Sandro,
Merci de ce témoignage en direct de Bruxelles, chose rare sur ce sujet délicat..., qui indique que la situation est pire que je croyais, puisque le juridique aussi a basculé, alors qu’on m’accuse souvent de catastrophisme, sur l’air de « mais non l’UE est une grande et belle construction respectueuse de la diversité linguistique and so on !
Vous n’êtes en revanche pas d’accord que les Français sont comme les autres, mais votre exemple est celui du moindre routier finlandais qui parle un bon anglais. Or, toute comparaison avec les nordiques est faussée, pour deux raisons :
- Leur langue est germanique (surtout les Norvégiens) et l’anglais est pour eux plus facile.
- Ils ont clairement choisi l’anglais lingua franca de l’UE et même langue internationale -c’est leur droit- mais jusqu’il y a quelques années, la France défendait la diversité, et nous n’avions aucune raison de faire le « forcing » sur l’apprentissage précoce de l’anglais. Comparons donc les niveaux dans d’autres langues, espagnol, allemand, à nombre d’heures scolaires égal, après on verra...
Quand vous dites qu’en médecine le français domine, heu..., la médecine française est parmi les meilleures, c’est vrai, mais les congrès et les revues sont très très majoritairement anglophones, et la situation se dégrade, faute de combattants. Pour diverses raisons, beaucoup ont baissé les bras ou se taisent. Pourtant, l’affaire Montagner-pasteur et leur litige avec les USA avait clairement montré l’importance de ces problèmes (la publication en français d’abord leur aurait donné l’antériorité juridique, et évité les procès ainsi que le compromis final)
La guerre est perdue ? Si Spartacus avait dit ça, ou les esclaves antillais... Non à l’esclavage linguistique ! Nous ne travaillons pas seulement pour nous, mais pour le monde dans lequel nos descendants vivront.