@Fred,
Enfin le systeme est beneficiaire parce qu’il ponctionne une masse enorme d’argent ; si je regarde ma feuille de paie entre les charges patronales et les charges salariales la part qui va a la secu est enorme. Il y a enormement d’abus qui doivent etre diminues.
Mais le problème posé actuellement est malhonnêtement posé, pas de votre part, mais de la part de nos dirigeants politiques.
Je suis d’accord avec vous sur le fait que le montant des prélèvements est conséquent. C’est un choix de société qui a été fait et qui a été mené jusqu’alors. Les questions qui peuvent se poser doivent être franchement posées et non contournées par des argumentations fallacieuses.
Le but de l’assurance maladie ne consiste pas à être bénéficiaire. Certes, il est nécessaire dans une gestion saine d’avoir un minimum de sécurité (un fond de roulement), mais dès lors que le montant est atteint, le système d’assurance maladie ne doit rechercher que l’équilibre. Si l’assurance maladie était gérée avec toute la rigueur nécessaire, nous pourrions sans doute légitimement, dans le cas d’états bénéficiaires, opter pour une baisse des niveaux de cotisation dans le but d’atteindre l’équilibre comptable.
Je suis d’accord qu’il faudrait mieux faire les reformes ailleurs et dire la verite mais je pense que les reformes necessaires au pays vont causer d’enormes greves ; il n’y a qu’a voir le non-renouvellement de 22 000 postes est deja un probleme.
Les réformes peuvent être nécessaires, mais le minimum serait d’exposer les données en toute honnêteté et fixer les buts ouvertement ; dès lors que les dés sont pipés d’entrée (les données réelles sont manipulées), un climat de suspicion est généré quant aux réels buts à atteindre.
Depuis 1980, l’accroissement des effectifs dans la fonction publique a ete double par rapport a l’accroissement des effectifs dans le prive. De memoire, ca n’allait pas trop mal avant et depuis il y a quand meme eu une revolution technologique : l’ordinateur.
L’accroissement des effectifs dans la fonction publique est réel ; c’est un choix politique qui peut être contesté au regard de l’acroissement soit des services, de la qualité des services, ... mais la comparaison au regard de l’accroissement des effectifs dans le privé ne me semble pas pertinent. Il faudrait approfondir le pourquoi de cette évolution en mettant des éléments vraiment comparatif. Nous pouvons prendre un contre exemple de la comparaison que vous faites, bien que tout soit posé sur des hypothèses ; je ne connais pas suffisamment le sujet. Nous constatons un vieillissement de la population qui aboutit, de prime abord, à une réduction des effectifs dans le privé tout en générant un besoin croissant de services publics (hypothèse) ; la relation emploi dans la fonction publique au regard de l’emploi dans le privé serait, dans un tel contexte, déséquilibré.
Dans une société démocratique, tout est question de choix majoritairement partagés ; ce sont des choix de société qui guident les mesures politiques, et nos gouvernants ont pour fonction de mettre en oeuvre le système économico-social en correspondance de l’aspiration majoritaire des citoyens.
Pour ce qui concerne les outils, nous sommes tout à fait d’accord. A qualité de service constant (choix de la société), il faut rationnaliser les moyens déployés afin d’obtenir les résultats attendus.
De nombreux pays, notamment les sociales democraties du Nord ont commence par diminuer leur effectif de la fonction publique par 30 a 40% et non par 0.4% pour relancer leurs economies. Je ne dis pas que l’on doit diminuer d’autant mais il est evident qu’il faut reduire les depenses de l’etat.
Je ne vous conteste pas ce qui s’est fait dans les démocraties nordiques. La France peut s’inspirer de ce qu’ils ont fait sans pour autant faire ce qu’ils ont fait ; tout dépend du choix majoritaire des français qui n’ont peut-être pas les mêmes aspirations que nos amis nordiques.
Ce qui est regrettable actuellement est simplement que nous identifions un problème réel et passions directement à une réforme sans analyser plus en profondeur ce qui génère réellement une telle inadéquation entre moyens et services rendus. J’ai toujours considéré qu’un objectif du genre il faut supprimer 1 fonctionnaire sur deux n’était pas un objectif réel. Si le but consiste à fixer un objectif de type il faut réduire le nombre de fonctionnaires en préservant la qualité et la quantité des services rendus là, nous sommes vraiment dans une approche objective ; le constat peut mener à un fonctionnaire sur deux, un sur trois ou deux sur trois.
Un véritable objectif est, pour ma part, constitué au minimum de deux éléments qui ont tendance à pousser à un certain équilibre. La meilleure façon de montrer qu’un objectif n’en est pas un consiste à raisonner par l’absurde. Dans l’industrie, beaucoup d’entre nous ont entendu l’expression d’un objectif de réduction de coûts. Quel est le pendant ... aucun. Or, dans ce contexte, la meilleure façon de réduire au mieux les coûts consiste à cesser toute production. Si l’objectif consiste à réduire les coûts en préservant ses parts de marché, d’autres contraintes viennent se greffer et vous ne pouvez pas réduire vos coûts au détriment d’un certain niveau de satisfaction de vos clients au risque de perdre les marchés.
Dans ce type de discours, dans la présentation d’un objectif, il ne doit subsister aucun sous-entendu, tout doit être explicite pour que chacun sache réellement où nous allons. Ce qui, de mon point de vue, n’est pas fait par tous nos politiques.