1ère partie
Suite à cet article, je suis allé consulter mes archives... là, pas mal, j y ai trouvé quelques infos pas très fraiches c’est vrai... mais tellement explicites..., lisez plutôt ...
... du Monde diplo de l’époque ... :
‘ ...« Business », pétrole et droits humains (Décembre 2000 ) extrait de ‘ le Monde Diplomatique ‘
...’ Les caprices de la géologie font que le pétrole a toujours été plus rare dans le sous-sol des démocraties que dans les pays qui foulent aux pieds les droits et les libertés. C’est donc ce bastion, qui constitue par ailleurs l’un des grands moteurs de la croissance économique mondiale, qu’Amnesty International et Human Rights Watch...’
...’ Shell, au Nigeria, est le cas le plus connu. Dans ce pays, première puissance pétrolière d’Afrique, dont la population reste l’une des plus pauvres du continent, la manne pétrolière extraite par les majors occidentaux aide, depuis des décennies, des élites tyranniques et leurs clientèles corrompues à s’enrichir et à se maintenir au pouvoir. Bénéficiaires d’un système dans lequel Shell détenait la part du lion, certains ont ainsi amassé des fortunes considérables.( 1 )
Au début des années 90, le delta du Niger, gorgé de pétrole, est devenu le lieu de confrontations violentes entre, d’une part, les minorités ethniques locales, qui accusaient Shell de porter atteinte à leur environnement et à leur culture, et, d’autre part, les forces de sécurité nigérianes chargées de protéger les installations pétrolières.
En 1993, le Mouvement pour la survie du peuple ogoni, dirigé par l’écrivain Ken Saro-Wiwa, réussit à mobiliser des dizaines de milliers de personnes contre Shell. L’affaire devient une cause internationale. Sous la pression, le numéro un mondial du pétrole doit cesser sa production. Pour relancer celle-ci, le gouvernement du général Sani Abacha déclenche alors une répression meurtrière. Des centaines d’Ogonis sont arrêtés, emprisonnés et parfois sommairement exécutés. Deux ans plus tard, Ken Saro-Wiwa et huit militants ogonis seront exécutés malgré les protestations internationales. Le scandale fut énorme. Depuis, la compagnie a admis qu’elle avait été amenée « sous la contrainte » à payer directement les forces de sécurité nigérianes à au moins une occasion, en 1993 .( 2 )
En 1998, c’est British Petroleum (BP) qui se retrouva sur la sellette lorsqu’il fut révélé qu’elle avait passé des accords avec l’armée colombienne pour protéger ses installations situées dans une zone de guérilla. Peu après, son officine de sécurité, Defense Systems Colombia (DSC), fut accusée par Human Rights Watch d’avoir importé des armes et fourni un entraînement à la police colombienne, réputée pour sa brutalité.
Objet d’une enquête, DSC refusa de coopérer ( 3 ) ...’
(1) Le général Sani Abacha, décédé en 1998, et ses proches auraient accumulé « quelque 3 milliards de dollars » sur des comptes ouverts en Suisse, entre 1993 et 1998, auprès de 19 banques helvétiques et françaises. Le Monde, 6 septembre 2000.
(2) Selon le rapport annuel 1999 de Human Rights Watch, la répression et les exécutions extra-judiciaires se seraient poursuivies, en 1998 et 1999, dans plusieurs régions d’exploitation pétrolière du Nigeria.
(3) Toujours en Colombie, les Uwa, une minorité du Nord-Est soutenue par un collectif d’ONG américaines, s’opposent depuis plusieurs années aux forages de l’Occidental Petroleum, basée aux Etats-Unis.
à peluch’