Tout-à-fait Zen, la scission de la Belgique créerait un précédent qui risque de raviver les mouvements séparatistes et nationalistes (catalans, basques, corses, écossais, etc. ) de tout poil en Europe. La mort de la Belgique seraient pour eux un superbe prétexte pour exiger de nouvelles avancées.
Il est étonnant de voir qu’à l’heure de la mondialisation, c’est l’effet inverse qui se produit, à savoir des replis identitaires auxquels nous assistons. Si la réponse à cette évolution est très complexe, je crois que le sociologue Baumann y répond le mieux. A la question, « Quels types de peurs notre modernité a-t-elle créé ? », il répond :
« Des peurs diffuses, confuses, flottantes, inassignables... Ces peurs, nées de l’incertitude ( combien de temps perdureront les critères de mon choix actuel ?), de l’insécurité publique ( combien de temps perdurera ma position sociale actuelle ?) et privée ( à quels dangers, connus ou encore inconnus, mon corps est-il exposé ?), se combinent. Elles se mêlent, suscitant une angoisse aux motifs obscurs qui pousse les gens à rechercher désespérément une cible sur laquelle la projeter - ne serait-ce que de façon éphémère, jusqu’à ce qu’ils comprennent que cette projection n’a servi à rien, n’a pas mis fin à leur peur. C’est à cause de cette confusion que les peurs actuelles se prêtent si aisément à toutes les manipulations. Elles peuvent désormais être exploitées à des fins commerciales et politiques, par une industrie de la consommation en quête de profits, par des politiciens en quête de soutien... »
Ce qui se passe en Flandres n’en est que le reflet.