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Commentaire de Sylvain Reboul

sur Individualisme et religion : entre pouvoir de consommation, pouvoir du peuple et nécessité éthique


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Sylvain Reboul Sylvain Reboul 11 septembre 2006 14:40

Le problème de votre vision, plus que conception des choses, intéressante dans telle ou telle de ses pro-positions, est qu’elle fait référence beaucoup plus à une religiosité relationnelle vaguement humaniste, disons à la socialité (ou civilité) pluraliste voire athéologique, quà la religion comme machine coercitive d’unification, voire d’uniformisation morale et métaphysique qui oppose droits de l’individus aux droit de Dieu pour refuser les premiers et assigner les individus à un statut et une pratique socials incontestables.

La vraie opposition, me semble-t-il, réside entre une religion (socialité) libérale principalement civile, voire athée, juridique, individualiste et réciproque (« Ne pas faire à autrui ce que je ne voudrais pas qu’il me fasse ») et une religion qui entend soumettre les individus à une autorité supérieure (ex : « Dieu est le plus grand » et l’islam, au sens litéral, comme religion de la soumission à dieu).

Cette opposition est irréductible, mais la violence qu’elle génère tient d’abord à la revendication de l’absolu anti-pluralisme identitaire et fusionnel dont la seconde fait profession. S’il faut critiquer les mauvais usages du libéralisme au point qu’ils apparaisent comme anti-libéraux, il convient, me semble-t-il, de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain : les libertés et la laïcité dans un monde de plus en plus ouvert aux échanges entre cultures différentes en évolution permanente exigent d’être défendues comme seules capables d’instaurer des relations moins violemment exclusives entre des hommes appellés par nécessité à vivre les uns avec les autres dans des sociétés et un monde pluralistes.

Entre l’idéologie d’Al Kaïda et le libéralisme, du point de vue de la réduction de la violence dans le monde, il n’ y a pas photo. La première est intrinséquement liberticide et donc violente et terroriste (ne serait-ce que par le recours à la terreur du fantasme de la punition divine), la seconde ne l’est que par ses perversions corrigibles.


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