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Commentaire de Jean-Luc Guilmot

sur En prison pour du purin d'orties ?


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Jean-Luc Guilmot (---.---.146.45) 11 septembre 2006 12:25

Face à un texte de loi liberticide, chacun réagit en fonction de son expérience propre. Souvent par un sourire ou un haussement d’épaules si l’on ne se sent pas directement concerné : « Moi, de toute façon, je ne fais pas de purin d’ortie », ou ailleurs avec le Patriot Act aux Etats-Unis par exemple : « Moi, de toute façon, je n’ai rien à me reprocher, donc j’accepte que l’Etat s’arroge toutes sortes de libertés supplémentaires pour lutter contre le « terrorisme » au détriment de mes droits fondamentaux ».

Que cette polémique sur la dérive législative dans le domaine de produits aussi bénéfiques que ce bon purin d’orties soit publiée un certain 11 septembre n’en ajoute que plus au caractère de plus en plus virtuel dans lequel notre monde semble dériver à la vitesse V-V’. Jusqu’ou nos sociétés peuvent-elles perdre leur sens critique et se laisser envoûter par tant d’illusions clinquantes et pseudo-rassurantes.

Comme le décrit très bien la sociologue Isabelle Stengers dans son livre « La sorcellerie capitaliste », les ténors de l’industrie ne croient pas une seconde au « moins d’Etat ». Au contraire, l’industrie en a absolument besoin pour mettre en place des batteries de réglementations qui soustrairont un maximum de domaines à l’appropriation des gens et les feront tomber dans son escarcelle, par brevets et homologations interposées.

Pour paraphraser l’astrophysicien Jean-Pierre Petit, « Apprenez à penser par vous-même. Si vous ne le faites pas, d’autres le feront pour vous. » Les échanges citoyens par Internet constituent pour ce faire un excellent terreau exempt de censure (ou d’auto-censure) auquel il s’agit de donner corps sur le terrain par des échanges en chair et en os. Qu’il suffise de voir comment l’essentiel de la presse commerciale/mainstream couvre aujourd’hui même les commémorations des événements d’il y a cinq ans pour se rendre compte de la profondeur de l’abîme et de ce que Philippe Grasset appelle le virtualisme, « cette déchirure entre les politiques officielles et la réalité, aujourd’hui si béante qu’elle devient très difficile à supporter ».


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