A propos de la création monétaire...
A ceux qui, nombreux, pensent encore que c’est la Banque Centrale qui prête la monnaie aux Banques Commerciales à l’occasion de « refinancements » (lesquelles Banques commerciales vont à leur tour prêter aux emprunteurs en prenant un tout petit bénéfice sur le taux d’intérêt), je voudrais leur suggérer de lire les fiches techniques du site « chomage et monnaie » sur http://www.chomage-et-monnaie.org/Cadre_Liste_fiches.html
... et à ceux qui n’ont pas eu le courage d’aller lire le lien que j’ai antérieurement donné ( http://www.fauxmonnayeurs.org/articles.php?lng=fr&pg=24 ), je recopie ci dessous une partie de cette page...
« L’octroi de crédit par les banques étant à la source même du mécanisme de création monétaire, le suivi de l’évolution de la distribution des différents types de concours bancaires revêt naturellement une grande importance dans la définition des orientations et la conduite de la politique monétaire comme dans l’évaluation de ses effets ». Banque de France , 15 février 2006
De Dominique Plihon, « la monnaie et ses mécanismes » (ed. la découverte - ISBN 2-7071-3185-7 - 2000). Dominique Plihon est professeur d’économie à l’université Paris Nord où il dirige le DESS « Banque, finance, gestion des risques » après avoir occupé la fonction d’économiste à la Banque de France et au Commissariat général du Plan ...
P4 : « La monnaie est d’abord créée par les banques, à l’occasion de leurs opérations de crédit, en réponse aux besoins de financement des agents déficitaires, les entreprises en particulier. Ces dernières utilisent cette monnaie pour payer les salaires. Les salariés ne dépensent pas immédiatement leurs encaisses monétaires, car la monnaie permet de différer l’utilisation des ressources d’une période à l’autre ... »
P6 : « Actuellement la monnaie est essentiellement scripturale, c’est-à-dire constituée d’avoir matérialisés par une inscription sur des comptes bancaires ou postaux (...) . Les banques ont le monopole de la création de monnaie scripturale tandis que la monnaie fiduciaire est émise par la banque centrale. Cette « monnaie centrale » représente près de 10% du total des encaisses des agents non financiers (entreprises, ménages, administrations), principalement sous la forme de billets... »
P13 : « Le développement de la monnaie scripturale dont la part dans les moyens de payement (M1) est passé de 58% à 87% de 1960 à 1998, s’explique également par des qualités de commodités (...) La monnaie scripturale figure au passif du bilan des établissements habilités à gérer celle-ci. »
P19 : « La monnaie crée se concrétise par une inscription au compte du client emprunteur qui figure au passif du bilan bancaire ; la contrepartie est inscrite à l’actif à un poste créance sur le client. Le remboursement du crédit aboutira, de façon symétrique, à une destruction de monnaie en diminuant à la fois l’actif et le passif du bilan bancaire. La masse monétaire, constituée essentiellement par la monnaie scripturale, s’accroît lorsque les flux de remboursements sont inférieurs aux flux de crédits nouveaux (...) Les banques commerciales collectent également de l’épargne ; la part des crédits financés sur épargne ne participe pas, par définition, à la création de monnaie. »
P20 : « L’émission de billets est le monopole de la Banque centrale, souvent qualifiée pour cette raison « d’institut d’émission »les banques, de leur coté, ont le monopole de la création de monnaie scripturale... »
P 42 : « La création monétaire est le privilège des banques : celles-ci créent de la monnaie en « monétisant » leurs créances et en émettant des dettes qui ont la particularité d’être acceptées comme moyens de payement. La plus part du temps, les créances bancaires correspondent à des crédits : il s’agit de monnaie de crédit, créée ex-nihilo par les banques à l’occasion de leurs prêts »
P43 : « Le système bancaire (banques commerciales et banque centrale) entretient des relations financières multiples avec l’État. Ainsi les banques sont amenées à financer le déficit du budget de l’État, essentiellement en achetant une part importante des titres (bons du Trésor) (...) Ce financement du déficit budgétaire par les banques entraîne de la création monétaire : il y a « monétisation » de la dette publique »
Faut-il d’autres citations ? En voici...
« Les banques créent de la monnaie très simplement. Lorsque le titulaire d’un compte obtient un prêt à court terme (moins d’un an), par exemple une avance sur salaire : dans ce cas, la banque inscrit au crédit du bénéficiaire la somme demandée (d’où le terme de crédit). Elle a créé de la monnaie scripturale à partir de rien. Une inscription sur un compte lui a suffit. » Denis Clerc, « Déchiffrer l’économie », Chapitre 4 La monnaie et le crédit, p. 163.
