En effet, la bureaucratisation et le renforcement des pouvoirs discrétionnaires y sont pour beaucoup. Mais il fait ajouter le lobbying, comme le souligne cet article d’Isabelle Debergue :
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=9933
« Le scandale chronique des résultats scientifiques falsifiés : crise du lobbying et des pouvoirs discrétionnaires »
Autrement dit, c’est une crise du schéma : « pouvoir fort et tous les chefs ensemble, tous ensemble, oui... »
Qui avait « vu » les fraudes de l’équipe de Séoul ? Personne de « sérieux », parce que le « chef » de cette équipe était devenu influent. Seuls quelques jeunes jugés « marginaux » se posaient des questions.
Qu’il s’agisse de science, de technologie, d’expertise... la fraude devient très facile lorsque dans un groupe un « chef » est imposé et les autres doivent la fermer. C’est la mise en cause de l’autonomie d’ingénieurs, chercheurs, experts... qui genère les dangers croissants de fraude de la part de « chefs » ou de « candidats à chefs » bien vus.
Quant au lobbying, c’est le pilier de la solidarité des « chefs » et ce qui permet de faire passer les fraudes comme des lettres à la Poste.
Mais un autre aspect du problème est celui du rapprochement entre ces hiérarques de la recherche et les intérêts privés. Les intérêts de groupes industriels et financiers, les enjeux de l’annonce d’un résultat en présence de ces intérêts, peuvent pousser à toutes sortes de pratiques contestables. Et si la presse US a résolument dénoncé les fraudes de l’équipe de Hwang Woo-Suk, c’est sans doute à cause des enjeux industriels.
D’ailleurs, l’excuse du « publish or perish » n’est pas crédible. Les fraudeurs ne sont pas, en général, des « petits chercheurs » qui luttent pour leur survie, mais des gens très confortablement installés et qui courent après l’argent et les honneurs. C’est donc, surtout, le fait d’une « élite ».