La démocratie véritable et les référendums - partie 1 sur 2.
À la lecture des commentaires je souhaite apporter un complément à mon article. Cela me permet d’insister sur certains aspects du sujet exposé, particulièrement sur la question de démocratie véritable et des référendums.
Je dépose ce commentaire en deux parties, car les commentaires sont limités en taille.
Et je précise que je suis immensément honoré qu’il se trouve des lecteurs qui se donnent la peine de bien vouloir lire mes articles que je propose ici dans le cadre de l’échange démocratique d’opinions. Je me réjouis de tout commentaire qui apporte une contribution constructive à la discussion démocratique et qui nous permet d’avancer vers la vérité, quel que soit le sens de cette contribution : en accord ou en opposition avec mes opinions.
Tout commentaire qui apporte une contribution constructive est le bienvenu. Notamment tout commentaire qui est en opposition avec mes opinions me donne une occasion de mieux préciser certains détails de mon exposé qui sont restés incompris.
Ensuite, avant d’apporter sous forme de commentaire des compléments à mon article, je précise que je reconnais à chacun le droit d’opinion. Par conséquent je reconnais que les lecteurs de mon article peuvent exprimer leur opinion contre la démocratie véritable qui inclut l’emploi généralisé des référendums. Chacun est libre d’être pour ou contre la démocratie véritable.
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Remarque préalable.
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Il y a en France un réel problème quand on parle de la démocratie véritable, c’est-à-dire de la démocratie basée sur la démocratie directe. Je ne parle pas des commentaires suite à mon article, mais des discussion en général à propos la démocratie directe : les gens n’écoutent pas les explications, mais réagissent en argumentant d’après ce qu’ils imaginent qu’est le système politique basé sur la démocratie directe. En somme les citoyens français argumentent volontiers contre l’image de la démocratie véritable telle qu’elle apparaît dans leur imagination. Ces arguments-là ne tiennent pas face aux faits, face à la réalité de ce qu’est la démocratie véritable, laquelle est mise en application, rodée et en permanence améliorée depuis plus de cent ans en Suisse.
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Qu’est-ce que la démocratie ?
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Certains prétendent que « la démocratie ce n’est pas la majorité a toujours raison mais respectons les minorités ». C’est leur opinion. Toutes les opinions sont permises en démocratie.
Mon opinion est que lorsque la minorité décide contre la volonté de la majorité, alors nous ne sommes pas en présence de la démocratie mais nous faisons face à la une dictature.
Les deux conditions de la démocratie véritable sont :
- tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager des opinions ou des idées quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit ;
- toute décision politique doit être prise conformément avec l’opinion de la majorité des citoyens. Cela signifie que lorsqu’il y a un doute toute décision politique doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer, donc le référendum d’initiative populaire doit être garanti sans restriction.
Si les décisions doivent être réservées à une élite, alors la démocratie n’existe pas. Rappel : en démocratie toutes les décisions doivent être conformes aux désirs de la majorité des citoyens, de tous les citoyens qui souhaitent exprimer leur volonté. Si la règle est que les décisions politiques doivent être seulement conformes aux désirs d’une certaine « élite » alors on ne se situe pas dans un système démocratique.
La démocratie n’est pas le seul système politique envisageable. On peut par exemple argumenter en faveur de la dictature éclairée. Mais qui décide que tel dictateur est éclairé et que tel autre mène vers le désastre ? Qui peut de façon certaine prouver à l’avance que tel politique, seul contre la majorité, a raison dans l’absolu, à très long terme, en harmonie avec les finalités de l’univers.
Certains sont donc libres de déguiser le système politique anti-démocratique qu’ils préfèrent, où les minorités imposent leurs volontés à la majorité, en l’affublant abusivement de la dénomination « démocratie » ou « « démocratie quelque chose » - par exemple « démocratie technocratique », « démocratie représentative », « démocratie oligarchique » etc.
On peut remarquer que dans la démocratie véritable la minorité subit, alors que dans la dictature - lorsque la volonté de la minorité s’impose - la majorité subit. Entre faire subir la minorité ou la majorité, quel est le choix le plus humain ?
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Les arguments contre le système politique qui inclut la démocratie directe sont en général de deux types :
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- c’est du « populisme » ;
- ça ne peut fonctionner qu’à un niveau géographique restreint ou dans une petite communauté, au niveau des municipalités ou des régions, mais un grand pays ne peut pas être gouverné d’après des décisions issues des résultats des référendums. Ça ne peut qu’engendrer des instabilités.
