@ Fred :
Mon exemple était un cas d’école. Bien entendu que les choses sont plus compliquées que je le présente (c’est bien d’ailleurs là la problématique de ce débat !). Cependant, il existe beaucoup d’entreprise où les employés à la production sont « interchangeables » : s’entend qu’un employé peut travailler indépendamment à plusieurs postes sans que ça perturbe l’activité de l’entreprise. Je veux pour preuve que j’ai travaillé dans le genre d’entreprise que j’ai évoqué dans mon exemple, une PME d’environ 350 à 400 employés, dont 80% sont de simples « ouvriers », qui peuvent travailler dans tel département ou tel autre (c’est d’ailleurs indiqué dans les contrats de travail). C’est d’ailleurs encore plus pratique en cas de coup de bourre : on va chercher dans un autre service des volontaires pour bosser ailleurs. On peut leur proposer une chtite prime, ou des heures supplémentaires. Aujourd’hui, les heures supplémentaires défiscalisées sont une aubaine pour cette entreprise dont le « problème majeur » est la masse salariale.
On demande de plus en plus de polyvalence, et si une secrétaire commerciale doit faire des heures en comptabilité, ou si une caissière de supermarché doit ranger en rayons, on n’hésite pas à le demander. Je sais aussi pour l’avoir vécu récemment qu’une PME qui lance un projet de mailing courrier recrutera une majorité de ses employés (même le directeur commercial, comme je l’ai vu !) pour remplir les enveloppes, coller les timbres et imprimer les étiquettes d’adresse, quitte à faire des heures supplémentaires, parce que ce mailing doit être parti avant telle date, sous risque de perdre son effet. Et si plusieurs mailings doivent avoir lieu dans l’année, on n’embauchera pas un intérimaire juste pour ça, puisque les gens sont polyvalents.
Je reconnais que cette application est souvent hors de propos dans une TPE. Cependant, mon cas, même si je l’applique à une PME, est surtout valable pour les Grandes Entreprises, voire les multinationales, dont l’actionnariat fait énormément pression pour augmenter la rentabilité, donc souvent réduire la masse salariale. Cette loi n’a aucun intérêt pour ces grosses structures, qui ont le moyen d’embaucher une personne en CDD si besoin est, voire en CDI, mais ça risque d’être un effet d’aubaine gigantesque pour faire augmenter le cours de l’action. Il vaudra toujours mieux donner 4 heures de plus par secrétaire qu’en embaucher une à mi-temps, par exemple.