On est dans le « on pourrait penser », il est « probable », en bref dans le conditionnel. Mais c’est là le problème car qu’elle est la limite entre « ouvrir son parapluie » et éviter que l’action d’un corps d’Etat soit vu comme une tentative de protéger les siens ? Dans ce genre d’affaire, il n’y a pas de procédure qui soit idéale, prendre du temps peu revenir aussi à noyer le poisson, ne pas s’interroger sur le fait qu’une gamine de 4 ans dise que son père lui a fait mal au bas-ventre peut rapidement se transformer en une faute professionnelle avec tous les commentaires qui vont avec sur le « je-m’en-foutisme » ou sur la lâcheté des agents.
Il est aussi intéressant de voir que les mesures conservatoires deviennent des atteintes à la présomption d’innocence alors qu’elles ne sont pas interprétées de cette manière pour tout autre cas. Elles n’ont rien d’exceptionnelles, on en prononce chaque années, alors pourquoi les agents de la fonction publique travaillant à l’Education Nationale n’y seraient pas sujets ? Quand il s’agit d’un flic, d’un agent du Trésor Public, personne ne s’en émeut, mais quand il s’agit d’un prof cela devient inacceptable. Etre soupçonné d’avoir tabasser un gardé à vue ou d’avoir détourné de l’argent public est suffisamment grave pour justifier de telles mesures alors qu’être soupçonné d’avoir abusé d’un gamin ne l’est pas ?
Et si on reconnaît la gravité de tous ces actes, sans pour autant les mettre sur un même plan, si on reconnaît le caractère fondamentalement contraire à la présomption d’innocence des mesures conservatoires, alors pourquoi faire seulement un article sur cette circulaire et non sur la pratique administrative autrement plus répandue dans laquelle elle puise sa source et sa légitimité ?