Le mot « populisme » fait partie du vocabulaire que les opposants à la généralisation des référendums utilisent lorsqu’ils sont à court d’arguments. C’est avec des intonations péjoratives qu’ils prononcent le terme « populisme » qui signifie que ce système politique repose sur les décisions voulues par le peuple dans sa majorité. Ils sont donc péjoratifs uniquement parce qu’ils estiment que les décisions politiques doivent être réservées à une « élite » - c’est là le véritable argument caché de ceux qui sont contre le « populisme » : ils ne disent pas clairement qu’ils sont opposés à la démocratie. Car si les décisions doivent être réservées à une élite, alors la démocratie n’existe pas. Rappel : en démocratie toutes les décisions doivent être conformes aux désirs de la majorité des citoyens, de tous les citoyens qui souhaitent exprimer leur volonté. Si la règle est que les décisions politiques doivent être seulement conformes aux désirs d’une certaine « élite », alors on ne se situe pas dans un système démocratique.
Le système politique qui fait appel aux référendums de façon généralisée peut être mis en place quelle que soit la taille ou le poids économique ou démographique du pays.
Les États Unis d’Amérique sont un exemple de grand pays qui pour certains types de décisions met en œuvre les référendums.
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Le cas de la démocratie directe helvétique.
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Le seul pays au monde qui met parfaitement en pratique les référendums, dans le respect complet de ce qu’exige la véritable démocratie, est un pays européen. Mais ce n’est pas un pays membre de l’Union européenne.
Là où la véritable démocratie est déjà en place, avec les référendums garantis aux citoyens, comme c’est le cas depuis longtemps en Suisse, existent la stabilité politique et la paix civile. En Suisse existent historiquement deux religions chrétiennes et quatre langues officielles. Les cantons suisses appliquent certaines lois ou règlements locaux, mais la plupart des lois et les orientations de politique générale sont décidées et appliquées au niveau fédéral. Le dispositif politique suisse doit sa stabilité et sa légitimité, et le peuple suisse doit sa bonne entente, à la garantie offerte aux citoyens de disposer de référendums d’initiative populaire au niveau des cantons comme au niveau fédéral. Quel autre État avec plusieurs religions et plusieurs langues se permettrait-il de demander à tous les citoyens conscrits et réservistes de conserver chacun chez soi son arme de guerre avec munitions de combat ? La Suisse se le permet, elle ne craint pas les émeutes, parce que son système politique a depuis longtemps éliminé les tensions sociales par la voie de la démocratie directe, par les référendums.
Avec son système politique basé sur la démocratie directe et avec son organisation fédérale, la Suisse pourrait être un modèle pour les États membres de l’Union européenne et pour les instances de l’Union européenne (Commission européenne, Conseil de l’Union européenne) qui ont pris l’habitude de prendre des décisions non conformes à la volonté de la majorité des Européens.
Peu importe le nom que certains utiliseront pour qualifier le système politique suisse. Si dans le vocabulaire de certaines personne le mot « populisme » s’impose, alors il est certain que ce « populisme » helvétique est le modèle, l’exemple à suivre par tous ceux qui veulent instaurer la démocratie véritable.
Un avantage du système suisse est l’effet éducatif sur le peuple qui devient réaliste plutôt qu’être aveuglé par des idéologies.
Concernant le droit de vote des femmes : il y a des cantons ou les femmes pouvaient voter avant 1971 et d’autres ou elles on acquis le droit de vote seulement après les années 80. C’était des petits cantons sans parlements ou la population se rassemblait 2 fois par an sur une grande place de la capitale du canton et débattait et votait les affaires du canton directement sur place.
Cette culture du débat civilisé, parfois nous ne la trouvons même pas au Parlement ! Ces cantons avaient peur de perdre cette culture de démocratie en doublant le nombre de participants.
Je souhaite insister sur le fait que les citoyens suisses sont réalistes parce que dans le système de démocratie directe ils sont partie prenante dans les décisions, ils savent donc faire la part des choses, et ils décident selon le bon sens et non selon les préceptes idéologiques.
Par exemple les Suisses ont voté contre la libéralisation du marché de l’électricité pour protéger leurs sociétés cantonales de production d’électricité et de gaz qui sont publique et le resteront. L’infrastructure de distribution de l’eau est presque entièrement dans la main des communes c’est-à-dire est publique. Grâce à la démocratie directe, les citoyens suisses peuvent garder le contrôle sur les infrastructures et tout en étant contre leur privatisation exigent simultanément que les entreprises publiques travaillent de manière efficace.
D’un autre coté, alors qu’ils pourrait le faire puisqu’ils disposent la possibilité de déclencher des référendums sur l’initiative du peuple, les citoyens suisses ne s’opposent pas aux dispositifs de la législation suisse qui sont très favorables aux entreprises.
