Le mieux que je puisse faire pour sortir des attaques ad hominem ou sexistes de très bas étage dont les machistes maintenant déclarés du PS ou d’ailleurs (une femme qui s’affirme comme telle ne peut en effet pour eux que jouer « les seconds rôles » (Jospin) en politique) sont friants est de citer le texte de SR à Paris-Match du 06/09 (une fois n’est pas coutume).
Il y en a assez de disqualifier SR sans même se référer à ses propos où de prendre telle ou telle de ses formules au premier degré (ex : ses références à Jeanne d’Arc ou à Bécassine qu’elle ne fait que retourner ironiquement à ses adversaires qui prétendent l’en accabler). Il y en a assez de prétendre considérer qu’elle n’aurait aucune des qualités requises pour gouverner en démocratie tout en en gratifiant NS sans examen, alors même que ce dernier, par ses méthodes et ses décisions, est en train de mettre à mal, les uns après les autres les principes fondamentaux du libéralisme politique (autonomie des pouvoirs, liberté critique de la presse, lois bio-éthiques de protection des individus etc..)
Texte de SR :
"Il faut aller au fond des choses, pour bâtir une alternative claire, portée par un grand parti moderne, ouvert, créatif et discipliné”
Ségolène Royal dans Paris Match
« Le plus difficile est passé. J’ai trouvé un nouvel équilibre en franchissant une étape. Une campagne présidentielle en première ligne, c’est une mutation profonde, un moment d’une exceptionnelle intensité. Exaltant, émouvant, violent aussi. Aujourd’hui, je me sens plus dense et plus forte de ce que j’ai vécu, appris, compris. Le contact avec les gens, qui n’ont pourtant rien oublié de leur déception, est toujours d’une exceptionnelle chaleur. Libérée du poids d’un calendrier contraignant je peux faire ce qui me plait. »
« Aucune échéance interne ne nous contraint à présent : ni congrès immédiat, ni choix d’une candidature pour 2012. Profitons-en pour ouvrir les portes et les fenêtres sur la France et le monde tels qu’ils sont. Mettons à profit ce temps pour réfléchir ensemble, élaborer des idées neuves, en finir avec certains comportements individuels hargneux. Je me suis engagée dans un travail de longue haleine, à l’écoute des Français et avec des chercheurs dont je lis les travaux et avec lesquels je discute. Les avis de Philippe Aghion, Daniel Cohen, Thomas Piketty, Dominique Meda, Patrick Weil, Olivier Duhamel et bien d’autres enrichissent ma réflexion. A l’intérieur du Parti socialiste, au-delà du cercle de mes proches, je trouve agréable de reparler avec ceux qui ont combattu ma candidature et que j’avais perdu de vue. Pierre Moscovici, Henri Weber et bien d’autres j’apprécie leur liberté de pensée. Il faut décloisonner la réflexion, réapprendre à se parler et à échanger sur le fond. »
« Je ne cherche à récupérer personne. Il y a différents pôles de réflexion au sein du Parti socialiste : les groupes parlementaires bien organisés, les commissions qui vont être mises en place par le parti pour la rénovation, les débats dans les fédérations. Cette diversité est une bonne chose. Les travaux sont mis en commun et versés au débat. La qualité des ateliers de l’université de La Rochelle montre à quel point les militants ont soif de discussions solides. Comme candidate ayant porté pendant la campagne un certain nombre d’idées qui furent jugées iconoclastes mais apparaissent aujourd’hui comme des clefs de la rénovation, je suis impliquée dans ce travail collectif. »
« Les procès en hérésie qui m’ont été faits en pleine campagne nous ont coûté combien de millions de voix ? A l’université d’été du Parti socialiste, j’ai entendu non sans stupéfaction parler d’ordre juste, d’autorité bien comprise, de la nation, des sécurités dues à tous, de la valeur travail, de l’aspiration légitime à la réussite individuelle, du refus de l’assistanat et du besoin d’agilité des entreprises : l’hérésie d’hier devient le moteur de la rénovation et la doctrine de demain ! Je ne vais pas m’en plaindre. Ce sont ces thèmes-là, aussi, qui ont fait le succès de la droite. Ce ne sont pas des thèmes de droite, ce sont des préoccupations des Français auxquelles nous devons apporter nos réponses. Ce qui a fait le succès de la droite, c’est l’impression de cohérence idéologique et de discipline organisationnelle. Avec un temps long de préparation, des relais puissants et les moyens de l’Etat mobilisés pendant cinq ans. »
« J’assume sans problème ma part de responsabilité mais ce qui nous a le plus manqué, c’est le temps pour mener jusqu’à son terme la mutation de notre parti et de son projet politique. Les Français ont bien senti cet inachèvement et, entre nous, ces décalages, parfois ces contradictions, qui persistaient. C’est pourquoi il faut maintenant prendre ce temps qui nous a fait défaut pour aller au fond des choses, pour bâtir une alternative claire, en prise sur son époque, en phase avec les attentes des Français, portée par un grand parti moderne, ouvert, créatif et discipliné. »
Les chiens aboient et la caravane passe...