les chiens sont dangereux. Par contre, tous les chiens, quelle que soit leur race, restent des prédateurs carnivores domestiqués, dotés d’une mâchoire pourvue de dents acérées. Tous les chiens peuvent mordre et tous les chiens peuvent provoquer des blessures graves. Par conséquent, tous les chiens sont potentiellement dangereux. En Suisse, cela se traduit par le fait que 90 % des morsures nécessitant des soins médicaux sont causées par des chiens qui ne sont ni des molosses, ni des chiens dits de combat, ni des chiens appartenant à l’une ou l’autre des races figurant sur les listes établies par certains cantons.
En Suisse, seulement 25 % des chiens possèdent un pedigree. Ces chiens sont soumis aux prescriptions d’élevage émanant de la société cynologique suisse, obligatoires pour l’élevage des chiens de race avec pedigree.
Donc 75 % des chiens helvétiques sont issus d’élevages non contrôlés. Le fait de contrôler ces élevages pourrait certainement permettre de diminuer le nombre de portées de ce genre. Car chaque fois qu’une telle portée sera déclarée, l’Office vétérinaire cantonal concerné la contrôlera et pourra apprécier les conditions dans lesquelles les chiens seront élevés. Cette phase est particulièrement importante pour le bon équilibre des chiens et leur bonne insertion dans la vie sociale. Il s’agira également de sanctionner les éleveurs - au sens large du terme ! - qui ne procéderont pas à une déclaration de naissances. Sanctionner aura pour conséquence de responsabiliser les éleveurs. De plus, effectuer un tel contrôle diminuera certainement le nombre de naissances de chiens sur le territoire helvétique et ceux qui naîtront seront plus équilibrés.
Il est illusoire de penser que seuless des races et des propriétaires déterminés devront être astreints à suivre des cours.
En effet, des recherches ont été faites et ont révélé qu’il n’existe aucune base scientifique justifiant une loi discriminante envers certaines races. Il est donc bien difficile de déterminer objectivement quelles sont les races à inclure sur une liste de chiens dangereux, races nécessitant une autorisation et une attestation de cours d’éducation canine pour leur maître.
Pour conclure, il est souhaitable que la loi à venir se base sur l’adéquation maître-chien, l’environnement social et naturel du maître, l’interaction avec les autres membres de la famille et ceux qui peuvent y être affiliés, ainsi que sur les spécificités de la vie actuelle.