« Les particuliers - même paraît-il certains banquiers - ont du mal à comprendre que les banques aient le pouvoir de créer de la monnaie ! Pour eux, une banque est un endroit où ils déposent de l’argent en compte et c’est ce dépôt qui permettrait à la banque de consentir un crédit à un autre client. Les dépôts permettraient les crédits. Or, cette vue n’est pas conforme à la réalité, car ce sont les crédits qui font les dépôts. » Banque de France - 1971 - « la Monnaie et la Politique monétaire »
« Fondamentalement, le mécanisme du crédit aboutit à une création de moyens de paiements ex nihilo, car le détenteur d’un dépôt auprès d’une banque le considère comme une encaisse disponible, alors que, dans le même temps, la banque a prêté la plus grande partie de ce dépôt, qui, redéposée ou non dans une banque, est considérée comme une encaisse disponible par son récipiendaire. À chaque opération de crédit, il y a ainsi duplication monétaire. Au total, le mécanisme de crédit aboutit à une création de monnaie ex nihilo par de simples jeux d’écritures (*). (*) Ce n’est qu’à partir de la publication en 1911 de l’ouvrage fondamental d’Irving Fisher, The purchasing Power of money, qu’il a été pleinement reconnu que le mécanisme du crédit aboutit à une création de monnaie. » Maurice Allais, « Prix Nobel » de sciences économiques, « La crise monétaire d’aujourd’hui. Pour de profondes réformes des institutions financières et monétaires. », Éd. Clément Juglar, 1999, p. 63.
« Le jugement éthique porté sur le mécanisme du crédit bancaire s’est profondément modifié au cours des siècles. (...) À l’origine, le principe du crédit reposait sur une couverture intégrale des dépôts. (...) Ce n’est que vers le XVII e siècle, avec l’apparition des billets de banque, que les banques abandonnèrent progressivement ce principe. Mais ce fut dans le plus grand secret et à l’insu du public » (...) « En abandonnant au secteur bancaire le droit de créer de la monnaie, l’État s’est privé en moyenne d’un pouvoir d’achat annuel représentant environ 5,2 % du revenu national. » Maurice Allais, Prix Nobel d’économie 1988, La réforme monétaire, 1976).
« Création et destruction monétaire (...) C’est le principe fondamental de la création monétaire : si je fais un crédit papier de 100 et si je sais qu’une grande partie de ce crédit reviendra chez moi banquier, je peux multiplier le crédit bien au-delà du stock d’or dont je dispose. (...) Le mécanisme est décrit dans l’adage : « les prêts font les dépôts ». Le crédit fait les dépôts, il fait l’argent. Et non l’inverse ! Avis à ceux qui croient que l’épargne fait l’argent. Quel contresens économique ! (...) Mais la vraie garantie de la création monétaire, c’est l’anticipation de l’activité économique, du cycle production consommation. Encore faut-il que cette anticipation soit saine : toute création monétaire saine débouche sur une destruction monétaire équivalente. (...) Nous percevons mieux la nature de la monnaie : des dettes (des créances sur la banque émettrice) qui circulent. Des dettes qui, si elles sont saines, doivent, par l’activité économique, provoquer leur remboursement. Aujourd’hui, la monnaie est détachée de tout support matériel, on peut en créer à l’infini ». Bernard Maris, professeur d’université en France et aux États-Unis, « Anti-manuel d’économie », éd. Bréal, oct. 2003, p. 219.
05/09 23:40 - ffi
A snoopy. Remarquez, avec vous c’est bien, on a le droit à tous les lieux communs sur le (...)
05/09 22:52 - ffi
Ce ne serait pas parce que Pompidou a fait sa carrière chez Rotschild, tout simplement (...)
20/10 12:52 - Rapetout
Snoopy : « Si vous ne rémunérez pas l’épargne, elle va voir ailleurs » Tu déconnes, (...)
20/10 12:37 - Rapetout
Or, la comparaison est démagogique, l’analogie entre un père de famille et l’Etat (...)
20/10 11:18 - André-Jacques Holbecq
Excellente nouvelle car c’est un très bon document vidéo de vulgarisation... Merci à Paul (...)
20/10 10:22 - arzi77
http://www.france-alter.info Voici un échange du 18 oct 2007 [extrait] avec Paul Grignon, (...)
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