En Suisse, grâce à la démocratie directe, la polarisation « gauche - droite » ou « publique - privé » n’existe pas. Il y a des différences d’opinion mais pas d’antagonisme têtu.
Pour cette raison, les grèves ne font pas partie du comportement suisse. Il n’y a pas par exemple de blocages de routes ou de transport afin obtenir des concessions par ce chantage. Si il y a un désaccord alors le réflexe naturel est de procéder à une votation.
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Autre faux argument contre les référendums : le dictateur qui parviendrait au pouvoir grâce au référendum.
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Un argument fréquemment mis en avant pour s’opposer à la démocratie véritable, dans laquelle la volonté de la majorité des citoyens est systématiquement respectée dans chaque décision, est celui de l’arrivée au pouvoir d’un dictateur qui fonderait son pouvoir et sa légitimité sur quelques référendums initiaux.
Ce cas évoqué par les opposant aux référendums n’est pas celui d’un système politique proche de la démocratie véritable.
En démocratie véritable, qui repose sur la démocratie directe permanente, avec la possibilité de convoquer les référendums d’initiative populaire sur toute question, sans restriction, à tout moment, un tel dictateur ne pourrait pas se maintenir au pouvoir.
Les référendums d’initiative populaire arrêteraient ses actions dès qu’il commencerait d’agir de manière dictatoriale.
La démocratie véritable repose par ailleurs sur la totale liberté d’opinion donc la totale liberté d’expression.
Un dictateur ne pourrait pas se maintenir dans un système politique qui respecterait les deux conditions de la démocratie véritable :
- tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager des opinions ou des idées quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit ;
- toute décision politique doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer, donc le référendum d’initiative populaire doit être garanti sans restriction.
Ces deux conditions sont indissociables. On comprend aisément que si les deux conditions sont réunies un dictateur n’a aucune possibilité de se maintenir au pouvoir.
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Autre faux argument contre les référendums : les catastrophes vers lesquelles nous entraîneraient les majorités ignorantes.
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Cet argument est tout simplement un argument contre la démocratie.
L’exemple suisse montre que le système basé sur la démocratie véritable apporte la stabilité - interne et externe. D’ailleurs le système suisse basé sur la démocratie directe a été introduit après la dernière guerre civile qui s’est déroulée en Suisse au XIXe siècle. En effet, faut-il le rappeler : en 1847, la Guerre du Sonderbund (c’était une guerre de Sécession ) a duré vingt-neuf jours, entre catholiques et radicaux, et les combats ont fait officiellement 98 morts, dont 74 soldats fédéraux, et 493 blessés. La constitution de la Suisse, du 12 septembre 1848, en est issue avec comme résultat la victoire écrasante du système politique de l’État fédéral. Le but de cette constitution de la Suisse, qui a généralisé la démocratie directe, a été justement d’introduire la stabilité ce qui a à l’évidence réussi.
Ce qui m’amène à évoque la dictature des technocratie. Car les « élites » qui prétendent être éclairées, à l’opposée des masses que les « élites » considèrent indignes de participer aux choix politiques puisque elles sont ignorantes, ces « élites » qui veulent se réserver le pouvoir, ne sont que ce qu’on appelle des « technocraties ».
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Technocratie contre Démocratie.
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La Technocratie est une variante de la « dictature éclairée » lorsque cette dictature est exercée par un cercle restreint qui se réserve le droit de prendre les décisions politiques sous prétexte que les membres de ce cercle possèdent le savoir qui convient.
Dans la Démocratie les citoyens décident de leur avenir. Au moyen de la majorité des voix ils sont entièrement libres de décider. Ils décident les questions sur lesquelles ils décident, ils décident des critères selon lesquels ils décident. Ils peuvent également aussi décider des solutions qui sont des « bêtises ».
Certains pensent, par contre, que c’est une minorité qui doit décider, une toute petite minorité choisie selon les critères qui correspondent à une définition préalable de ce qui « est juste » et « doit être fait » ou « ne doit pas être permis ». Naturellement rien ne nous garantit que cette petite minorité Technocratique ne commettra pas des « bêtises ». Peut-être que les « bêtises » de la petite minorité Technocratique ne seront pas les mêmes que celles que commettrait la majorité Démocratique.
Entre les deux types de « bêtises », je préfère celles commises par la majorité Démocratique, car dans ce cas, seule une minorité de la population sera frustrée. Par contre lors des « bêtises » commises par la petite minorité Technocratique, c’est la grande majorité de la population qui sera frustrée.
Face au dilemme, certains citoyens penchent en faveur de la Démocratie, d’autres sont contre.
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12/10 18:38 - Martin sur AgoraVox
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