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Commentaire de seigneur_canard

sur Immigration illégale : contre le principe du quota d'expulsions


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seigneur_canard seigneur_canard 12 septembre 2007 22:15

Politique sarkozienne typique : réponse bête et méchante (mais à forte connotation symbolique pour une certaine frange de l’électorat) a un problème complexe. Bien sur que la France, comme n’importe quel pays, doit avoir la « main » sur les flux migratoires et sur qui peut ou ne peut pas rentrer sur son territoire. Mais, il ne faut pas, pour enrayer le problème de l’immigration clandestine, faire l’impasse sur les facteurs intérieurs et extérieurs à notre pays.

Intérieur tout d’abord. Virer en charter quelques bonshommes chopés presque au hasard au gré d’un contrôle d’identité ou d’une dénonciation, ça ne sert pas à grand chose. Pourtant, c’est le choix visiblement par Hortefeux et son maître. Il faudrait cogner sur les patrons véreux qui exploitent des gens parachutés dans un pays dont ils ne connaissent quasiment rien (droit du travail, langue, procédures administratives etc...). Mais, ça non. On ne touche pas aux donneurs d’ordre ou si peu. N’oublions, cyniquement, que le travail au noir permet à l’économie française de rester un temps soit peu compétitive dans certains domaines. Et oui, cet aspect est rarement évoqué par le gouvernement.

Il faudrait remonter les filières de trafiquants d’êtres humains. Mais, cela demande du boulot, beaucoup de boulot et une coopération internationale entre différents état. Y compris au sein de l’UE. Mais, je doute que la Roumanie, par exemple, soit très coopérative pour stopper les flux de Roms qui atterrissent sous nos ponts.

Bon, j’oublie sans doute d’autres facteurs internes.

Passons aux facteurs extérieurs.

Nos multinationales ont négocié des contrats léonins avec pas mal de régimes plus ou moins « démocratique » au sud de nos frontières. Ces régimes n’ont souvent, ni les moyens, ni l’envie de fournir un niveau de vie ne serait-ce que correct à l’immense majorité de leur peuple.

Nos sociétés projettent, bon gré mal gré, l’image d’une espèce de pays de cogagne. Entretenue par les programmes TV, les récits dithyrambiques de certains « expatriés » vivant en France. De passeurs qui font miroiter aux candidats au passage l’idée que l’on peut vivre, une fois entré en France de « rentes » sociales. Le tout, avec la complicité de certains politiques locaux qui sont bien content d’avoir une « soupape de sécurité ». Le départ de milliers de personnes par ans et l’envoie de devise par les plus chanceux d’entre eux permet de maintenir un équilibre social précaire.

Alors, que faire ?

Loin de moi l’idée de prétendre détenir la solution miracle.

Déjà, il faudrait peut être assouplir les textes de lois permettant la MIGRATION entre les pays. En effet, bon nombre de clandestins le sont parce qu’ils se retrouvent « coincé » en France. Ces gens ne voulaient pas forcément rester à demeure ici, mais, ne peuvent rentrer au pays n’étant pas sur de pouvoir revenir le cas échéant. Permettre à un mec de venir travailler un an ou deux en France, accumuler un petit pécule et revenir dans son pays d’origine pour monter sa petite affaire avec ses économies serait sans doute plus profitable. Cela n’obligerait pas à faire venir des familles entières. Ben, oui, les « sans papiers », comme tout le monde préfère rester proche de sa famille. Quand on part dans un pays lointain sans savoir quand on pourra revenir, on préfère emmener ses proches.

Second volet, accroitre les contrôles AUX FRONTIÈRES. Et permettre à ceux qui veulent rentrer légalement d’avoir une formation de base à la vie en France. (Apprentissage de langue, notion de droit français, code du travail, us et coutumes etc.) Bref, donner un bagage pour éviter que ces gens soient paumés, se fassent exploiter ou continuent d’avoir des comportements contraires à nos valeurs (excision, mariage forcé etc...)bref, que tout le monde y trouve son compte. En effet, comment quelqu’un qui applique des coutumes « barbares » peut-il être au courant qu’elles sont considérées comme telles en France si il n’en pas conscience, si personne ne lui a jamais dit ? Cela éviterait peut être un certain nombre de télescopages fâcheux entre différentes échelles de valeurs. Et accessoirement, cela couperait l’herbe sous le pied des partis xénophobes. Comment justifier le fait de foutre dehors des gens qui partagent votre mode de vie et vos valeurs ? (Oui, je suis pour l’assimilation et non la communautarisation)

Enfin, bref, vaste sujet. Je doute toutefois qu’on le résolve de mon vivant...


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