Charon,
Le monde évolue ? Voilà pourquoi je n’arrive jamais à allumer du feu dans mon salon en faisant tourner ce bâton sur des brindilles, il doit y avoir une méthode plus moderne.
Vous répétez un des clichés que j’indique : la modernité ne serait qu’anglophone ! Pasteur, Marie-Curie, Einstein, Freud, Gilles de Gennes, Alain Carpentier (chirurgien, prix Lasker 2007), tous anglosaxons ? Le TGV, l’airbus, anglosaxons ? Même Internet est une idée européenne à la base.
Si vous êtes un scientifique, et j’ai quelques doutes, vous êtes un des plus impolis que je connaisse. Je n’ai rien contre le tutoiement, fréquent sur les forums, mais quand il se teinte de condescendance comme vous le faites (« mon garçon »), c’est assez agaçant, mais finalement ça rajeunit !
« mais mon garçon, si tout le monde parlait anglais, il n’y en aurait plus, des traducteurs. »
Ah bon ? Bon nombre de scientifiques sont obligés de faire relire leurs articles par un natif avant de l’envoyer, car malgré leurs capacités intellectuelles, ils ne sont pas sûrs du tout de commettre une bourde, voire un contresens.
« Ah, une dernière chose : je suis un scientifique, et la langue mondiale des sciences, c’est l’anglais. »
La langue du scientifique, c’est celle qui est dans sa tête, celle avec laquelle il réfléchit. Rien n’empêche ensuite de traduire dans n’importe quelle langue. HAL, l’archivage en ligne gratuit mis en place par des équipes françaises, est « naturellement » majoritairement anglophone, mais plurilingue, les articles peuvent y être déposés dans plusieurs langues, preuve que certains sont conscients du problème et des nombreux risques qu’il y a à cette hégémonie (postes clés, domination des comités de lecture anglo-saxons, classements des universités biaisés, etc.). En outre, centaines sciences échappent encore à l’hégémonie anglaise, mathématiques et physique je crois, même si beaucoup ont effectivement abandonné toute lutte pour défendre le français.