Enfin, même la rue iranienne semble commencer à se désolariser du sort du hizbollah et des chiites libanais et des choix de ses autorités :
COLÈRE EN IRAN : Arrêtez de subventionner le Hezbollah !
Les Iraniens estiment avoir davantage de besoins que les chiites libanais.
La décision des autorités iraniennes d’octroyer 500 millions de dollars aux Libanais victimes de la guerre avec Israël a provoqué des remous en Iran. Selon des sources bien informées, des heurts se sont produits après la prière du vendredi dans différentes villes de la région de Bam et de la province du Khouzistan : les gens ont scandé des slogans hostiles au gouvernement et au Hezbollah pour revendiquer que l’on reconstruise leurs maisons plutôt que de s’occuper des affaires libanaises. Au Khouzistan, des milliers d’habitants attendent toujours la reconstruction de leurs villes et villages ravagés par la guerre avec l’Irak [qui a pris fin en 1988] ; dans la région de Bam, une partie de la population risque de passer son troisième hiver dans des campements provisoires parce que des dizaines de milliers de maisons détruites il y a trois ans par un tremblement de terre n’ont toujours pas été rebâties. Lors d’une récente émission de la première chaîne de télévision satellitaire iranienne, Mahran Shahidi, collaborateur d’un programme de reconstruction de Bam financé par des fonds privés, a demandé que l’Etat donne à sa propre population au moins le cinquième de ce qu’il donne au Hezbollah libanais.
Selon les informations du guide de la révolution, Ali Khamenei, une première tranche de 150 millions de dollars a déjà été versée à un comité d’assistance humanitaire composé de membres du Hezbollah, d’observateurs iraniens et des ambassadeurs iraniens au Liban et en Syrie, Mohammad Rida Chibani et Mohammad Hassan Akhtari. D’autre part, l’ancien officier d’une unité iranienne travaillant au Liban, Rida Adili, précise que d’énormes quantités d’armes ont été acheminées vers Damas ces dernières semaines en attendant leur transfert vers le Liban.
Ali Nouri Zadeh Asharq al-Awsat